jeudi 30 avril 2009

DARK HERESY - ILLUMINATION : RESUME, PART. 1




Eloignés par leur Inquisiteur, Magnus Roake, pour les soustraire aux intrigues du Palais du Tricorne, les acolytes sont envoyés sur la planète Iocanthos pour prêter assister à l’une de ses connaissances, l’Inquisiteur Aristarchus. Ce dernier est un Cartomant de notoriété certaine, aussi bien pour les dons que l’Empereur-Dieu lui a accordés que pour son esprit légèrement dérangé. De plus, il clame haut et fort que le sang qui coule dans ses veines n’est autre que celui de Drusus, le Saint-Conquérant du Secteur Calixis lors de la Croisade Angevine.

Aristarchus a été invité par l’Abbé Orland Skae pour la consécration d’une Cathédrale dans la colonie impériale de Stern Hope. Quoi de plus normal que la présence d’un descendant de Drusus pour l’inauguration d’un monument de telle ampleur ?

Mais au-delà de cette invitation, l’Abbé avait aussi demandé son aide à l’Inquisiteur. La construction de la cathédrale avait été le théâtre de phénomènes étranges et inquiétants. Des disparitions, des accidents, des voix, des silhouettes spectrales, des lumières funestes dans les collines… Que de mauvais présages, que seul un Inquisiteur pourrait faire taire. Aristarchus n’en est que doublement motivé : il accomplira son devoir, au nom de l’Empereur, et de son auguste lignée.

Il demande donc de l’aide à ses pairs pour faire face à ces terribles menaces, mais, sans enquête préliminaire pour étayer ses propos et peut-être aussi à cause de son extravagance, il ne reçoit pas le soutien escompté. C’est dans ses conditions que Roake décide d’envoyer ses acolytes sur place, au grand plaisir d’Aristarchus.

Les acolytes voyagent de Scintilla à Iocanthos à bord du Brazen Sky, navire marchand sollicité, pour ne pas dire réquisitionné, par l’Inquisition pour assurer leur transport. Le vaisseau part pour une tournée de trois années dans le secteur. Iocanthos sera leur première escale.

Pendant les premiers jours, la crainte qu’ils inspirent aux membres d’équipage et la courtoisie exagérée de leur guide attitré les agacent passablement. Mais au fur et à mesure du voyage, les gens se laissent amadouer, et les langues se délient. Tous décrivent Iocanthos comme étant une planète sans peu d’intérêt. Mis à part la fleur de Spectrefeu, dont le principe actif extrait de son pollen sert d’ingrédient premier dans la composition d’une drogue de combat de même nom couramment utilisée au sein des armées impériales, il n’y a rien de valeur sur la planète. Pour ceux qui ne vont pas acheter de Spectrefeu, seule la vente d’eau potable, denrée rare, est suffisamment intéressante pour y faire escale.

Après plusieurs jours d’une traversée intra-Warp morne, animée par quelques parties de tarot et des jeux à boire, le Brazen Sky se translate en orbite d’Iocanthos. Les acolytes embarquent dans une navette de descente atmosphérique pour gagner Port Souffrance, capitale impériale et seul spatioport de la région.

Iocanthos est une planète en grande partie désertique. Après sa conquête par Saint Drusus, pendant laquelle les tribus autochtones ont prêté allégeance à l’Empereur en tant que guerrier parfait, elle a servi de « dépotoir » en accueillant tous les bagnards que les stations carcérales ne pouvaient pas intégrer. Abandonnés sur la planète, ils devaient se débrouiller par leurs propres moyens. Ces forçats s’adaptèrent pour les plus endurants aux coutumes locales, et certains réussirent à devenir chefs de tribus en tuant les chefs précédents. Dominée par des Seigneurs de Guerre, les Vaï, les tribus d’Iocanthos s’entredéchirent pour la collecte du Spectrefeu. Celui qui en fournit le plus reçoit le titre de Vervaï, le Prince des Princes, et devient le de facto gouverneur planétaire. Le Vervaï actuel se nomme Skull, et est originaire de Dusk.

Port Souffrance, seule véritable enclave impériale de la planète, est aussi la seule véritable ville permanente d’Iocanthos. L’essentiel des tribus sont nomades, et se déplacent en fonction des lieux où le Spectrefeu pousse. On raconte d’ailleurs que cette plante ne pousse que dans le sillage des grandes batailles, là où le sang à été versé dans la violence.

Dans la région méridionale où les acolytes atterrissent, plusieurs factions et tribus s’affrontent pour la domination des « champs » de Spectrefeu :

La tribu de Skull, menée par le Vervaï lui-même, est maîtresse incontestée de la région, qu’elle a assujettie par la force et un véritable règne de terreur. Sa horde compte désormais 75000 cavaliers, parmi lesquels nombre d’anciens Vaï forcés de devenir ses vassaux après leur défaite. Skull, sur demande des autorités de l’Imperium, fait à présent route vers Port Souffrance avec un tiers de ses troupes, afin de protéger l’enclave contre des récents actes terroristes menés par des indigènes.

La tribu de Kol’tar est une lignée Ashleen, des indigènes habitant la région avant même l’arrivée des premiers colons impériaux. Son nom est maintenant frappé d’infamie. Il semblerait que son clan soit à l’origine d’actes terroristes visant directement les intérêts de l’Imperium : convois de ravitaillement, silos de pollen, processions de pèlerins… Il cherche à ranimer la combativité de son peuple, méprisé et bafoué par des siècles de domination et de répression impériale, pour un retour vers les anciennes traditions et la grandeur passée. Qui plus est, la construction d’une cathédrale à Stern Hope, en plein cœur de leur territoire, n’a fait qu’envenimer les choses.

La « tribu » de Seth, composée de vieillards, de femmes, d’enfants et d’invalides, est raillée par les autres clans, qui voient en elle une cohorte d’indigents. Contrairement aux autres, qui croient en la force, Seth prêche l’entente entre les clans. C’est un homme pieux, qui croit en la bonté de l’Empereur-Dieu. Il cherche à offrir à son peuple les bienfaits de la lumière de l’Empereur-Dieu, à stopper la spirale de violence qui accable Iocanthos, en développant notamment l’irrigation. Les Vaï ont instauré la tyrannie des armes. Lui saura arrêter cela, et grâce à lui, la planète entrera véritablement, économiquement et culturellement, dans le giron des planètes civilisées de l’Imperium. C’est la tribu qui compte le plus de membres, mais le moins de guerriers. Seth voit d’un bon œil l’érection de la cathédrale, et avec sa tribu, se sont portés en défenseurs du monument.

A leur arrivée, alors qu’ils posent les pieds sur le sol poussiéreux, les acolytes sont assaillis par une odeur singulière de fer, qui perce même la puanteur du carburant et des produits de nettoyage du spatioport. Cette odeur, ils le découvriront plus tard, est celle du Spectrefeu, raffiné en grandes quantités à Port Souffrance avant expédition vers le reste de l’Imperium.

Immédiatement après le passage à la douane, un chérubin délabré vient les trouver pour les mener à Aristarchus, en les fixant de son visage poupon et pourtant ébréché et décoloré tandis qu’ils lisent la missive qui leur est destinée.

Suivant le chérubin à travers la foule et les nombreux étals, les acolytes découvrent une enclave sale mais animée. Partout la misère pointe le bout de son nez, affleurant depuis les ruelles adjacentes aux voies principales. L’eau est une denrée rare, elle est vendue en fonction de sa pureté, allant jusqu’à des prix faramineux. Dans les rues, les mendiants sont délogés par les arbitrateurs, tandis que des enfants maculés de crasse attendent que des citadins vident leurs baquets d’eau croupie dans la rue pour tenter de la boire… Les vols sont fréquents. Ces mêmes enfants pillent les étals à la moindre inattention de leur propriétaire, et dérobent les bourses mal dissimulées. Une grande majorité de ces défavorisés est Ashleen, semble-t-il.

En effet, Dakka et Ragaana reconnaissent tout de suite l’ambiance qui règne ici. Sur leur monde natal, l’enclave créée par l’Administratum ressemblait beaucoup à celle-là. Des enfants, dans les déchets et la boue d’une cité créée en rasant des hectares de forêt, pour faciliter l’atterrissage des convois de l’Imperium… Obligés de renier leurs traditions à cause d’édits décrétés par les autorités de l’Imperium, les Fedridiens se trouvèrent soudain privés des moyens qu’ils avaient jusque-là de survivre. Les fruits collectés pour se sustenter étaient devenus l’objet d’un marché, et exclusivement la propriété de l’Imperium pour l’exportation. Ceux qui étaient pris à en manger avaient la main coupée… Complètement perdus, les gens s’amassaient alors dans ces enclaves, ou autour, pour quémander, attirés par un mode de vie qu’ils enviaient sans le comprendre…

Tout de suite, les deux Fedridiens sont mis mal à l’aise à la vue de cet hideux spectacle. Dans leurs clans respectifs, on méprisait de telles pratiques. S’abaisser à quémander et voler était signe de dégénérescence et de faiblesse… Et pourtant, ils viennent à éprouver un soupçon de pitié envers ce peuple qui semble avoir perdu son identité.

Ils voient aussi de nombreuses patrouilles de l’Arbites, sur le pied de guerre, et de nombreux checkpoints. En passant devant un silo de Spectrefeu brûlé et éventré, ils en comprennent la raison. Il semble que récemment, des Ashleens se soient mis à attaquer aux réserves de pollen, ce qui revient à se dresser contre l’Imperium. Et un tel comportement ne sera pas longtemps toléré…

Soudain, un vieil homme Ashleen habillé de guenilles se dirige vers eux. La démence brille dans son regard… Il leur dit que le Père Corbeau est de retour, et que bientôt, Iocanthos sera à nouveau parcouru par des fleuves de sang… Les acolytes le repoussent gentiment sous le regard d’autres Ashleens, plus jeunes et prêts à leur bondir dessus si jamais ils osaient porter la main sur lui, avant de continuer de suivre l’angelot au visage de cire.

Celui-ci les mène au sein d’un grand complexe fortifié. Dans la large cour centrale, des blocs de bâtiments ont été construits dans des matériaux peu onéreux. Ils servent d’habitations et de réfectoires. Le chérubin les mène à l’une des bâtisses, et rentre à l’intérieur, s’immobilisant devant une porte de bois.

Alors qu’ils frappent, une voix enjouée leur répond d’entrer. Derrière un bureau sommaire, l’Inquisiteur range quelque chose dans sa poche et se lève, contournant la table pour venir serrer la main de chaque acolyte. Il les remercie d’être venus l’aider à accomplir la volonté de l’Empereur-Dieu sur Iocanthos.

Durant toute la discussion, Aristarchus se montre cordial et même amical, son accueil est chaleureux et sincère, mais toutefois, les acolytes comprennent pourquoi ses pairs ne lui accordent que peu de crédit. Se contredisant sans cesse, répondant à côté, souvent distrait, il se révèle aussi imbu de lui-même, arrogant et complètement exalté dans tout ce qu’il dit. Les acolytes doivent même recentrer la discussion à de maintes reprises pour éviter de perdre du temps en se faisant expliquer dans les moindres détails les conséquences de l’introduction du ragondin tacheté dans l’écosystème de Siculi.

L’impératif pour lui est clair. La consécration de la cathédrale doit bien se passer. Ils doivent pour cela se presser, car elle aura lieu dans quatre jours, durant la Saint-Drusus, et il y a une journée et demi de voyage jusque là-bas. Tout doit être parfait à cette occasion. Et ils partiront donc le plus vite possible, c'est-à-dire le lendemain à l’aube. Lorsqu’un acolyte, ayant bien en tête qu’il n’était que huit heures du matin, lui demande pourquoi ils ne partiraient pas immédiatement, Aristarchus lui répond que parce qu’ils doivent se presser, il ne tolérerait pas être mis en retard de même une seule heure, et que si telle était leur intention, ils seraient vivement châtiés !

Complètement pris au dépourvu par cette réponse, les acolytes se laissent prestement chasser par Aristarchus, qui leur demande de profiter de ces quelques instants d’oisiveté pour visiter Port Souffrance, humer son parfum, imaginer l’arrivée de Saint Drusus – son illustre ancêtre, dit en passant – en ce lieu, respirer ce même air qui a connu par le passé sa sainte présence et la joie d’avoir empli ses poumons, baiser (respectueusement) la poussière que ses bottes ont effleuré, et pleurer de bonheur d’avoir eu la chance de connaître cet honneur.

Ainsi expédiés, et encore sous le choc de cette rencontre, les acolytes se retrouvent donc à errer sans but dans les rues de Port Souffrance, tandis que sans qu’ils s’en rendent compte, une silhouette se met à les observer depuis le couvert des ombres...

DAKKA - THE MARA LANDING MASSACRE




Nous sommes en l’an de grâce 810M41, soit cinq années avant les événements de Géhenne.

Un violent coup de poing heurte la tempe de Dakka, le laissant sonné et sanglotant. Il est menotté, ligoté à cette chaise depuis des heures, peut-être des jours… L’officier aux manches retroussées secoue sa main endolorie. Il ne pose même plus de question. Dakka a tout dit, tout. Et son esprit flirte avec la folie, obligé maintes et maintes fois à se rappeler. Combien il souhaiterait que tout ça n’ait été qu’un cauchemar. Mais cela s’est bien passé. De la salive maculée de sang coule sur ses cuisses. Tout n’est que douleur, mais quelque part, il est heureux de la ressentir, car elle obscurcit son esprit, et détourne ses pensées des choses sombres et innommables qui les tapissent désormais.

Soudain, la porte s’ouvre, et les interrogateurs sortent. Bruits de pas, une présence. Il lève les yeux, pour voir une femme le toiser de haut. Sa peau est basanée, ses yeux noirs des puits insondables. Ses cheveux lisses et de jais sont coiffés en un chignon élaboré. Un Aquila est tatoué sur sa joue. Dakka sent un liquide tiède souiller son pantalon. Elle porte un uniforme noir et argent, et Dakka sait soudain qui se tient devant lui. Un Inquisiteur !

Elle se nomme Ark-Ashtyn, et elle est là pour l’interroger. Dakka sanglote. C’est la première fois qu’il rencontre un Inquisiteur, mais il a entendu les rumeurs et les horreurs à leur sujet. Ark-Ashtyn lui dit qu’elle n’a pas de temps à perdre avec lui car il lui faut interroger les autres survivants. Elle ira donc droit au but. Soudain, la douleur reflue en Dakka et le quitte entièrement. Puis, comme une source jaillissante, les mots coulent de sa bouche sans qu’il puisse s’arrêter, comme libérés en un torrent qui ne connaît plus de barrière…

Quelques semaines plus tôt :

Après près de dix mois de campagne ininterrompue face à des Waaagh ! Orks dans les jungles de Ganf Magna, le 117e Fedridien est démobilisé, relevé par des troupes fraîches. Le conflit a été harassant, et a prélevé sa dîme : des 7000 soldats déployés, seuls 2000 ont survécu. Si les Fedridiens avaient un avantage certain vis-à-vis des conditions topographiques et climatiques de la zone de combat, proches de celles de leur planète natale, les autres régiments n’ont pas eu cette chance. Le 18e Fenksworldien ne compte plus que 718 soldats, les effectifs combinés du 44e Malfien et du 96e Dréen ne dépasse pas 200 combattants... Seule la conscription de 524 membres des Forces de Défense Planétaire pour constituer le 32e Ganfmagnien vient un peu soulager les pertes subies. Les Fedridiens, eux, sont encore 1316 selon le dernier recensement.

Mais le soulagement et l’euphorie sont de mises. Les Fenksworldiens ont appris que leur prochaine destination serait leur monde d’origine, pour une escale et une permission de dix jours. Or, que des conscrits puissent revoir un jour leur monde d’origine est extrêmement rare.

Les autres, quant à eux, semblent encore ancrés dans leurs humeurs guerrières. Un tel conflit laisse son empreinte sur les esprits, et une certaine grogne demeure. Le privilège donné à ceux de Fenksworld attise la jalousie de certains, mais surtout, les troupes, encore pleines d’animosité, supportent de moins en moins l’arrogance, le mépris et la morgue des officiers et des cadets des troupes de choc impériales. Mais les sous-officiers réussissent le plus souvent à calmer le jeu, malgré les provocations de leurs supérieurs, qui voient notamment dans le 117e Fedridien une troupe de barbares malodorants et incultes.

Certains soldats sont quant à eux désabusés. Le 117e est constitué maintenant de vétérans de trois guerres, et le conflit perpétuel ne semble pas destiné à s’arrêter un jour. Des comportements blasphématoires surgissent. « Quel dieu voudrait tant de guerre, sans même la promesse de la paix ? » Mais souvent, les camarades de ces soldats au bout du rouleau réussissent à les garder dans le rang, surtout parmi les Fedridiens, pour qui « les dieux sont des dieux, seuls eux connaissent le sens de leurs actions, et parfois les Chamans ».

Dakka a 14 ans. Il a déjà vécu trois guerres, et survécu, malgré son jeune âge, ayant été conscrit à 10 ans, peu de temps après son rite de passage à l’âge adulte. A ses côtés, d’autres Fedridiens : Ashaba, ancien guerrier du clan Sekiti et Aatana, chasseresse du clan Noktac, Octa, du clan Naasha, Jeksok, du clan Sokkotal, Toksal, du clan Qetzal, mais aussi des natifs d’autres mondes : Pratus Nevarius, Entisa, Baya Riverblake, Fredric Feuerstein et leur sergent, Dren Valentorre.

Lui et son escouade sont chargés d’accueillir des visiteurs spéciaux par leur lieutenant, Ortiz, un jeune cadet tout droit sorti de l’académie de l’Officio Munitorum. Spéciaux, en effet, car ce sont des Technoprêtres de l’Adeptus Mechanicus, qui profiteront de l’hospitalité de leur croiseur pour rallier Fenksworld. Leurs silhouettes voûtées, leurs robes de bure de noir et de pourpre, leurs masques monstrueux, à demi dissimulés dans les ténèbres de leurs capuches, le bruit métallique de leurs pas… Les Fedridiens sont mal à l’aise en leur présence…

Alors que Dakka, Ashaba et Aatana les escortent jusqu’à leurs quartiers, ceux-ci se présentent : Magi Sarthus, Mellochius, Senbus, Siwatar et Kelvus, du Mechanicum de Mars. Devant la curiosité et l’ignorance des Fedridiens, ils consentent à leur expliquer qui ils sont.

Mais alors qu’ils sentent le convoyeur se mettre en branle, Sarthus écoute les gémissements et les plaintes de la coque et de la structure métallique du vaisseau. L’esprit de la machine semble souffrir… Leur attention est alors attirée par une étrange procession. Entouré de troupes d’élite, une silhouette immense et difforme marche dans les couloirs, vêtue d’une longue toge maculés de fluides. Sa tête réside dans une sorte de cloche de verre, remplie d’un liquide bleuâtre, et ses yeux ont été remplacés par des augmentiques coûteux. Sa peau est bleutée, et ses mains… sont anormalement grandes, effilées et palmées. C’est la première fois qu’ils rencontrent un Navigateur, seul mutant toléré par l’Imperium, et seul capable de naviguer dans les courants tortueux et agités de l’Immaterium…

Sarthus s’entretient avec lui brièvement concernant ses inquiétudes, et un rendez-vous est convenu avec le Navigateur après que le saut dans le Warp ait été exécuté.

Le vaisseau quitte le dock d’arrimage de la station orbitale de commandement et de ravitaillement, et se translate sur son vecteur d’entrée Warp. L’espace semble soudain se distordre, s’allonger, s’étirer, alors que l’équipage est pris de nausées, signifiant que le croiseur a effectué son saut…

Les heures passent, dans le calme relatif des cabines spartiates. Mais toujours, le Warp semble bourdonner à la lisière du regard, laissant un goût de bile dans l’arrière de la gorge…

Quand soudain…

Le métal rugit à nouveau, tandis que la présence du Warp semble disparaître, remplacé par de violents vertiges et sensations de dégoût. Leur voyage devait durer au moins trois semaines, temps intra-Warp… Qu’a-t-il bien pu se passer ?

Mais l’équipage n’a pas le temps de réfléchir. Immédiatement, les alarmes résonnent, et les lumières virent soudain au rouge. Des secousses répétées agitent le vaisseau. Le navire s’est translaté dans un champ d’astéroïdes ! Une multitude de minuscules éclats heurte la carlingue, constellant sa coque d’accrocs et décapant sa peinture déjà bien usée. Mais pas seulement. Des écueils plus gros ébranlent le croiseur dans sa décélération… C’est la panique. La coque se brise en de nombreux endroits, et du navire éventré, ce sont des centaines de personnes qui sont aspirées vers le vide, et la mort, avant que les volets de protection ne se mettent en place et les blocs touchés de manière critique ne soient scellés. Malgré les nombreuses avaries, les choses se remettent progressivement en ordre, grâce à des protocoles d’intervention maîtrisés.

Au sein du chaos, un Thunderhawk prend son envol. Son départ n’a pas été autorisé, mais l’heure n’est pas à la traque, mais à l’estimation des dégâts. Et la situation s’avère vite critique. La propulsion Warp a subi de lourds dommages, et semble avoir été sabotée. La coque a subi d’importants dégâts, qui nécessitent des réparations d’urgence, et les matériaux viennent à manquer. Les vigies, après de longues heures de recherche, ont déterminé leur localisation : Mara, un système placé en quarantaine il y a de cela une soixantaine d’années… Un signal de détresse est émis, tout en sachant que les secours n’arriveront que bien plus tard.

Et le temps est une donnée essentielle : le système est instable. En effet, la naissance d’un second astre a désaxé entièrement les orbites de rotation des planètes. Ce qui ressemblait juste à une nuée gazeuse est en réalité une géante gazeuse qui a éclaté. Les astéroïdes proviennent quant à eux du choc de planètes telluriennes entre elles. Le second soleil est entouré d’une sorte de nuage noirâtre qui masque partiellement son éclat. Qu’est-ce qui a bien pu « créer » un deuxième soleil ?

La décision est alors prise d’envoyer des troupes sur la lune glacée de Mara, au sein d’ancien locaux pénitenciers désormais abandonnés, afin de chercher d’éventuels outillages. Plusieurs unités sont mobilisées, dont celle de Dakka. Et chance incroyable, un vaisseau de dragage de navires du Mechanicus orbite autour de la lune. Une autre équipe sera chargée d’aborder le dragueur et voir s’il est possible de l’utiliser pour arraisonner le Vervilix.

Mais quelque chose ne tourne pas rond : les Fedridiens commencent à entendre des voix, des murmures…

« Regardez derrière le voile. »

Les Landing Crafts se posent près d’une formation glacière, localisé sur un glacier millénaire. Les troupes débarquent et se déplacent vers les montagnes de glace, mais rapidement, se rendent compte que quelque chose ne va pas. Leur avancée est en effet ralentie par des secousses régulières, et des grondements sourds résonnent dans le désert de glace et de neige. Au vu des fissures qui zèbrent la surface du glacier, il est clair qu’il est en train de fondre…

Arrivés devant le complexe pénitencier, situé au cœur du massif de glace, ils découvrent le Thunderhawk qui avait quitté le convoyeur dès leur entrée dans le système. Que fait-il ici ? Les troupes de choc l’investissent, sans divulguer les raisons de leur intervention.

L’unité de Dakka reçoit l’ordre d’investir les lieux depuis l’entrée principale, et les quatre escouades se séparent, chacune allant vers sa destination accompagnée d’un prêtre du Mechanicus. N’en manque-t-il pas un ?

Les soldats de Valentorre trouvent des traces de passage. La porte d’entrée est entrouverte, et la poussière accumulée depuis six décennies a été délogée à plusieurs endroits. A part ces traces, laissées par plusieurs personnes, rien ne semble avoir bougé. Les vitres sont maculées par la crasse, les murs noircis par les infiltrations d’eau… Le système électrique semble désactivé.

Ils suivent le chemin que devaient emprunter les prisonniers à leur arrivée, dominé par des passerelles métalliques et les terrasses où les gardes devaient passer. Comme des animaux menés à l’abattoir… L’escouade se disperse, chaque soldat sachant parfaitement ce qu’il a à faire. Ils restent tous en contact radio, et Baya, la technicienne de communication reste en liaison avec le commandement. Tous se déplacent avec la précision d’une horloge. Pourtant, des grésillements étranges commencent à résonner dans leurs Vox-coms, parasitant leurs communications, et rendant les discussions plus difficiles.

« Vous serez bientôt des nôtres »

Et qu’en est-il de ces murmures incessants et ces mouvements fantomatiques, toujours à la lisière du regard ?

La tension monte. Tous ont le sentiment que quelque chose les observe. Intesa et Jeksol sont pris de violentes migraines. Intesa a toujours été le porte-bonheur du groupe, détectant les embuscades, sentant le danger, comme si elle possédait un sixième sens… Jeksol a quant à lui toujours senti la présence de l’ennemi, même s’ils arrivaient de dos et malgré le boucan de son canon-bolter posé sur gyrostabilisateur…

Derrière les corridors, une grande porte métallique verrouillée, et scellée de l’intérieur… Ils doivent trouver un itinéraire bis. Siwatar parvient à rallumer le système électrique du complexe, encore opérationnel à 64 %, grâce à des panneaux solaires encore en état de fonctionner.

Soudain, Aatana semble voir, en balayant les murs du faisceau de sa lampe torche, une silhouette humaine, pâle, livide. Mais alors qu’elle darde la lumière à cet endroit, il n’y a plus rien. Personne… L’angoisse monte à nouveau d’un cran.

« Rejoins-nous. »

Le groupe se sépare. Certains restent en retrait : Dren, Baya, Pratus, Fredric s’occupent de parcourir les données retrouvées dans les locaux administratifs, protégés par Entisa, Toksal et Octa, tandis que les autres prennent un élévateur qu’ils viennent de trouver pour continuer d’explorer le complexe en compagnie du Magos Siwatar. Les premiers communiquent les informations qu’ils trouvent : création de la station, 743M41, évacuation en 768M41, pour cause d’instabilité gravitationnelle d’envergure (naissance du second astre)…

Dans les sous-sols, Dakka et ses compagnons suivent un long couloir humide et rance. De l’eau coule sur les murs, et l’eau s’est accumulée à leurs pieds jusqu’à leurs chevilles. Les murmures sont de plus en plus présents, et de plus en plus, ils croient voir des choses bouger. Le long des murs, au plafond…

« Venez à nous. »

Soudain, Aatana voit une forme, comme un voile noirâtre, sortir du mur à toute vitesse. Sa texture est éthérée, opaque comme de la fumée et pourtant huileuse, et lorsqu’il regarde à l’intérieur, il voit des rangées de crocs qui crissent les unes contre les autres, des yeux de toutes tailles et formes qui le dardent… C’est une aberration, et l’espace semble distendu en son sein, comme la sensation qu’il éprouverait lors d’une translation dans le Warp. Elle presse la détente de son fusil à pompe.

Le coup frappe Jeksok à l’épaule, qui hurle, mais la créature le mord en même temps à la nuque. La douleur est vive. Par réflexe, il déclenche son canon-bolter et tente de se retourner, portant la main à son cou. Les balles explosives lacèrent le plafond et une partie du mur, alors qu’il rugit. Mais il réussit à interrompre son tir… Il regarde Aatana d’un œil mauvais, et grogne, mais ne fait pas de commentaire.

« Bientôt, nous festoierons. »

Aatana, quant à elle, est sûre d’elle, il y avait bien quelque chose. Le groupe reprend toutefois son avancée, alors que devant eux se profile un autre élévateur. Mais Jeksok ne se sent pas bien. Il laisse choir son bolter, et Ashaba le rattrape alors qu’il tourne de l’œil. Sa peau est couverte de sueur, et il est horriblement pâle… Sur sa nuque, deux larges blessures suppurantes, comme une morsure de serpent. Soudain, il se tourne vers Ashaba, avec une expression inhumaine, et l’attaque. Il hurle, et son cri assourdissant noie tous les autres bruits autour.

Comme une bête, il frappe, griffe, mord, de manière totalement désordonnée. Les autres soldats parviennent à éviter ses attaques facilement, mais doivent se résoudre à l’abattre. Ce n’est plus Jeksok, mais un monstre qui s’est habillé de sa chair… Qui plus est, il semble désormais manifester des pouvoirs tels que les Shamans en possèdent. Le corps de Jeksok s’effondre soudain, une auréole de sang se répandant là où les décharges de shotguns ont perforé son gilet par balles, mais à la surprise de tous, des larves fantomatiques noirâtres jaillissent de son corps et disparaissent dans les murs et le sol.

Terrifiés, les soldats courent vers l’élévateur et l’activent. Le Technoprêtre ne comprend pas, il n’a vu qu’un homme perdant soudain la raison et ses camarades l’abattre.

Ils arrivent au cœur d’une sorte d’infirmerie, avec des dizaines et des dizaines de lits, du matériel de soin et des instruments chirurgicaux. Mais aussi une dizaine de corps de prêtres du Mechanicus, ouverts et dépiécés, dans une tentative de les sauver, ou de prélever des pièces de rechange. Les cadavres gisent sur des lits, des brancards, mutilés, et leurs robes lacérées laissent paraître leur servoharnais et leurs jonctions biomécaniques, mélange de chair nécrosée et de soudures répugnantes, d’habitude si bien cachés par le Mechanicum.

Mais ils n’ont pas le temps de les regarder. Déjà, des formes noirâtres jaillissent des murs, du plafond et du sol de l’infirmerie. De nouveaux spectres, innombrables. En cercle, les soldats tirent, esquivent, s’entraident, se couvrent, pivotent… Mais ils sont assiégés. Bientôt, les crocs lacèrent leurs armures et leur chair. Le sang coule, et un à un, ils tombent. Ashaba est projeté contre un mur, et des spectres bondissent sur lui pour s’en repaître. Dakka s’écroule, grièvement touché. C’est étrange, il commence à faire chaud…

Mais soudain, une volée de bolts vocifère par-dessus les gémissements des spectres. Les silhouettes vaporeuses sont réduites en lambeaux par des tirs croisés. C’est le reste de l’escouade qui arrive pour leur prêter main forte. Une fois le ménage fait, le groupe fait le point. Ils ont été eux aussi attaqués. Toksal et Pratus sont morts. L’heure n’est pourtant pas au deuil, mais à la survie : il faut trouver une porte de sortie, et le couloir est devenu quasi impraticable. Entisa, leur médic, soigne les blessés tandis que les autres montent la garde. Lorsqu’ils sont tous prêts à se remettre en route, ils se fraient un passage vers le centre du pénitencier pour tenter d’appeler un transport pour les extraire.

La prison est bâtie au cœur d’un massif circulaire de montagnes de glaces. Son centre creux abrite une grande plaine abritée des vents. La prison est organisée en gradins et terrasses, recouverts d’une baie vitrée gigantesque, maintenant brisée en de maints endroits. Tout de suite, les soldats sont aveuglés par une lumière intense. Au dessus de leurs têtes, le ciel est atrocement lumineux. Et la température semble avoir augmenté de plusieurs degrés.

Devant eux, sur la plaine, trois monolithes noirs : des pyramides stratifiées, reliées entre elles par d’énormes câbles. Le sommet de la plus grande d’entre elles, au centre, est ouvert, et des flammes, de la lumière, de l’énergie, semblent se déverser à l’intérieur depuis le ciel. Sont-ils en train de dévorer le soleil ?

Il fait en effet de plus en plus chaud, et la température grimpe rapidement. La glace et les neiges fondent à vue d’œil, se transformant en rigoles puis en ruisseaux sur la baie vitrée. Un lac est en train de se former dans la plaine. Les soldats ôtent leur tenue thermique. Siwatar ajuste ses focales augmentiques pour les calibrer à la luminosité ambiante. Ce faisant, il voit une silhouette, en contrebas, avancer vers la pyramide principale. Il s’agit de Sarthus. Il se précipite à sa rencontre, passant par une fissure et dévalant la paroi de verre.

Le soleil est toujours plus proche, et la chaleur devient vite insoutenable. Le ciel devient soudain incandescent, et des milliers de cris résonnent dans les Vox-coms, alors que les nuées de gaz émanant de l’effondrement des géantes gazeuses s’embrasent et rongent le système comme une traînée de poudre. Dans l’espace, le Vervilix, qui approchait de la lune, tente comme il peut de manœuvrer hors de la tempête de flammes. Mais trop tard. Vitrifiée, sa carcasse embrasée s’écrasera plus tard sur la lune…

Qui plus est, le nuage noir qui gravitait autour de ce second soleil se révèle être autre chose qu’un amas de particules. Ce sont des spectres, qui tournent autour comme autant de vautours. Il y en a des milliers, des millions…

Les Vox sont saturés. Les soldats ayant accosté le vaisseau de dragage du Mechanicus tombent sur un vaisseau fantôme. Les technoprêtres du vaisseau sont morts, et des spectres déciment les unités du 117e. Sur la lune, les spectres se sont réveillés, et attaquent tout ce qui bouge. C’est la débâcle.

Mais étrangement, ils semblent fuir les pyramides. Valentorre décide de mener ses hommes vers les monolithes, qui s’avéreront être des constructions Necrons. Mais alors que Siwatar interpelle Sarthus, ce dernier abat le technoprêtre. Dakka voit Siwatar tomber face contre terre, dans l’eau qui commence à s’évaporer. Devant lui Sarthus n’est qu’une silhouette sombre et indistincte, noyée dans la blancheur saturée du monde. Il le voit disparaître au loin, vers la pyramide.

Les soldats s’avancent à leur tour vers les pyramides noires, passant à côté du cadavre du prêtre du Mechanicus. Autour de lui, un mélange d’huile et de sang flotte dans l’eau, qui leur arrive désormais aux cuisses. Une brume les enveloppe, tandis que l’eau commence à s’évaporer. Ils pénètrent alors dans le monolithe…

Dans une lumière bleue spectrale, une sorte de planétaire géant, composé de rouages complexes et de sphères étranges, tournoie à grande vitesse, semblant capturer l’énergie solaire qui se déverse en son sein depuis le sommet de la pyramide. Comme précédemment, l’espace ne semble plus être figé, et les distances s’étirent, se rétrécissent, se compriment, se distendent au fur et à mesure des rotations du planétaire. Cet étirement semble culminer dans l’axe vertical entre le sommet et la machinerie, où tout est déformé à l’extrême. Par une manipulation de l’espace-temps, le monolithe dévore littéralement le soleil, comme avec une paille !

Autour du planétaire, des technoprêtres du Mechanicus qui ne font pas partie des cinq présents sur le Vervilix, et qui devaient déjà être présents dans ce système avant que le croiseur ne se translate, psalmodient, invoquant la bénédiction du « Dragon ». Au centre, une sphère noire, pas plus grande qu’une pomme, sert de récipient à l’énergie du second soleil.

Soudain, Sarthus apparaît à côté d’un de ses frères. Et l’égorge d’un grand mouvement ample ! Il disparaît à nouveau, activant son manteau d’invisibilité. Les prêtres, alertés de leur présence, se ruent vers les soldats, les croyant responsables. Une bataille éclate, qui tourne heureusement en faveur des militaires. Sarthus, quant à lui, apparaît à côté de la sphère.

Tout d’un coup, la lumière disparaît, comme aspirée par la sphère. L’obscurité retombe sur la lune, et le planétaire s’arrête progressivement. Sarthus, de sa main métallique, s’empare de la sphère fumante, et sa main rougit à son contact. Dans un silence de mort, qui succède à la tornade de clarté omniprésente, le technoprêtre se tourne vers les soldats. Il s’excuse. Leur sacrifice était nécessaire pour que le règne de l’homme puisse perdurer.

Dakka et les autres ne comprennent pas. Un sacrifice ? Mais ils comprennent vite. Ce qui était un murmure devient gémissement, puis rugissement, tandis que tous les spectres qui tournoyaient autour du soleil se déversent désormais vers eux. Sarthus disparaît sans laisser de trace. Dehors, Octa est emporté par une tempête de spectres, son cri perdu dans les tourmentes d’une nuée implacable. Entisa tremble de tous ses membres, ses yeux se révulsent. Un spectre prend possession d’elle, et invoque un Péril du Warp. Fredric tire avec son canon-bolter, mais lui et Dren sont soufflés par une vague d’énergie qui les pulvérise. Le corps en miettes d’Entisa retombe sur le sol en une flaque sanglante.

Baya, encore sur le seuil, est rattrapée par des spectres, qui l’emportent. Ashaba tente de la sauver, et se fait dévorer à son tour. Aatana hurle, crie, cédant à la panique et à la folie. Dakka retombe sur le sol noir et se réfugie dans un coin, hurlant aussi, et pressant ses mains sur ses oreilles. Au dehors, tous les autres soldats survivants se font happer, un à un.

Six jours.

Le supplice durera six jours. Les quatre premiers ne sont que cris et hurlements, tandis que tous ses compagnons d’armes meurent, sans qu’il ne puisse rien faire. Lui, avec une Aatana catatonique, au sein de la pyramide. A l’abri. Les autres, à l’extérieur. Il sait que sortir signifie mourir. Et il n’a que quatorze ans. Il les entend se battre, pleurer, gémir, supplier, implorer l’Empereur-Dieu de venir à leur secours… Mais les voix disparaissent, une à une.

Les deux jours suivants ne sont que silence. La faim noue leur ventre. L’eau n’est pas un problème. Tout est inondé. C’est un silence total dans le Vox, à part la tempête qui fait rage au dehors et les piaillements des spectres… Un silence qui serait total, s’il n’y avait les voix dans sa tête.

« Rejoins-nous. »

Il entend Ashaba, Octa et les autres. Et il pleure. Aatana est désormais inerte, yeux grand ouverts. Elle ne répond plus, ne bouge plus. Une coquille vide…

« Venez à nous. »

Soudain, Dakka entend dans le Vox de nouvelles voix. Des ordres. Encore des hallucinations, probablement. Il a tenu bon jusque-là, ce serait bête de céder maintenant… Il est faible. Il a faim, et les restes pourrissants de ses camarades sont de plus en plus appétissants. Mais les voix gagnent en intensité. Il entend des déflagrations, des tirs, des ordres de bataille échangés, le son des Thunderhawks au-dessus de sa tête. Le tumulte reprend, et il pleure de joie.

Après six jours de tourment, les unités de sauvetage sont enfin arrivées…


Ark-Ashtyn lui apprend que les spectres, baptisés Psychneuin, sont des prédateurs du Warp qui s’immiscent là où la texture de la réalité a été fragilisée. Ils avaient la faculté de détecter les Psykers latents et de les contaminer, les « éveillant », et en faisant d’eux des hôtes pour leur progéniture. Une fois l’hôte tué, les Psychneuin étaient libérés…

Sarthus semble avoir réussi à fuir. Son Thunderhawk n’a pas été retrouvé, ni la sphère. D’après ce qu’elle sait, ce serait lui qui aurait configuré les propulseurs Warp pour se translater ici, et saboté le vaisseau. Les autorités du Mechanicum prétendent que les cadavres des technoprêtres retrouvés dans le monolithe de necroderme avaient été excommuniés bien avant l’incident pour pratiques hérétiques. Mais elle n’en est pas si sûre que ça.

Ces prêtres avaient un vaisseau de dragage du Mechanicus, et grâce à lui, ont transporté les monolithes sur Mara. Tout indique qu’ils souhaitaient capturer l’énergie de ce soleil, et qu’ils ont réussi. Ils ont été doublés semble-t-il par un autre prêtre, ce Sarthus, qui est désormais déclaré Excommunicatus Traitoris, et traqué dans tout l’Imperium.

Rien n’obligeait Ark-Ashtyn à lui faire ces révélations. Peut-être avait-elle pris en pitié le jeune Fedridien ? Afin de lui donner un semblant de réponse…

Dakka fut jugé trop instable pour continuer d’officier au sein de la Garde Impériale. Remercié, il fut débarqué sur Fenksworld, sans argent et sans ami sur un monde totalement étranger. Il se laissa dépérir, tentant désespérément de noyer les souvenirs de Mara dans toujours plus d’alcool. Se sentant coupable d’avoir survécu, il entra dans une spirale de violence, et il se retrouva dans nombre de rixes de bar et combat d’ivrognes… Lorsqu’il n’était pas saoul, il mendiait, volait et agressait des gens pour les détrousser, afin de survivre, machinalement. Mais un jour, tout dérapa. Quelqu’un eut le malheur de résister, et de sortir un couteau. Dakka, par réflexe, s’empara de la lame et la retourna sur son propriétaire.

Prenant conscience de l’atrocité qu’il avait commise, il resta assis à côté du corps, et se laissa emmener par les Arbites lorsqu’ils arrivèrent, sans opposer aucune résistance. Cette mort fut pour lui un électrochoc. Il fut rapidement jugé coupable, mais il bénéficia d’une certaine clémence. Les juges, en apprenant qu’il avait fait partie des troupes qui avaient été sur Mara, le condamnèrent à la réclusion à perpétuité, et non à la mort…

mercredi 29 avril 2009

DARK HERESY - INTERLUDE 2




Simon Catafalk et Umberto Rausen se tiennent dans le bureau de Roake, quelques semaines après la "victoire" des armées de l'Imperium face à la nouvelle flotte-ruche Tyranide. Ils reviennent de Sepheris Secundus, où ils ont purgé la planète d'une secte hérétique vénérant le soi-disant Chaos Primal. Ils tendent un rapport à Roake. Tous les échantillons de gènes Genestealers ont été détruits. Il n'y a plus aucune crainte à avoir concernant de nouvelles infestations. Pourtant, quelque chose les préoccupe. En effet, lors des interrogatoires, plusieurs hérétiques ont avoué avoir agi sous la contrainte des Servants du Crépuscule, un autre culte hérétique.

Ces Servants ont été mentionnés à de nombreuses reprises durant les dernières années. Des hérauts du Soleil Spectral aux pouvoirs dépassant l'entendement, inspirant la terreur même au sein des factions hérétiques les plus connues et les plus craintes... L'Inquisition a jusqu'ici pensé que ce culte, dont elle n'a nulle trace nulle part, n'était en réalité qu'un stratagème de cultistes souhaitant attirer son attention ailleurs. Mais désormais, Rausen et Catafalk doutent.

Si ces Servants du Crépuscule, vouant un culte à l'Astre Tyran, ont été impliqués dans les événements de Géhenne, il leur a semblé que Roake, ainsi que la Cabale Tyrantine, devaient être mis au courant au plus vite.

Roake les remercie pour cette découverte...

mercredi 22 avril 2009

DARK HERESY - THE MARA LANDING MASSACRE

Mercredi 22 avril s'est tenue une session spéciale de Dark Heresy, explorant le passé de Dakka.

Joueurs présents : Bastien, Matthieu, Cyril

lundi 20 avril 2009

DARK HERESY - INTERLUDE



Après une longue entrevue de plusieurs heures, pendant lesquelles les rescapés racontent les événements survenus sur Géhenne en détail, Magnus Roake leur conseille de se reposer. Il ne les a pas interrompus une seule fois durant le récit, se contentant de leur servir à boire et à manger, mais sa tristesse était manifeste, à l’évocation des dernières heures de son frère. Le lendemain, celui-ci leur demande s’ils souhaiteraient faire partie de son équipe d’acolytes. Les prisonniers acceptent. Peut-être y avait-il en l’Inquisiteur un besoin de garder près de lui ceux qui avaient été témoin du sacrifice de son frère ?

Après le départ des prisonniers, Rayner remet à Roake l’Anathame, qu’il gardera en sécurité jusqu’à la décision du Conclave Calixien… Il prend des dispositions pour la ranger à l’abri des regards.

Les trois journées suivantes sont harassantes. Leurs compétences et leurs champs d’expertise sont minutieusement testés par des scribes, des apothicaires, des psychomoniteurs, des entraîneurs… Après une journée de repos, ils reçoivent leurs affectations. Ils doivent partir sur le champ vers leurs camps d’entraînement respectifs.

Ils apprendront plus tard que pendant ce temps, Roake a tout fait pour retarder les demandes d’interrogatoires d’autres Inquisiteurs par des démarches administratives compliquées et des faveurs demandées. Ce, afin de les protéger. Prisonniers, ils ne bénéficient en effet d’aucun droit. S’ils deviennent Acolytes, ils seront officiellement sous sa protection…

Les prisonniers se séparent, chacun embarquant dans un vaisseau différent…

Dakka suivra sur Dusk l’entraînement d’Ashargar, un ancien Garde impérial devenu Chasseur de primes au service de l’Inquisition.

Ragaana suivra sur Hredrin les enseignements de Mina Morento, une Astropathe Gaoliste et Psyker assermentée spécialisée dans le contrôle des émotions (les Gaolistes écrivent le message qu’ils doivent convoyer pendant des années sur une feuille de métal précieux, en faisant de lui une œuvre d’art magnifique, pour ensuite la détruire dans une grande roue dentée : la douleur causée par cette destruction, bien aiguillée, donne des messages astropathiques d’un clarté inégalée).

Plex aura comme mentor Cyrus, un espion établi sur Sepheris Secundus et spécialisé dans la collecte d’informations.

Constantine aura comme mentor Gregorius Vestrus, ancien Arbitrator, qui officie sur Strank, un monde-marécage putride et nauséabond.

Venria sera prise en charge par Amaya Daine, Sœur des Batailles qui vit en ermite sur Lehyde Dix, une planète frontière désertique et inhospitalière, afin d’épauler les colons qui tentent désespérément d’y survivre.

Boucles d’Or sera de nouveau tech-baptisée par le Skitario Darius, Technogarde de l’Omnissiah, dans les forges de magma de Luggnum.

Pendant leur absence, le Conclave Calixien est convoqué. Convoquer tous les partis prend six mois, car beaucoup sont en cours de mission. La réunion est d’importance : une nouvelle apparition de l’Astre Tyran, une nouvelle attaque Tyranide (certains y voient la preuve que les deux phénomènes sont liés), la découverte d’une enclave xenophile au sein-même du Secteur, et bien sûr, le cas de l’Anathame… Le Calixio Monitorum, qui réunit les dirigeants du Secteur, assistera aussi, semble-t-il, à l’assemblée exceptionnelle.

Fraîchement revenus de leur formation, les nouvellement nommés acolytes patientent, dans l’attente de savoir s’ils seront convoqués pour témoigner. Mais finalement, ce ne sera pas nécessaire. Rayner fait un compte-rendu complet suffisamment détaillé pour contenter tous les participants. Arcturos est amené à expliquer le fait qu’il ait permis à l’Interex de fuir, ce qu’il justifie par l’impossibilité de mener un assaut contre les Tyranides tout en affrontant les hérétiques. Les délibérations sont secrètes. Rayner n’y assiste pas…

Rayner vient rendre visite aux acolytes de Roake. Il leur fait un petit résumé du conseil, et surtout pour les voir dans leurs nouveaux uniformes flambants neufs. Il les félicite, et bavarde avec eux. Magnus Roake arrive à son tour, congédié avec les autres Inquisiteurs pour laisser les Seigneurs-Inquisiteurs le loisir de dresser des conclusions. Rayner les laisse pour aller retrouver son maître, l’Inquisiteur Vownus Kaede.

Roake explique aux acolytes qu’ils partent en mission, pour les soustraire au ballet diplomatique et jeux de pouvoir interne à l’Inquisition, estimant qu’ils ne sont pas encore prêts à y participer. Déjà, plusieurs Inquisiteurs sont venus le trouver pour demander audience auprès d’eux, dont l’Inquisiteur Al-Subaai et l’Inquisiteur Van Wuygens, spécialiste des Tyranides, tous deux membres de la Cabale Tyrantine…

Ils iront aider un dénommé Aristarchus, sur la planète Iocanthos…

jeudi 16 avril 2009

DARK HERESY - ANATHEMA : GALERIE


La surface de Sanctuaire et ses Xenolithes


Marneus Augustus Calgar, Maître du Chapitre des Ultramarines


Titan de l'Adeptus Mechanicus


Scintilla


Scintilla by Night


Tyranid Leviathan


Xenoship Shuvaenten

DARK HERESY - ILLUMINATION, PART. 2 & 3

Samedi 4 et Mercredi 15 avril 2009 ont eu lieu les deux dernières séances du scénario Illumination.

4 avril
Joueurs présents : Fabrice, Bastien, Matthieu, Thomas, Cyril
Guest star : Yann

15 avril
Joueurs présents : Fabrice, Bastien, Matthieu, Thomas, Cyril

DARK HERESY - ANATHEMA, PART. 3 : RESUME 2




6. CRASH
Impact. La rame heurte le Rhino alors que le monde ne semble plus être que crissements de métal, secousses, chocs et douleurs. Le train déraille, et frappe durement la paroi, se renversant sur le flanc et se brisant en trois. Raclant le sol dans un déluge d’étincelles, il s’immobilise enfin. Le guerrier xeno est mort, empalé par une tige de métal. Quant aux prisonniers, ils ont survécu par miracle, mais ils arborent tous de vilaines contusions…

Alors qu’ils s’extraient du véhicule en lambeaux, quatre gardes impériaux survivants se mettent à les braquer, encore sous le coup de la colère et de l’adrénaline.

Les gardes :
- Emril Toxven
- Jyde Kadarn
- Mactraub
- Kendall Torvesti

Rayner clarifie la situation, et les réquisitionne. Les soldats expliquent que leur char a subi une avarie, qu’ils se sont abrités pour effectuer des réparations. Ensemble, ils tentent de contacter leur hiérarchie, mais aucune réponse… L’un d’eux prend une drogue de combat appelée Spectrefeu. Dakka en accepte un peu, pour se maintenir concentré. Après avoir recouverts les morts du crash sous des décombres et prié, le groupe s’enfonce dans le tunnel, vers le centre de la Spire.

Alors qu’ils marchent, les gardes font un bref rapport des événements récents :
- Bataille spatiale contre les flottes du Sanctuaire
- Emergence de morts-vivants / mobilisation des Astartes au sein de la Spire 16 pour les détruire.
Mais les autres Spires n’ont pas eu la même chance. Nombreuses pertes.
- Débarquement d’un contingent de Templiers du Sanctuaire sur la lune


7. THE TUNNELS
Les gardes impériaux allument les lampes torches de leurs autoguns et fusils laser. Les faisceaux balaient l’obscurité. Des débris et de la poussière tombent par intermittence depuis le plafond, à chaque secousse. Le groupe tombe sur un équipement de maintenance (une sorte de plateforme sur rails) qu’il faut faire démarrer. Mais c’est à ce moment-là qu’un Lictor jaillit des ombres et tue l’un des gardes !

Après une bataille contre un ennemi spécialisé dans la traque et la dissimulation, et un autre garde tué, le groupe parvient à se débarrasser du Tyranide. Encore sonné par la confrontation, le groupe arrive enfin à la bifurcation. D’un côté, la station de tram, mais des cris et de nombreux tirs viennent de là, ainsi que des hurlements monstrueux. De l’autre, le corridor menant au puits, qui semble calme. Ils prennent la seconde option. Là, plus de chair au sol, mais des cadavres, et du sang sur les murs, comme suite à un violent combat. Des militaires gisent parmi les décombres, mais aussi des corps mutilés, atrophiés, et comme desséchés…

Le regard de Boucles d’Or est attiré par un clignotement venant de la console de navigation de l’élévateur, que les prisonniers ont surnommé la Cage à Oiseaux (Birdcage). Pourtant, l’ascenseur destiné à l’origine à transporter les forçats vers les mines de magma n’est pas supposé fonctionner… Pourtant, alors qu’elle accède au système, elle voit que tout est opérationnel.

L’élévateur descend en crissant, propageant de langoureux gémissements métalliques. Le groupe prend place à l’intérieur. L’ascenseur monte… Le groupe voit de nombreuses poches de résistance, des militaires, enfin alliés aux prisonniers. Ils sont tous unis pour faire face aux marées de Hormagaunts… Mais soudain, une secousse ébranle toute la Spire. En haut de la tour, une lance titanesque et d’apparence mi-métallique, mi-organique vient de transpercer l’édifice de part en part. Des blocs de pierre et des poutres de métal tombent dans le puits, et brisent les piliers latéraux de soutien de l’élévateur !

Le Birdcage s’incline dangereusement, menaçant de choir dans le vide. Un garde tombe en hurlant… Mais les autres parviennent à se mettre à l’abri derrière les colonnades de l’escalier en spirale. Dans une plainte assourdissante, l’ascenseur se détache et tombe, heurtant les parois et s’immobilisant finalement des dizaines de mètres plus bas.


9. FIGHT TO THE TOP
Luttant pour monter en haut de la tour, ils rencontrent le Capitaine Harren Basteran. Celui-ci semble jubiler.

Rayner : Où est le Commandeur?

Harren : En haut de la Spire ! Tu comptes quitter le système ?

Rayner : Oui.

Harren : Bien ! Il faudra au moins une personne pour témoigner de notre mort. Dis à nos frères avec quel courage nous nous sommes battus ! Qu’au bord du précipice, nous n’avons pas fléchi et regardé la mort dans les yeux en riant !

Rayner : Ce sera fait, Capitaine !

Harren : Sasgan, Torren, une escorte pour nos frères !

Escortés par les Astartes, la montée s’avère plus tranquille. Les Hormagaunts ne font pas le poids face aux deux surhommes. Mais rapidement, le groupe se rend compte qu’il devront passer par l’extérieur de la Spire pour contourner la lance Tyranide, qui obstrue tout passage vers les étages supérieurs…

« Devant vous, un gigantesque champ de bataille. Des milliers de soldats et des milliers de Tyranides s’affrontent, foulant du pied des amoncellements de morts, traversant des rivières de sang… Des vagues et des vagues de Tyranides déferlent, sous le feu nourri des Rhinos et des Predators. Les mitrailleuses rotatives des Destructors vomissent des douilles, les balles faisant éclater des gerbes verdâtres dans leurs sillages, tandis que l’autocannon perfore les lignes anti-artillerie ennemies. Les lascannons doubles des Annihilators creusent des sillons incandescents dans le sol, carbonisant et vitrifiant. Des centaines de missiles fusent, tirées des Whirlwind, placés en retrait et escortés par des Razorbacks et leurs tourelles rotatives qui vocifèrent sans interruption. Sur le front, les Astartes étripent leurs adversaires à coups de Bolts et de lames-tronçonneuses, leurs armures fumantes et luisantes de liquide verdâtre, tandis que des chars Vindicator éventrent les marées xénos pour créer des trouées dans leurs lignes. Juste derrière, des Dreadnoughts martèlent les Tyranides qui se sont faufilés de leurs vrilles acérées, éclaboussant tout se qui se trouve autour…

Les drops pods ne cessent de pleuvoir, tirés dès qu’une éclaircie se dessine dans les nuées Tyranides, parfois derrière les lignes alliées, parfois en masse dans les rangs Tyranides. De nombreux guerriers en émergent, pour périr le plus souvent dès les premières secondes… Un étendard arborant le Trident est dressé, pour être englouti juste après…

Des Thunderhawks zèbrent le ciel, louvoyant avec les Gargouilles, protégeant les Landing Crafts et les autres Transporteurs. En face de vous, trônant au-dessus de la mêlée, comme intouchable, le Titan foule de ses pieds le champ de bataille, écrasant les Tyranides par dizaines… Le sol, et toute la Spire, tremble à chacun de ses pas… Ses armes innombrables font pleuvoir un déluge de mort et de destruction. Une machine de mort effrayante, un colosse dédié à l’anéantissement, et que rien ne semble pouvoir arrêter...

Mais quelle que soit cette démonstration de force, vous voyez que les lignes impériales faiblissent, sous les assauts incessants des xénomorphes. Vous voyez que le soutien seulement partiel de la flotte, prise entre le marteau Tyranide et l’enclume de l’Interex, prive les troupes au sol d’un appui dont ils auraient bien besoin…

Les Guerriers Tyranides, armés de leurs gigantesques faux acérées, découpent des corps par dizaines, en les envoyant valdinguer. Autour d’eux, des hordes d’Hormagaunts et de Termagants déferlent comme des vagues noires. Ils ont beau tomber, l’instant qui suit, d’autres prennent leurs place, et bientôt, les marées retombent sur les hommes. Des vagues de griffes et de mâchoires, parsemées de jets d’acide et de plasma.

Mais ce n’est rien face aux charges effrénées des Carnifex. L’un d’eux, d’un coup de griffe, soulève de terre un Rhino Leman Russ en l’envoyant tournoyer et retomber sur les troupes impériales. Un autre mastodonte découpe un Thunderhawk en plein vol, et bondit dans les lignes ennemies, dans une explosion de corps et de poussière…

Derrière eux, les Essaims de Rippers dévorent les cadavres pour s’en repaître, assimilant et stockant leurs matériaux génétiques, sous l’ombre des Raveners, placés en escorte. Des Broodlords massacrent les survivants, et hurlent d’exultation.

Au loin, les Biovores, les Dactylis, les Exocrine, patientent, sous les silhouettes effilées, flottantes et immobiles des Zoanthrope… Et plus loin encore, les formes indistinctes des Tyrants et de leur Garde caparaçonnée se profilent…

Les ailes membraneuses des Gargouilles sifflent tout autour de vous. Les créatures s’élancent vers les Spires, et larguent des Hormagaunts, qui viennent heurter les parois avant de se déplier et s’insinuer dans les nombreux interstices…

Dans le ciel, le ballet silencieux des croiseurs, des frégates et des destroyers, qui affrontent le Léviathan et les Croiseurs Razorfiends ennemis, se noie presque totalement dans les nuées de drones qui tournoient au-dessus de vos têtes… »

Sasgan hurle à travers le vacarme : « Par ici ! »
Il montre du doigt une brèche dans la paroi, vers un amas de gravats facilement praticable…


10. THE COMMANDER
Ils parviennent enfin à la salle de commandement. C’est l’effervescence la plus complète. Roake est au centre de la pièce, coordonnant les différents officiers, donnant directives, ordres de bataille, recevant les rapports des différents capitaines déployés sur le terrain. Une véritable cacophonie d’informations, que le Commandeur semble pourtant maîtriser à la perfection.

Vigie : Commandeur, Spires 32, 24, 18 injoignables. Confirmation chute Spires 04, 15, 28.

Roake : Général Volstorn, demandez un rapport à Senjuk et à Cloyst, quelle est leur situation ?

Volstorn regarde par-delà la baie vitrée, une Spire est entrain de s’effondrer…

Volstorn ! J’ai besoin de vous pour superviser les troupes terrestres. Tesra, ressaisissez-vous ! Si vous ne pouvez assumer vos fonctions, je serai dans l’obligation de…

Volstorn reprend ses esprits.

Volstorn : Ce ne sera pas nécessaire, mon Commandeur !

Lieira Tien : L’Iron Thorn émet un signal, ils sont prêts, mon Commandeur !

Roake : Des nouvelles des renforts ?

Tien : Pas encore, mon Commandeur.

Roake : Essayez encore ! Amiral Axivadr, lancez l’opération Guillotine !

Axivadr : Tenaille amorcée, Commandeur, L’Emperor’s Claim, le Blood & Thunder, l’Iron Thorn et le Gauntlet en trajectoire d’interception !

Roake : Batteries de missiles à haute dispersion, feu à volonté ! Décapitez-moi ce monstre ! Lion’s Call, Razor Fang, maintenant !

Sur les écrans de contrôle, des vaisseaux se déploient pour contrer une nuée Tyranide. Deux vaisseaux se placent en barrage, fonçant en son sein comme pour la décapiter, tandis que quatre vaisseaux les contournent pour plonger et écarteler de l’intérieur la marée… Un dernier vaisseau apparaît sur l’écran de contrôle, lancé à pleine vitesse. Il passe dans la brèche créée par les quatre vaisseaux, alors que se dévoile un vaisseau-ruche Tyranide immense, jusque-là caché au cœur de la nuée.

Capitaine Feuerstein : Pleine puissance ! C’était un honneur de servir sous vos ordres, Commandeur !

Alors qu’il se désagrège, le vaisseau se translate dans le Warp au dernier moment, à l’instant-même où il entre en contact avec le Léviathan Tyranide. Roake ferme les yeux. Il semble savoir que tous les vaisseaux sont condamnés. Gigantesque explosion… suivie de celles des six vaisseaux sacrifiés pour toucher le cœur de la Flotte-Ruche.

Vigie : Confirmation, le Léviathan a été touché !

Des hurlements de joie résonnent dans la pièce, mais ils sont de courte durée.

Vigie : Vaisseau toujours en approche, il… Il a survécu.

Un silence de plomb tombe sur l’assemblée, que rompt l’Amiral…

Axivadr : Comme une hydre, les têtes ne font que repousser…

En effet, la nuée reprend sa forme originale, dérobant au regard la vue du Léviathan, toutefois sévèrement touché, et suppurant des fluides verdâtres dans l’espace…

Volstorn : Communication coupée avec la Spire 14 ! Le Flanc Ouest est transpercé ! Flanc Sud, les bataillons ont subi de nombreuses avaries !

Roake : Bon sang ! (il frappe le poing sur la table)

Tien : Commandeur, liaison établie avec le Benedictus !

Roake : Ce n’est pas trop tôt. Transférez-le sur l’holoprojecteur 1.

Une image sombre apparaît. Le Benedictus est assis sur un trône d’or aux nombreuses circonvolutions esthétiques, entouré de deux Templiers à la visière levée. Tous deux sont des xénomorphes, et pas de la même espèce. L’un a un visage filandreux, noueux, aux yeux sombres et à la mâchoire discrète. L’autre arbore des traits quasi-humains, mais plus anguleux, une mâchoire carrée, et sous d’épais sourcils broussailleux, des yeux vitreux comme remplis d’une fumée verte tournoyante. Sa peau grisée est tapissée d’entrelacs luisants et pulsants, et parcourues de saillies sur le front, les joues et le menton.

Le Benedictus, au centre, est lui aussi Xéno. Un Kinebrach, à la peau parcheminée, argentée. Il est vêtu d’atours resplendissants, d’émeraude, d’argent et d’ivoire. Sa voix est chuintante, et il n’est pas difficile de comprendre qu’il y a de la haine dans son regard.

Benedictus : Humains. Une fois de plus, votre engeance prouve qu’elle ne mérite nullement notre confiance. Et que tout espoir de rédemption pour votre espèce est vaine. Sinaria m’a demandé d’avoir foi en vous, et vous l’avez assassinée.

Roake : Benedictus, cet incident…

Benedictus : Silence, homme. Nous savons pourquoi vous êtes là. Votre race désire par-dessus tout le pouvoir, et se complait dans la destruction.

Roake : Nous avons un ennemi commun. En ce moment-même, un ennemi décime votre peuple comme le nôtre. L’incarnation-même de cette destruction. Si nous nous alliions…

Benedictus : Non. Aucune alliance n’unira nos deux peuples. L’Interex peut bien périr aujourd’hui, cela importe peu, nous vous combattrons jusqu’à ce que votre flotte soit entièrement annihilée, et avec, l’artefact que vous avez dérobé. Les Tyranides ne sont pas nos ennemis. Vous l’êtes.

Les prisonniers jusque-là spectateurs interviennent auprès du Benedictus. Ils sont prêts à remettre l’Anathame à l’Interex. Mais celui-ci refuse, car il suspecte une ruse pour mieux les détruire… Il leur dit à nouveau que la survie de l’Interex importe peu. S’ils doivent mourir, ils le feront en détruisant ceux qui cherchent à s’accaparer l’Anathame. Le Commandeur est abasourdi. Les prisonniers lui disent que son plus proche conseiller, le Cardinal Venitorre, était un adorateur du Chaos. A cela, le Benedictus crie au mensonge. Qu’il était le seul à rattraper par sa vertu la perfidie humaine, et qu’ils l’ont tué. A ces mots, ils comprennent que l’influence de Venitorre a dû corrompre le Benedictus, et que tout espoir d’entente est vain…

Benedictus : L’Imperium n’est pas prêt pour honorer une telle tâche. L’Anathame est un poison, et votre nature est corrompue par essence.

Roake : Non, vous vous trompez. Mais nous ne trouverons pas d’entente. Je le vois maintenant. Sachez que ma clémence n’est pas infinie. C’est votre dernière chance, Benedictus. Partez maintenant, et nul ne vous prendra en chasse. Vous avez ma parole. Si vous restez, que l’Empereur-Dieu ait pitié de nous et de votre folie.

Vigie : Commandeur, nous détectons de nombreuses signatures Warp !

Roake : Identification ?

Vigie : Signaux impériaux, mon Commandeur, ce sont les renforts ! Le radar est saturé, estimation 40 000 vaisseaux, classes Cobra, Emperor, Fégates et Croiseurs Dauntless, Vengeance, Dictator et Retribution… Emissions claires : signaux Ultramarines et Scythes of the Emperor !

De nombreux soldats et officiers se pressent contre la baie vitrée fissurée. Dans le ciel, des myriades de traînées lumineuses transpercent le ciel comme des milliers de comètes parallèles…

Les holoprojecteurs 2, 3, 4 et 5 crépitent et s’animent.

Sur le premier, un homme austère, en habits blanc étincelant d’amiral. Il arbore de nombreux galons et médailles. Ses cheveux grisonnants sont plaqués sur son crâne, et sa barbiche soigneusement taillée cache une bouche qui ne semble pas connaître de sourire. Un cache (eyepatch) couvre son œil droit. L’Amiral Kervan Storvak, sur l’Aeternum.

Sur le second, un homme en armure Astartes noir et or, arborant un Aquila blanc sur le plastron. Son visage est lacéré de part en part par des lacérations. Ses yeux sont froids, inflexibles, ses cheveux coupés courts sont du gris de l’acier. Thrasius, des Emperor’s Scythes, sur le Heart of Sotha.

Sur le troisième, un autre Astartes, en armure bleu topaze aux lisérés argentés. Marneus Calgar, des Ultramarines, sur l’Octavius.

Sur le quatrième, un homme jeune vêtu du noir inquisitorial. Ses cheveux sont sombres, et il arbore un tatouage stylisé sur le visage. L’Inquisiteur Arcturos, de l’Ordo Xenos.

Amiral Storvak : Mes salutations, Commandeur Roake. Nous saluons votre courage et votre dévouement, ainsi que votre ténacité. Nous sommes venus vous prêter main forte dans l’éradication de cette infestation.

Thrasius : Cette flotte-ruche va regretter d’avoir souillé de sa présence l’Imperium de l’Homme !

Arcturos : Benedictus. Je m’adresse à vous. Quittez immédiatement ce système. Vous ne bénéficiez de la clémence de la Sainte Inquisition que parce qu’une autre menace plus grande nous préoccupe. Si la raison guide votre esprit, vous disparaîtrez et jamais ne reviendrez. Dans le cas contraire, nous procéderons à l’élimination systématique de vos engeances, qui défigurez par votre seule présence l’harmonie décrétée par l’Empereur-Dieu.

Le Benedictus bouillonne de rage, mais s’incline finalement. De même, cette déclaration ne semble pas plaire aux trois autres. Y aurait-il un accord tacite entre Arcturos et le Benedictus pour que ce dernier cède si facilement ?

Benedictus : L’Interex a joué son rôle. Charge à vous désormais de veiller à ce que jamais cette arme ne se réveille. Qu’il ne soit pas dit que vous n’aviez pas été prévenus… Vous détenez désormais les clés de votre chute ou de votre rédemption. Je prie pour l’âme de votre Empire, Humains.

L’image du Benedictus disparaît. Ses vaisseaux se placent sur un vecteur de repli.


Storvak : Commandeur, je vous informe que je prends le commandement de la 213ème flotte. L’amiral Axivadr est placé sous mes ordres.

Roake : Nos troupes au sol ont besoin de l’assistance de la flotte. Avec votre soutien, nous pouvons coordonner nos efforts depuis la surface…

Silence gêné.

Storvak : Ce ne sera pas nécessaire, Commandeur. Nous louons votre persévérance. Ayez l’assurance que votre nom ne tombera pas dans l’oubli. Et nous vous remercions pour votre sacrifice. La Sainte Ecclésiarchie a décrété l’Exterminatus sur Géhenne et le Sanctuaire. Le protocole débutera dans une heure…

Arcturos : Nous sommes sincèrement désolés, Commandeur.

Les holoprojecteurs s’éteignent. Tout le monde s’est figé. Un officier fuit, cédant à la panique.

Officier : Non, ce n’est pas possible ! Ils ne peuvent pas faire ça !

Roake : Gardes, saisissez-le ! Personne ne sort de cette pièce !

Le Commandeur est défait. Volstorn se laisse tomber à genoux… Un jeune cadet pisse dans son pantalon. Rayner s’avance. Il salue le Commandeur.

Rayner : Commandeur, je demande l’autorisation d’emmener mes hommes en sécurité.

Roake semble lutter pour comprendre la question… Puis se reprend.

Roake : Permission accordée.

Roake (souriant piteusement) : Pendant tout ce temps… Six années, n’est-ce pas ? Un agent infiltré de l’Inquisition à mes côtés… Vous auriez très bien pu vous passer de mon autorisation en invoquant votre autorité…

Rayner : Je ne ferai pas cet affront à un Héros de l’Imperium.

Roake : Que la lumière de l’Empereur éclaire votre chemin.

Rayner : C’était un honneur de servir sous vos ordres, Commandeur.

Roake : C’était un honneur d’avoir pu côtoyer de réels héros… Sans vous, le Chaos aurait triomphé ici. Que l’Empereur veille sur vous, Citoyens !

Rayner invite les prisonniers à le suivre, dans le silence médusé de la salle…


11. TO THE SPACEPORT
Le groupe se fraie un chemin vers le spatioport. Celui-ci est dévasté par les tirs ennemis, mais des batteries anti-aériennes tonnent toujours, propageant flammes et vacarmes assourdissants… Soudain, un Tyrant Guard arrive au niveau du spatioport, après avoir gravi toute la Spire, et entame son massacre, détruisant un Landing Craft et tuant des soldats. Le combat est rude. Mais le groupe parvient à le mettre à mal. Il est achevé par une salve de tirs lourds, alors qu’un vaisseau « cloaké » réapparaît au-dessus du spatioport, un vaisseau manifestement Xeno !


12. XENOSHIP SHUVAENTEN
Le vaisseau s’attèle à l’un des dock d’arrimage et ouvre sa passerelle. Rayner confie aux prisonniers que c’est son vaisseau personnel, le Shuvaenten, l’un des trois Xenoships autorisés par l’Inquisition.

Le pilote et « moderatus » du vaisseau, Faustian, un camarade de Rayner, les accueille et leur dit de se sangler rapidement pour qu’ils déguerpissent. Une fois attachés, Faustian lance le Shuvaenten à pleine vitesse vers l’espace…


13. PLANETARY BOMBING : EXTERMINATUS
Depuis l’espace, le groupe regarde se dérouler le bombardement massif de Géhenne et de Sanctuaire… Une pluie de feu qui tombe sur la lune, annihilant tout sur son passage. Ragaana entend dans sa tête un cri de rage et de désespoir, à la vue de ce spectacle terrifiant. Qui ? Le vaisseau se translate soudain dans le Warp, les soustrayant de l’enfer…


14. THE CHOICE
Les prisonniers se remettent de leurs blessures, harassés de fatigue. Ils ont survécu, mais les souvenirs de ces derniers jours hantent leur sommeil et leurs phases de réveil. L’Anathame est confinée dans un champ de stase. L’humeur est noire, morose, et les survivants miraculés irascibles et nerveux. Ils sont sept à avoir survécu, seulement sept sur des millions…

Mais alors que les jours passent, et que les blessures de la chair se referment et celles de l’esprit s’apaisent légèrement, Rayner vient les trouver. Il loue ce qu’ils ont accompli, malgré l’issue malheureuse. Il insiste sur le fait qu’elle aurait pu être bien pire. Pour leur compétence et leur dévotion, il compte bien les recommander auprès d’un Inquisiteur de l’Ordo Hereticus, ami de son propre maître. Il les laisse réfléchir à cette proposition.

Pendant les jours qui suivent, ils en viennent tous à accepter cette offre, mais à la condition qu’ils ne soient pas séparés. Rayner leur dit qu’il n’est pas décisionnaire, mais qu’il fera tout pour le permettre.

Cependant, les germes du doute s’insinuent en eux. Sont-ils corrompus, sont-ils damnés ? Et ces visions qu’ils ont eues au fond du gouffre ? Sont-elles vraies ? L’Imperium serait-il corrompu aux plus hauts échelons de son administration ? Tous cherchent des réponses salutaires, sans les trouver.


THE AFTERMATH
Le vaisseau sort enfin du Warp aux abords de Scintilla, capitale du Secteur Calixis, après 3 semaines dans le Warp (temps réel : 6 jours hors Warp). Planète entièrement recouverte d’une titanopole tentaculaire, siège de la bureaucratie et des instances dirigeantes du Secteur. Des tours gothiques par centaines de milliers, une pollution omniprésente, à la fois magnifique et terrifiante dans son excès.

Le Shuvaenten s’arrime sur la plateforme d’une haute tour, et le groupe sort sous la pluie drue pour pénétrer dans l’édifice impressionnant. Les pièces, les halls et les couloirs sont vastes, à la fois épurés et respirant l’autorité et le prestige. C’est le quartier général de l’Inquisition sur Scintilla.

Dans les corridors, ils croisent deux Inquisiteurs en habit noir. Ils les observent un temps, avant de venir vers eux en souriant. Ils se présentent : Umberto Rausen et Simon Catafalk, de l'Ordo Malleus. Ils sont venus présenter leurs condoléances à l'Inquisiteur, et continueront les efforts des prisonniers sur Sepheris Secundus. Ils en font la promesse. Puis ils s'éloignent...

Les prisonniers sont menés, sous le regard perplexe des acolytes et des scribes, vers un grand bureau, dont la baie vitrée s’ouvre sur la ville, impressionnante de nuit.

Un homme regarde à travers, au port altier. Rayner s’incline.

Rayner : Monseigneur. Je vous amène les hommes dont je vous ai parlé.

L’homme se tourne vers vous. Il ressemble comme deux gouttes d’eau au Commandeur Devlin Roake, mis à part une cicatrice qui court à proximité de son œil droit, du front jusque sur sa joue.

Magnus Roake : Je suis l’Inquisiteur Magnus Roake, de l’Ordo Hereticus… Maintenant, parlez-moi de la mort de mon frère…

FIN D’ANATHEMA