jeudi 30 avril 2009

DARK HERESY - ILLUMINATION : RESUME, PART. 1




Eloignés par leur Inquisiteur, Magnus Roake, pour les soustraire aux intrigues du Palais du Tricorne, les acolytes sont envoyés sur la planète Iocanthos pour prêter assister à l’une de ses connaissances, l’Inquisiteur Aristarchus. Ce dernier est un Cartomant de notoriété certaine, aussi bien pour les dons que l’Empereur-Dieu lui a accordés que pour son esprit légèrement dérangé. De plus, il clame haut et fort que le sang qui coule dans ses veines n’est autre que celui de Drusus, le Saint-Conquérant du Secteur Calixis lors de la Croisade Angevine.

Aristarchus a été invité par l’Abbé Orland Skae pour la consécration d’une Cathédrale dans la colonie impériale de Stern Hope. Quoi de plus normal que la présence d’un descendant de Drusus pour l’inauguration d’un monument de telle ampleur ?

Mais au-delà de cette invitation, l’Abbé avait aussi demandé son aide à l’Inquisiteur. La construction de la cathédrale avait été le théâtre de phénomènes étranges et inquiétants. Des disparitions, des accidents, des voix, des silhouettes spectrales, des lumières funestes dans les collines… Que de mauvais présages, que seul un Inquisiteur pourrait faire taire. Aristarchus n’en est que doublement motivé : il accomplira son devoir, au nom de l’Empereur, et de son auguste lignée.

Il demande donc de l’aide à ses pairs pour faire face à ces terribles menaces, mais, sans enquête préliminaire pour étayer ses propos et peut-être aussi à cause de son extravagance, il ne reçoit pas le soutien escompté. C’est dans ses conditions que Roake décide d’envoyer ses acolytes sur place, au grand plaisir d’Aristarchus.

Les acolytes voyagent de Scintilla à Iocanthos à bord du Brazen Sky, navire marchand sollicité, pour ne pas dire réquisitionné, par l’Inquisition pour assurer leur transport. Le vaisseau part pour une tournée de trois années dans le secteur. Iocanthos sera leur première escale.

Pendant les premiers jours, la crainte qu’ils inspirent aux membres d’équipage et la courtoisie exagérée de leur guide attitré les agacent passablement. Mais au fur et à mesure du voyage, les gens se laissent amadouer, et les langues se délient. Tous décrivent Iocanthos comme étant une planète sans peu d’intérêt. Mis à part la fleur de Spectrefeu, dont le principe actif extrait de son pollen sert d’ingrédient premier dans la composition d’une drogue de combat de même nom couramment utilisée au sein des armées impériales, il n’y a rien de valeur sur la planète. Pour ceux qui ne vont pas acheter de Spectrefeu, seule la vente d’eau potable, denrée rare, est suffisamment intéressante pour y faire escale.

Après plusieurs jours d’une traversée intra-Warp morne, animée par quelques parties de tarot et des jeux à boire, le Brazen Sky se translate en orbite d’Iocanthos. Les acolytes embarquent dans une navette de descente atmosphérique pour gagner Port Souffrance, capitale impériale et seul spatioport de la région.

Iocanthos est une planète en grande partie désertique. Après sa conquête par Saint Drusus, pendant laquelle les tribus autochtones ont prêté allégeance à l’Empereur en tant que guerrier parfait, elle a servi de « dépotoir » en accueillant tous les bagnards que les stations carcérales ne pouvaient pas intégrer. Abandonnés sur la planète, ils devaient se débrouiller par leurs propres moyens. Ces forçats s’adaptèrent pour les plus endurants aux coutumes locales, et certains réussirent à devenir chefs de tribus en tuant les chefs précédents. Dominée par des Seigneurs de Guerre, les Vaï, les tribus d’Iocanthos s’entredéchirent pour la collecte du Spectrefeu. Celui qui en fournit le plus reçoit le titre de Vervaï, le Prince des Princes, et devient le de facto gouverneur planétaire. Le Vervaï actuel se nomme Skull, et est originaire de Dusk.

Port Souffrance, seule véritable enclave impériale de la planète, est aussi la seule véritable ville permanente d’Iocanthos. L’essentiel des tribus sont nomades, et se déplacent en fonction des lieux où le Spectrefeu pousse. On raconte d’ailleurs que cette plante ne pousse que dans le sillage des grandes batailles, là où le sang à été versé dans la violence.

Dans la région méridionale où les acolytes atterrissent, plusieurs factions et tribus s’affrontent pour la domination des « champs » de Spectrefeu :

La tribu de Skull, menée par le Vervaï lui-même, est maîtresse incontestée de la région, qu’elle a assujettie par la force et un véritable règne de terreur. Sa horde compte désormais 75000 cavaliers, parmi lesquels nombre d’anciens Vaï forcés de devenir ses vassaux après leur défaite. Skull, sur demande des autorités de l’Imperium, fait à présent route vers Port Souffrance avec un tiers de ses troupes, afin de protéger l’enclave contre des récents actes terroristes menés par des indigènes.

La tribu de Kol’tar est une lignée Ashleen, des indigènes habitant la région avant même l’arrivée des premiers colons impériaux. Son nom est maintenant frappé d’infamie. Il semblerait que son clan soit à l’origine d’actes terroristes visant directement les intérêts de l’Imperium : convois de ravitaillement, silos de pollen, processions de pèlerins… Il cherche à ranimer la combativité de son peuple, méprisé et bafoué par des siècles de domination et de répression impériale, pour un retour vers les anciennes traditions et la grandeur passée. Qui plus est, la construction d’une cathédrale à Stern Hope, en plein cœur de leur territoire, n’a fait qu’envenimer les choses.

La « tribu » de Seth, composée de vieillards, de femmes, d’enfants et d’invalides, est raillée par les autres clans, qui voient en elle une cohorte d’indigents. Contrairement aux autres, qui croient en la force, Seth prêche l’entente entre les clans. C’est un homme pieux, qui croit en la bonté de l’Empereur-Dieu. Il cherche à offrir à son peuple les bienfaits de la lumière de l’Empereur-Dieu, à stopper la spirale de violence qui accable Iocanthos, en développant notamment l’irrigation. Les Vaï ont instauré la tyrannie des armes. Lui saura arrêter cela, et grâce à lui, la planète entrera véritablement, économiquement et culturellement, dans le giron des planètes civilisées de l’Imperium. C’est la tribu qui compte le plus de membres, mais le moins de guerriers. Seth voit d’un bon œil l’érection de la cathédrale, et avec sa tribu, se sont portés en défenseurs du monument.

A leur arrivée, alors qu’ils posent les pieds sur le sol poussiéreux, les acolytes sont assaillis par une odeur singulière de fer, qui perce même la puanteur du carburant et des produits de nettoyage du spatioport. Cette odeur, ils le découvriront plus tard, est celle du Spectrefeu, raffiné en grandes quantités à Port Souffrance avant expédition vers le reste de l’Imperium.

Immédiatement après le passage à la douane, un chérubin délabré vient les trouver pour les mener à Aristarchus, en les fixant de son visage poupon et pourtant ébréché et décoloré tandis qu’ils lisent la missive qui leur est destinée.

Suivant le chérubin à travers la foule et les nombreux étals, les acolytes découvrent une enclave sale mais animée. Partout la misère pointe le bout de son nez, affleurant depuis les ruelles adjacentes aux voies principales. L’eau est une denrée rare, elle est vendue en fonction de sa pureté, allant jusqu’à des prix faramineux. Dans les rues, les mendiants sont délogés par les arbitrateurs, tandis que des enfants maculés de crasse attendent que des citadins vident leurs baquets d’eau croupie dans la rue pour tenter de la boire… Les vols sont fréquents. Ces mêmes enfants pillent les étals à la moindre inattention de leur propriétaire, et dérobent les bourses mal dissimulées. Une grande majorité de ces défavorisés est Ashleen, semble-t-il.

En effet, Dakka et Ragaana reconnaissent tout de suite l’ambiance qui règne ici. Sur leur monde natal, l’enclave créée par l’Administratum ressemblait beaucoup à celle-là. Des enfants, dans les déchets et la boue d’une cité créée en rasant des hectares de forêt, pour faciliter l’atterrissage des convois de l’Imperium… Obligés de renier leurs traditions à cause d’édits décrétés par les autorités de l’Imperium, les Fedridiens se trouvèrent soudain privés des moyens qu’ils avaient jusque-là de survivre. Les fruits collectés pour se sustenter étaient devenus l’objet d’un marché, et exclusivement la propriété de l’Imperium pour l’exportation. Ceux qui étaient pris à en manger avaient la main coupée… Complètement perdus, les gens s’amassaient alors dans ces enclaves, ou autour, pour quémander, attirés par un mode de vie qu’ils enviaient sans le comprendre…

Tout de suite, les deux Fedridiens sont mis mal à l’aise à la vue de cet hideux spectacle. Dans leurs clans respectifs, on méprisait de telles pratiques. S’abaisser à quémander et voler était signe de dégénérescence et de faiblesse… Et pourtant, ils viennent à éprouver un soupçon de pitié envers ce peuple qui semble avoir perdu son identité.

Ils voient aussi de nombreuses patrouilles de l’Arbites, sur le pied de guerre, et de nombreux checkpoints. En passant devant un silo de Spectrefeu brûlé et éventré, ils en comprennent la raison. Il semble que récemment, des Ashleens se soient mis à attaquer aux réserves de pollen, ce qui revient à se dresser contre l’Imperium. Et un tel comportement ne sera pas longtemps toléré…

Soudain, un vieil homme Ashleen habillé de guenilles se dirige vers eux. La démence brille dans son regard… Il leur dit que le Père Corbeau est de retour, et que bientôt, Iocanthos sera à nouveau parcouru par des fleuves de sang… Les acolytes le repoussent gentiment sous le regard d’autres Ashleens, plus jeunes et prêts à leur bondir dessus si jamais ils osaient porter la main sur lui, avant de continuer de suivre l’angelot au visage de cire.

Celui-ci les mène au sein d’un grand complexe fortifié. Dans la large cour centrale, des blocs de bâtiments ont été construits dans des matériaux peu onéreux. Ils servent d’habitations et de réfectoires. Le chérubin les mène à l’une des bâtisses, et rentre à l’intérieur, s’immobilisant devant une porte de bois.

Alors qu’ils frappent, une voix enjouée leur répond d’entrer. Derrière un bureau sommaire, l’Inquisiteur range quelque chose dans sa poche et se lève, contournant la table pour venir serrer la main de chaque acolyte. Il les remercie d’être venus l’aider à accomplir la volonté de l’Empereur-Dieu sur Iocanthos.

Durant toute la discussion, Aristarchus se montre cordial et même amical, son accueil est chaleureux et sincère, mais toutefois, les acolytes comprennent pourquoi ses pairs ne lui accordent que peu de crédit. Se contredisant sans cesse, répondant à côté, souvent distrait, il se révèle aussi imbu de lui-même, arrogant et complètement exalté dans tout ce qu’il dit. Les acolytes doivent même recentrer la discussion à de maintes reprises pour éviter de perdre du temps en se faisant expliquer dans les moindres détails les conséquences de l’introduction du ragondin tacheté dans l’écosystème de Siculi.

L’impératif pour lui est clair. La consécration de la cathédrale doit bien se passer. Ils doivent pour cela se presser, car elle aura lieu dans quatre jours, durant la Saint-Drusus, et il y a une journée et demi de voyage jusque là-bas. Tout doit être parfait à cette occasion. Et ils partiront donc le plus vite possible, c'est-à-dire le lendemain à l’aube. Lorsqu’un acolyte, ayant bien en tête qu’il n’était que huit heures du matin, lui demande pourquoi ils ne partiraient pas immédiatement, Aristarchus lui répond que parce qu’ils doivent se presser, il ne tolérerait pas être mis en retard de même une seule heure, et que si telle était leur intention, ils seraient vivement châtiés !

Complètement pris au dépourvu par cette réponse, les acolytes se laissent prestement chasser par Aristarchus, qui leur demande de profiter de ces quelques instants d’oisiveté pour visiter Port Souffrance, humer son parfum, imaginer l’arrivée de Saint Drusus – son illustre ancêtre, dit en passant – en ce lieu, respirer ce même air qui a connu par le passé sa sainte présence et la joie d’avoir empli ses poumons, baiser (respectueusement) la poussière que ses bottes ont effleuré, et pleurer de bonheur d’avoir eu la chance de connaître cet honneur.

Ainsi expédiés, et encore sous le choc de cette rencontre, les acolytes se retrouvent donc à errer sans but dans les rues de Port Souffrance, tandis que sans qu’ils s’en rendent compte, une silhouette se met à les observer depuis le couvert des ombres...

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