jeudi 28 mai 2009

DARK HERESY – ILLUMINATION : RESUME, PART. 3




Le lendemain matin, à l’aube, Aristarchus les attend à la porte est de Port Souffrance, avec une barge des dunes équipée d’un module anti-grav. Il est sur la proue, fixant l’horizon, d’humeur exécrable, car les acolytes sont soi-disant en retard. Il attend donc qu’ils prennent les commandes de l’engin (il est incapable de le conduire), et qu’ils partent au plus vite vers Stern Hope. Heureusement, Boucles d’Or sait piloter…

La barge survole le bidonville qui a encerclé Port Souffrance. Des milliers et des milliers de gens qui sont venus ici en quête d’un peu d’argent, mais aussi pour échapper aux exactions menées par les Vaï. Au loin, d’imposantes silhouettes de vaisseaux gisent sur le sable dans les chantiers astraux, d’énormes nefs échouées sur le sol de la planète…

Le voyage est morne, et même sous l’auvent, la chaleur est à peine supportable. Pour passer le temps, Aristarchus fait la leçon aux acolytes. A la demande de Roake, il leur apprend quelques subtilités à connaître au sein de l’Inquisition : les rivalités en son sein, les philosophies de chaque faction – Monodominants, Thoriens, Amalathiens, Xanthites, Istvaaniens, Recongrégateurs, Polypsykana… Quand Plex se montre intéressé par l’un de ses tomes d’herboristerie, Aristarchus se met en tête de le former à ce sujet, et lui donne des pages et des pages de traités botaniques à apprendre.

Au dessus de leurs têtes, des corbeaux tournoient. Mais pas des corbeaux terriens. Des sortes de lézards volants affublés d’ailes et aux écailles noirâtres, et sans aucun œil. Leur présence lugubre les accompagne tout du long, restant dans leur sillage depuis Port Souffrance, comme des mouettes derrière un chalutier.

Soudain, Dakka donne l’alerte. Plus loin, de derrière une dune, une fumée noire s’élève. Les acolytes stoppent la barge, et descendent, aux aguets. Ils se faufilent vers le sommet de la colline, pour découvrir en contrebas deux barges écrasées dans le sable, et arborant de nombreux impacts, de balles et de grenades. Des cadavres d’impériaux gisent dans le sable, leurs yeux picorés par les corbeaux. Les cargaisons des barges semblent avoir été pillées. Et après inspection, les deux embarcations étaient destinées à abriter des chasseurs et collectionneurs d’animaux exotiques, au vu des nombreuses cages et des cadavres d’animaux empaillés.

Serait-ce une attaque des partisans de Kol’tar ?

Quelques acolytes se mettent en tête de suivre la piste laissée par les assaillants. D’autres restent et continuent d’explorer les barges.

Soudain, les corbeaux qui continuaient de mastiquer les corps prennent leur envol. Constantine voit alors les cadavres bouger, pour enfin se redresser. Tels des pantins désarticulés, ils se dirigent vers lui, emplis d’animosité. Ragaana, depuis le haut de la dune, sent qu’une anomalie Warp est en train de se générer. Il voit le cercle des corbeaux au-dessus des lieux, et les cadavres s’animer.

« Je sais qui vous êtes ! », murmure l’un des défunts. Avant de s’attaquer aux acolytes, toutes griffes sorties.

Les acolytes parviennent, avec l’aide d’Aristarchus et ses déluges pyrotechniques, à vaincre les zombies. Les corps immolés retombent mollement sur le sol, pour ne plus bouger… L’Inquisiteur ordonne aux acolytes de regagner au plus vite la barge. Ils quittent immédiatement ce lieu funeste.

Le soir venu, ils campent sous une canopée d’étoiles. La nuit est quasi-totale, et le froid se fait pesant. Il n’y a pas de lune sur Iocanthos. Aristarchus donne des ordres stupides, comme à son accoutumée, puis s’isole dans sa tente, qui reste allumée une bonne partie de la nuit.

Le lendemain, ils tombent sur un mausolée, qui se dresse dans le désert, révélé par le mouvement des sables. C’est une stèle en l’honneur de Drusus et des hommes qui sont tombés pour libérer Iocanthos. Aristarchus s’enthousiasme : c’est un signe !

Le soir, alors que la nuit tombe, ils voient face à eux les lumières d’une ville, enchâssée dans une chaine de montagnes. Enfin, Stern Hope. C’est une petite colonie construite de manière sommaire, perdue au milieu de nulle part. Mais au centre de l’enclave se dresse un gigantesque dôme noir qui luit d’une pâle lueur crépusculaire. La cathédrale…

L’enclave est entourée de milliers de tentes. Les acolytes apprendront plus tard que ce sont les pèlerins qui ont suivi Seth, venu protéger la cathédrale des Vaï Ashleen. Des milliers de fidèles venus participer à la cérémonie en l’honneur de Saint Drusus, et prier l’Empereur-Dieu de les délivrer de leurs souffrances quotidiennes.

Arrivés à la palissade, Aristarchus hèle les vigies, leur demandant d’ouvrir la porte de la ville aux agents de l’Inquisition. Il ne semble pas partisan de la discrétion. Ils sont accueillis avec déférence, et un homme d’église, frère Lamarck, vient les recevoir à la place de l’Abbé Skae, malheureusement occupé par des affaires urgentes.

Frère Lamarck est un homme jovial, au rire franc et communicatif, même face aux acolytes. Il les amène au (…), une sorte de maison d’hôtes où ils seront logés. Il leur dit savoir pourquoi ils sont là, et les remercient de leur prêter assistance. Il leur explique que des phénomènes étranges ont eu lieu aux abords de la cathédrale. Tout d’abord, des ouvriers ont entendu des voix. Des rumeurs se sont propagées alors, nourries par d’anciennes légendes Ashleen, comme quoi le site serait maudit. Vinrent ensuite des accidents sur le chantier, et plus tard, des disparitions. Des lumières bleutées, funestes et spectrales, commencèrent alors à luire sur les collines environnantes…

Il est clair pour Lamarck que des influences mauvaises cherchent à empêcher la consécration de l’édifice. Peut-être des contestataires Ashleen qui cherchaient à stopper son érection. Mais peut-être aussi des influences plus sombres, impies. La Fête de Saint-Drusus, lors de laquelle la consécration doit avoir lieu, est dans deux jours. Après cela, la lumière de l’Empereur-Dieu baignera Stern Hope, et apportera le salut à Iocanthos…

L’Abbé Skae étant indisponible, occupé à bénir une naissance chez les pèlerins, Aristarchus part se reposer et les acolytes demandent audience auprès du Vaï Seth. Celui-ci est honoré de cette demande, et les reçoit avec joie. Seth s’avère être un homme humble, dévoué au peuple d’Iocanthos, et un fervent fidèle du Culte Impérial. Il croit du fond de son cœur que la lumière de l’Empereur-Dieu est censée apporter aux peuples d’Iocanthos la félicité, et mettre un terme à la sauvagerie du règne des Vaï. Il y a tant de choses à faire. Développer l’irrigation, en faisant fondre les calottes polaires dans un premier temps, et en formant la population à ces techniques, faire sortir le peuple de l’obscurantisme et la barbarie pour faire de la planète un monde digne de l’Imperium, développé et prospère, dans le sillage des autres planètes civilisées.

Seth dit aux acolytes qu’il les aidera de son mieux, et qu’il demandera à sa « tribu » de leur offrir toute l’assistance dont ils ont besoin. Pour lui, la consécration de la cathédrale est primordiale, le premier jalon de l’entrée d’Iocanthos dans le giron des planètes développées. Il leur conseille de se reposer, car le voyage a dû être harassant. Conseil que les acolytes suivent avec gré.

Lamarck les raccompagne à leur maisonnée, et parle de l’abbé. C’est un saint homme qui a été touché par la grâce de l’Empereur-Dieu. Il a fondé Stern Hope, guidé par une vision de ce lieu. Il est venu ici, et a tout de suite reconnu le lieu de sa vision. Il y a vécu en ermite, priant encore et encore, et l’Empereur-Dieu lui est apparu pour lui dire quoi faire. Construire ici une cathédrale en l’honneur de Saint-Drusus. Il est retourné à Port Souffrance pour prêcher la bonne parole. D’autres se sont joints à lui, et bientôt, de nombreux fidèles se sont unis pour construire l’édifice. Suite à cela, il leur souhaite bonne nuit et rentre au prieuré.

Le matin venu, Aristarchus se prépare, et presse les acolytes de se vêtir convenablement. L’abbé Orland Skae est prêt à les recevoir, et ils doivent être impeccables. Il veut que tout soit parfait pour rencontrer ce saint homme qui a eu la présence d’esprit de le convier, lui, l’héritier de l’illustre lignée des Drusus, en ces terres de gloire pour inaugurer un monument en son honneur, lors du jour le plus important du calendrier impérial ! Comme toujours, Aristarchus parle de son illustre ancêtre avec orgueil et fougue, comme si ses faits passés le rendaient lui aussi exceptionnel. Toutefois, l’Inquisiteur se montre de plus en plus irritable et intransigeant, et le manque de sommeil commence à se voir sur son visage.

L’abbé Skae les reçoit au Prieuré, en compagnie des frères Lamarck et Severus. Skae est un homme bien en chair, humblement vêtu, extrêmement cordial et courtois. Il s’excuse pour ne pas avoir pu les accueillir la veille au soir, et se réjouit de leur présence. Il a prié en de maintes occasions que l’Empereur-Dieu vienne à leur aide, et il voit en la présence de l’Inquisition la réponse à ses prières. Bien sûr, il fera tout son possible pour les aider du mieux possible. Il leur présente alors Frère Severus, un homme grave et austère, au corps sec, quasi ascétique. C’est son assistant personnel, qui l’aide dans les tâches du quotidien. L’abbé a déjà parlé à la population pour les inciter à coopérer. S’ils ont besoin de quoi que ce soit d’autre, Severus sera ravi de les aider.

Alors que les acolytes partent, Aristarchus et Skae s’éloignent vers la cathédrale… L’Inquisiteur demande à l’abbé comment se dérouleront les festivités…

Suite à cette entrevue, les acolytes se séparent pour interroger la population. Il y a en effet de nombreuses rumeurs qui circulent. L’information la plus répandue, les lumières dans les collines. Quasiment tout le monde les a vues. Certains ont entraperçu la silhouette voûtée d’une vieille femme. D’autres ont entendu des voix. Toutes les théories les plus folles voient le jour. Pour certains, c’est l’œuvre des sorcières Ashleen qui réveillent les morts et les anciens esprits maudits de ce lieu pour capturer les vivants. Les lumières seraient les âmes qui flotteraient au-dessus de leurs tombes. Pour d’autres plus prosaïques, ce sont des terroristes Ashleen à la solde de Kol’tar qui kidnappent les malheureux et sabotent l’œuvre des ouvriers.

Le témoignage de l’un d’eux attire toutefois leur attention. Un ferronnier affirme en effet être retourné de nuit sur le chantier pour chercher les outils qu’il avait oubliés, et entendu des bruits étranges au cœur de la cathédrale. Des voix, comme des murmures, résonnant sous le dôme, et des lueurs étranges… Mais alors que la peur le saisissait, il entendit alors distinctement la voix de l’Abbé Skae, tout près de lui, et dans l’instant, il s’est senti apaisé, et est ressorti sereinement de la cathédrale. Il ne se souvient plus de ce qu’il disait. Il n’a d’ailleurs que peu de souvenirs de cet instant. Mais il est sûr que c’était sa voix.

Pour se faire une idée, les acolytes décident d’aller inspecter les collines environnantes. Lamarck propose de les accompagner. En effet, les déplacements peuvent s’avérer difficiles dans ces régions montagneuses et rocailleuses. Ainsi, sur un petit transport, l’expédition parcourt une moitié de chemin, avant de poser pied à terre et continuer en marchant. L’ascension est rude, mais pas insurmontable. Quelques heures plus tard, ils trouvent des premiers indices.

Ils trouvent sur des rochers assez plats de grandes tâches noirâtres. De la pierre carbonisée, comme si quelque chose avait été brûlé intensément à cet endroit. Mais nulle trace de combustible, de bois ou d’essence. Juste de la poussière noire et des cendres. Ils ne voient malheureusement pas les pierres retournées et les petites cavités creusées sous certains rochers et obstrués par la suite, qui abritent des ossements humains calcinés…

Mais alors qu’ils quittent les lieux, deux bêtes jaillissent des rochers environnants et fondent sur les acolytes. Ce sont des Hexalides, de furieux fauves caparaçonnés aux crocs acérés… Mais un détail cloche : leurs yeux semblent avoir été arrachés. Ils parviennent néanmoins à les abattre, et remarquent une nuée de corbeaux qui tournoie au-dessus de leurs têtes.

Alors qu’ils approchent de Stern Hope, ils voient que l’enclave est encerclée par une horde de cavaliers Ashleen. Ils ont démonté et ne semblent pas venus pour combattre. Toutefois, les acolytes se hâtent. Ils passent entre les fiers guerriers indigènes, armés d’épées, de haches, de boucliers, et revêtus d’armures de cuir et de plates. A leur cou, des colliers de crânes, des colifichets, des talismans. Des pics ornent leurs armures… Tout en eux semble souligner leur nature belliqueuse. Ils se montrent défiants et méprisants dans leur attitude, et ils semblent tous mal à l’aise. Mais ils demeurent silencieux.

Ils accompagnent le Vaï Kos’ke, le frère de Kol’tar, et escortent Esha Rayne, la vénérable Chanteuse de Mort Ashleen, prêtresse et sage, respectée de tous. Elle est venue à Stern Hope pour donner son aval à la présence de la cathédrale en ces terres, ou bien la condamner. Ce qui signifierait la guerre.

mardi 26 mai 2009

DARK HERESY - ILLUMINATION : RESUME, PART. 2




Les acolytes errent sans but dans Port Souffrance, se confrontant à sa misère et à la tension qui y règne en permanence depuis les attentats. Les arbitrateurs regardent désormais tous les Ashleen avec suspicion, et les acolytes assistent à de nombreux contrôles et fouilles arbitraires. La population non-Ashleen n’est pas en reste. Certains crachent à leurs pieds (insulte suprême, car elle signifie gâcher de l’eau), d’autres les provoquent, les briment… Dakka sent soudain qu’une main farfouille dans sa besace. En se retournant, il voit une fillette à la peau sombre, une Ashleen, s’enfuir à travers la foule avec sa bourse. Il s’élance à sa suite, suivi à son tour par ses camarades, mais sa petite silhouette disparaît vite dans le flot compact des badauds. Il peste.

A ce moment, Ragaana voit un enfant d’une dizaine d’années avec un bâton dans la main, qui observe Dakka depuis une ruelle, comme prêt à intervenir. Le garçon se détourne et s’enfonce dans la ruelle en voyant que Dakka a cessé de poursuivre la jeune fille. Ragaana comprend qu’il est le complice de la voleuse, et le signale à Dakka. Celui-ci grogne et se dirige vers la ruelle.

Le gamin s’est enfoncé dans le passager étroit. C’est l’envers du décor. Si les rues principales étaient un tant soit peu nettoyées, il n’en est rien de ces ruelles. La misère déborde des bicoques aux devantures putrides. Des vieillards et des enfants qui n’ont plus que la peau sur les os les regardent passer, hagards. Malgré la lumière de l’Empereur-Dieu, il semble que certains soient condamnés à vivre dans les ombres…

Dakka, profitant de l’effet de surprise, s’empare du gamin et lui ôte le bâton des mains. Celui-ci se débat, mord, griffe, jusqu’au moment où Ragaana lui remet un Trône. L’enfant devient tout de suite très coopératif, surtout lorsqu’une autre pièce lui est promise au moment de la remise de la bourse. Il en vient même à « vendre » sa camarade, sans remords ni hésitation.

Le garçon les mène jusque dans le Pit, les faubourgs malfamés de Port Souffrance. C’est un quartier à part, bouclé par les autorités de l’Arbites. Aucune force d’ordre n’y met les pieds, et des gangs y font régner la loi. Depuis les attentats, des raids y sont toutefois menés, mais en dehors de ces opérations, aucun Arbitrateur n’ose y pénétrer. Dans un état de délabrement encore pire que les ruelles qu’ils viennent de quitter, le Pit reste un quartier marchand, où toutes sortes de marchandises, légales ou illégales, viennent s’entasser. Il est grouillant d’activité, et accueille autant marchands indépendants que Rogue Traders assermentés, à la recherche d’équipements rares ou illicites.

Ils ne se rendent pas compte qu’une silhouette les observe avec attention, son visage dissimulé sous son capuchon…

La racaille y pullule, et nombre de malfrats patibulaires regardent passer les acolytes avec un regard avide. Mais ils n’agissent pas, peut-être parce qu’ils sont guidés par le jeune garçon… Celui-ci les mène dans les soubassements d’une taverne miteuse, où se déversent les excréments des clients. Là, dans des alcôves putrides et malodorantes, une trentaine d’enfants de tous âges s’entassent. Certains ont apparemment très jeunes, d’autres sont mutilés.

Le garçon va jusqu’à une alcôve, où se tient une jeune fille encore plus jeune que lui. Dans son dialecte barbare, il la fustige de remontrances, et assène le bâton sur sa frêle silhouette à plusieurs reprises, avant qu’un acolyte ne l’arrête. Pour la punir d’avoir volé, dit-il. L’enfant rend la bourse au garçon, qui la tend de manière triomphale à Dakka. Il attend sa récompense en retour.

Ragaana, écœuré par la misère qui l’entoure, tente de soigner quelques enfants. Il distribue des onguents pour traiter des plaies infectées, des lotions pour atténuer les toux… Tout en sachant qu’ils seront probablement vendus au marché noir.

Depuis l’extérieur, Albia les espionne. Elle est au service de Gurgerin Krin, l’un des trois pontes d’Iocanthos. Aux côtés de Sabestha Kosloff, représentante de l’Administratum et dirigeante de la Cour des Comptes, de l’Archevêque Abanossius Gould, haute autorité du Ministorum, il s’occupe de la gestion de la planète, ainsi que du bon approvisionnement de l’Imperium en Spectrefeu. Il est plus particulièrement chargé de gérer la géopolitique du Spectrefeu, et arbitre les affrontements entre Vaï. Sa famille, les Krin, est une lignée majeure de la noblesse Calixis. Ils sont les banquiers du Secteur.

Albia fait donc partie des services de renseignement de Krin. Elle a vu les acolytes rendre visite à Aristarchus, qu’elle était chargée de surveiller, et a pris la décision de suivre ces nouveaux venus, pour connaître leurs intentions. La raison de la présence de l’Inquisition est toujours une information cruciale… Mais malgré ses talents, le Pit reste un endroit dangereux, et elle ne remarque pas les bandits qui s’approchent d’elle et bloquent sa porte de sortie.

Un malfrat l’interpelle. Ne répondant pas, elle cherche à s’éclipser sans créer de vague. Mais elle semble avoir capté leur intérêt. Dakka s’aperçoit de leur présence, et va voir de quoi il en retourne. Il a un fusil au clair, et lorsqu’ils le remarquent, les bandits sortent aussi les armes. Albia est prise entre deux feux. L’affrontement semble inévitable. Mais lorsque le jeune garçon va trouver le bandit pour lui remettre les deux Trônes qu’il a gagné (à contrecœur, mais le malfrat semble être son chef), ce dernier sourit et laisse filer les acolytes.

Les bandits partent. Mais Dakka n’en a pas fini avec Albia. Il la questionne, et elle est obligée de lui répondre. Pour discuter, elle les amène dans une taverne, qui est l’antre d’un autre agent de Krin, censé surveiller le Pit et faire état des derniers ragots du quartier. Discrètement, elle fait passer un message à l’agent, et gagne du temps en parlant avec les acolytes de la situation de la planète, etc.

L’agent revient, et convoie un message de la part de Krin. Les acolytes sont invités à sa table le soir même, pour un dîner convivial. Curieux, les acolytes acceptent et prennent congé, après avoir goûté de la bière aux épices de Spectrefeu.

Une fois hors du Pit, les acolytes flânent dans les rues de Port Souffrance. Ils entendent soudain le tintement de nombreuses cloches, et voient des badauds et des citoyens se presser dans les rues. Bientôt, une foule compacte se dirige vers l’une des portes de la capitale.

Ils y découvrent une procession militaire flamboyante. De nombreux guerriers en armure d’apparat paradent, hallebardes dressées, entourant une énorme plateforme à porteurs dont l’intérieur est dissimulé par des rideaux de soie. Ils apprennent que c’est celle du Vervaï Skull, sommé par l’Imperium à Port Souffrance pour qu’il défende ses intérêts.

Mais soudain, les Acolytes aperçoivent des mouvements suspicieux dans la foule. En effet, une attaque se prépare. Des Ashleens se lancent sur le convoi, armes au clair. Les Acolytes réquisitionnent les Arbites chargés d’assurer le maintien de l’ordre et leur ordonnent de défendre le Vervaï, croyant bien faire. Rapidement, ils parviennent à repousser l’assaut. Ils voient enfin le Vervaï Skull, un véritable colosse en armure de plates complètes, bestial et rageur. Il a éliminé les assassins qui attentaient à sa vie et exulte son triomphe en brandissant la tête de l’un d’entre eux. Il regarde les Acolytes d’un œil mauvais et se détourne, alors que la procession se remet en branle.

Albia, qui gardait un œil sur les Acolytes, vient les trouver, en leur demandant de cesser de faire des vagues. Attaquer un Vaï est un droit séculaire. L’Imperium prône à ce sujet la non-ingérence. Ce qu’ils viennent de faire est une offense diplomatique grave, qui nécessitera réparation. Elle les prie donc de regagner leurs quartiers, et leur propose de les informer sur les coutumes locales, afin d’éviter d’autres incidents. Ce qu’ils acceptent bon gré mal gré.

Le soir venu, les Acolytes arrivent à la demeure de Gurgerin Krin. Celui-ci les reçoit parmi d’autres invités : l’Adepte Sabestha Kosloff, qui dirige la Cour des Comptes de l’Administratum, et l’Archevêque d’Iocanthos, Donossius Gould.

Ils se montrent tous trois très cordiaux, surtout Krin, mais les deux autres invités ne peuvent s’empêcher de se moquer des Acolytes. Jamais directement, bien sûr, mais par des insinuations. Ils rient d’Aristarchus, de son arrogance, de sa stupidité et de sa démence légère. En effet, il s’est comporté ici comme un seigneur en ses terres, paradant, affichant son rang sans aucune parcimonie.

Ce sont surtout les Fedridiens qui sont l’objet de railleries. Sous le couvert de critiquer et de mépriser la barbarie des Ashleens, ils attaquent sciemment Dakka et Ragaana. Gould annonce d’ailleurs fièrement avoir chassé sur Fedrid, lors d’un safari, un monstre sacré pour les autochtones. Plex est écœuré par leur comportement.

Mais mis à part ces banalités, Krin les a aussi conviés pour des affaires sérieuses. Ils souhaiteraient que les Acolytes accusent le Vaï Seth d’hérésie et de traitrise envers l’Imperium. Pourquoi ? Car les idées qu’il prône – le développement de la planète, le bien-être du peuple – ne sont pas du goût des trois magnats. Si les Acolytes pouvaient faire taire cet illuminé dangereux, l’Imperium n’en serait que plus sûr…

Mais les Acolytes refusent. Leur vocation est de traquer l’hérésie, pas de la simuler pour arranger des officiels et des bureaucrates. Sur ces paroles, ils s’éclipsent, mis de mauvaise humeur pour le reste de la nuit. Plex part en premier, suivi de Dakka et de Ragaana. Constantine et Venria restent pour tenter de percer les raisons de cette demande, surtout que Seth est considéré comme quelqu’un de très pieux et de respectueux des règles de l’Imperium, contrairement aux autres Vaï, qui ne vivent que pour le combat et le pouvoir… Mais Krin restera de marbre.

Constantine et Venria marchent sur le chemin du retour. Lorsque soudain, alors qu’ils conversent, la Sororitas s’éloigne, sans un mot. Elle ne s’intéresse plus à Constantine, qui ne comprend pas ce qui se passe. Cela ressemble à du somnambulisme. Elle marche, rentre dans des habitations, et des citadins surpris la regardent passer depuis leurs loges, faites de tentures dressées pour séparer un habitat d’un autre.

Tout au bout, elle s’arrête devant une statuette grossière. Peut-être est-ce une icône de l’Empereur-Dieu, peut-être Saint Drusus… Elle s’agenouille, et lève les mains en faisant le signe de l’Aquila. Elle murmure à demi-mots : « Courage et Honneur », devant un Constantine médusé. Que lui arrive-t-il donc ? Venria reprend soudain conscience, et panique, ne sachant ce qu’elle fait là.

Elle se retourne pour faire face à Constantine, qui lui raconte ce qu’elle a fait. Elle n’a pas d’explication à lui donner.

Plus tard, Constantine et Boucles d’Or feront une recherche sur ces mots qu’elle a énoncés. Courage et Honneur. De nombreuses références émergent des archives de l’Administratum. Mais la plus évidente saute aux yeux, c’est la devise des Ultramarines. Ceux-là mêmes qui ont annihilé Géhenne, quelques mois plus tôt.