dimanche 25 octobre 2009

DARK HERESY - PURGE THE UNCLEAN

Hier, samedi 24 octobre 2009, s'est déroulée la suite du scénario Purge the Unclean.

Joueurs présents : Thomas, Bastien, Cyril, Fabrice, Kai

mercredi 21 octobre 2009

DARK HERESY – MAGGOTS IN THE MEAT : PROLOGUE




Dix jours. Dix jours dans le Warp avant de rallier Acreage. Dans un espace confiné, à tourner en rond. Leur liberté si durement acquise, les voilà de nouveau dans une cellule…

Dakka prend son mal en patience. Il a l’habitude de ces longues heures d’attente, et profite de son temps libre. Sa vie n’était faite que de cela, avant Géhenne. De combats, de batailles, de sang et de furie. Et entre chaque conflit, d’attente interminable. De latence… Il sait que cela ne durera pas…

Ragaana supporte de moins en moins ces périples. Il se languit du ciel au-dessus de sa tête, et de la terre ferme sous ses pieds. Les drogues aident, bien sûr. Ce qui n’aide pas, en revanche, est la présence d’Horus, toujours tapi dans l’obscurité, à la lisière de son regard, ou sa simple voix, qui résonne dans sa tête sans crier gare…

Mais la plupart du temps, ce dernier ne fait qu’écouter. Il s’instruit. Dix millénaires se sont écoulés depuis son emprisonnement. Dix mille ans de souffrance. Seule sa volonté lui a permis de tenir. Seule sa dévotion envers l’Empereur l’a sauvé de la folie. Mais il ne sait rien de ce qui s’est passé. Alors il écoute. Et apprend.

Cependant, à certains moments, il interpelle Ragaana, qui est obligé d’écouter, même s’il fait tout pour ne pas se laisser influencer. Et corrompre. Il lui révèle que d’après ce qu’il a entendu, le Serre-Lys n’était pas un ordre hérétique, mais vraisemblablement des garants des idéaux de l’Empereur de son vivant. Abolir les cultes, détruire le divin. Tel avait été son but. Il semble que l’humanité se soit détournée des enseignements de son guide.

Pour quelle raison ? Horus a eu le temps d’y réfléchir. Car il connaissait sans doute l’existence des Seigneurs de la Ruine. Les croyances, la superstition, la foi… Les Dieux du Chaos s’en nourrissent. En tentant de détruire cet instinct humain, peut-être avait-il essayé de retirer l’humanité de leur emprise…

Mais désormais, l’Empereur est devenu un dieu aux yeux de l’humanité. Quelle ironie, pour lui qui exécrait ce mot et cette idée.

Cependant, Horus est soulagé. Soulagé de savoir que l’Imperium a survécu. Qu’il a continué de s’étendre. Et qu’aujourd’hui encore, il tient tête aux Seigneurs du Chaos.

De Ragaana, il apprend que ses frères Primarques sont morts ou ont basculé du côté de l’ennemi. Cela le rend triste. Est-il donc le dernier d’entre eux ?

Ragaana, de son côté, commence à comprendre qu’il est probablement damné. Dans son esprit, le plus grand traître de l’histoire de l’humanité. Celui qui a mortellement blessé l’Empereur-Dieu. Le Renégat à l’origine de l’Hérésie primale… Doit-il se livrer aux autorités de l’Inquisition ? Et mourir sur un bûcher ?

Horus lui raconte sa version des faits. Lorsqu’il a été blessé par l’Anathame, alors enduite de pus toxique de Nurgle, Erebus l’a amené au temple de Delphos, sur la lune de Davin, pour faire soigner son mal par la Loge du Serpent. Là, Erebus a exposé, grâce à des rituels, son esprit aux forces du Chaos. Et ces puissances lui ont montré un futur où l’Empereur et ses frères Primarques étaient vénérés comme des dieux, contrairement à tout ce pour quoi ils avaient combattu. L’Imperium, devenu une Théocratie malsaine, répressive et violente… Intolérable ! C’est là qu’il a fait sa plus grande erreur. Il a douté de l’Empereur. Il a cru qu’il cherchait en réalité à détruire toutes les icones, tous les objets de culte, pour devenir le seul être vénéré dans l’univers… L’Empereur allait-il trahir leurs idéaux ? Les utilisait-il juste pour parvenir à ses fins ? Aveuglé, c’était Horus qui avait trahi… Il a cru qu’il était meilleur que lui… Dans sa rage, il a laissé entrer dans son cœur le doute, et un chemin pour les puissances du Warp pour investir sa chair. Mais malgré cela, Horus était resté pur. Fidèle aux idéaux que l’Empereur lui avait inculqués. Ayant donné au Chaos une emprise sur son âme, son esprit fut banni dans l’Anathame, tandis que le démon qui l’habitait investissait sa chair, conservant les souvenirs du corps hôte, mais n’ayant en réalité plus aucun lien avec Horus mis à part son enveloppe charnelle.

Ragaana ne le croit évidemment pas, et ne voit dans ces mots que propagande, et une manière de le pervertir à son tour…

Plex reste prostré dans sa cabine, renfrogné, irritable, meurtri. Il pense à Baraspine. A ses amis, ses camarades, son peuple. Annihilés. Une rage noire commence à bouillonner dans son être. Contre le Ministorum, qui a délibérément assassiné des millions d’innocents, sans raison valable. Ils paieront. Il en fait le serment. Ils paieront. Quand il daigne sortir de sa cabine, il se montre impulsif, colérique.

Venria passe la majorité de son temps dans la chapelle, à prier l’Empereur-Dieu. Les mots repassent sans cesse dans sa tête. « Ne te méprends pas. Je ne suis pas Drusus… » Son âme est-elle corrompue, possédée par une engeance du Warp ? Elle fixe, blême, les icones de l’Empereur-Dieu en quête de réponses, à la lueur blafarde des bougies.

Les pensées de Constantine reviennent sans cesse à Acreage. Jamais il n’aurait pensé un jour la revoir. Les souvenirs affluent à nouveau. Tant de choses laissées inachevées. Rhozena. Orcan et Balian Angelus. Tant de choses qu’il pourrait encore accomplir. Mais que veut-il en réalité ? Il avait enfoui tout cela dans les tréfonds de son âme. Sa vengeance. Le trône qui lui revenait de droit… La mort de ses parents. Pourquoi n’arrivait-il pas à se souvenir du visage de sa mère ?

Un souvenir fait toutefois surface…

Il est sur l’un des balcons de son palais, encore enfant. Rhozena est en face de lui, jouant d’une main avec ses cheveux tressés, les yeux fixés sur les pièces du jeu d’échecs auquel ils jouent. Non loin, Rhozeia et Sophia s’amusent avec des fils tressés, qu’elles nouent et dénouent autour de leurs doigts selon des règles obscures et inintelligibles. A quelques pas, Belisarius, son père - une voix -, et Eynara, sa mère - un parfum -, semblent les surveiller. Entrangement, il se souvient de leur discussion…

- Qu’allons-nous faire ? L’Imperium exigera qu’elle soit emmenée…
- Je ne le tolérerai pas.
- Nous ne pouvons pas lutter, Bel.
- Je sais, Eynara. Mais je trouverai un moyen de la sauvegarder…
- Mon père…
- Non, mon amour. Je ne peux me résoudre à la condamner à une vie d’errance. Kiehl est sa terre.

Pourquoi diable se souvenait-il de cela maintenant ?

Le reste du temps, les acolytes le passent en compagnie de la cellule Strygos, un autre groupe d’acolytes de Magnus Roake, afin de planifier leurs actions sur Acreage. Ils s’occuperont d’enquêter au royaume d’Evaness, tandis que Constantine et les autres se chargeront d’Ascandia. En effet, l’héritier Narsès connait très bien le terrain. Il est donc le plus qualifié pour couvrir ce territoire.

Strygos supervisera la fouille d’Evaness. Récemment, un minerai avec des propriétés exceptionnelles a été découvert là-bas. L’électrogyre. Dans les mains d’un combattant, les armes d’électrogyre créent une sorte de champ de force résultant de l’amplification de l’énergie cinétique. Même esquivé, un coup porte et inflige des dégâts. Dans les mains d’un Psyker, un échantillon de minerai entre en sympathie, ou en résonnance, avec d’autres échantillons issus du même gisement. Des pouvoirs psy peuvent ainsi filtrer d’une roche à une autre, qu’importe la distance entre les sources. Et aussi, éventuellement, des messages… Et ce sans passer par un astropathe. C’est peut-être ce que Coriolanus Vestra est venu chercher sur la planète…

Cependant, en dehors de ces réunions, l’atmosphère est tendue. Les anicroches régulières, les piques cinglantes… Graham Strygos jalouse l’affection que semble porter Roake aux nouveaux venus. Il ne comprend pas son inquisiteur, surtout après des années de bons et loyaux services. Toutefois, il est franc, et expose clairement sa position à ses rivaux. Il pense que c’est parce qu’ils lui ont apporté le récit des derniers moments de son frère jumeau, Devlin Roake.

Urdos Garm ne semble pas le moins du monde perturbé. Il passe son temps à graver des runes pentagrammatiques sur des balles et en propose aux autres acolytes. Il est conscient de la compétition, mais la mission prime et passe avant les petits conflits entre acolytes. Il le dit aussi sans détour.

Pericycllos se montre très aimable. Sans malfaisance, il souligne l’inexpérience des nouveaux acolytes, mais sans plus. Il enseigne ce qu’il sait d’Acreage, notamment les nouvelles récentes dont Constantine est ignorant, et se montre vorace de tout ce que ce dernier peut lui apporter en termes de précisions et de détails.

Jocelyn Quint, quand à elle, a clairement l’esprit de compétition, mais il faut savoir passer le temps. Elle se montre intéressée par Dakka et Constantine, mais devant le désintérêt du premier, se rabat sur le second. Sans détour, elle lui propose de passer du bon temps. Il est hors de question d’avoir une relation avec un homme de sa cellule, alors elle prend ce qui passe. Il n’y a pas de mal à se faire du bien. Leur travail est suffisamment dur comme ça pour qu’ils aient des scrupules. Et Constantine en profite pour se changer un peu les idées…

C’est Livan Tilbaren qui pose véritablement problème. Pompeux et condescendant, sa préoccupation est de savoir comment servir au mieux l’Empereur-Dieu. Pour lui, les autres acolytes n’ont pas encore fait leurs preuves. Et leur foi n’a pas encore été éprouvée. Il n’éprouve que du dédain à leur égard, et se montre ouvertement méprisant et provocant.

Les acolytes de l’autre cellule leur apprennent que le Pellenshir est l’un des trois Xenoships autorisés par l’Inquisition, avec le Shuvaenten et le Lyr-Paladias. Le Pellenshir a la particularité de pouvoir voyager dans le Warp sans navigateur. Le Shuvaenten possède la capacité de se cloaker. Le dernier dispose d’un procédé de translation Warp à travers un portail. Le temps d’exposition au Warp est ainsi quasi nul.

Lorsque Venria apprend que le Pellenshir va s’arrêter pour faire le plein, elle se rend compte qu’ils vont passer à proximité d’une planète où Urdis Sertanius, un ancien prêtre et professeur à elle, du temps du Prieuré, réside. C’était le seul à avoir manifesté de la compassion à son égard, et a été exilé pour cela, car il s’attachait trop à elle. La veille de son départ, il lui a dit là où il était envoyé. Sur un monde frontière inhospitalier, Zumthor, afin de venir en aide aux colons…

Devant les supplications de Venria, Strygos accepte de modifier leur plan de vol. Ils ne disposeront que de quelques heures, le temps de réalimenter le vaisseau à la station spatiale orbitale. Venria, Ragaana, Dakka et Plex descendent sur Zumthor en empruntant une navette de descente atmosphérique.

Ils débarquent sur une planète désertique, aux paysages proches d’Iocanthos. Mais ici, nul astroport. Seulement une enclave anarchique, qui abrite une poignée de colons. Ils ont survolé de grands lacs d’acide, vastes comme des mers, diffusant des vapeurs toxiques, d’un bleu profond au centre, puis virant au turquoise sur la périphérie, pour enfin s’iriser d’orangé et de jaune près des berges. Ils ont vu de haut de minuscules silhouettes s’affairant pour collecter à travers les fumées et les vapeurs l’acide qui leur permet de vivre et qui les tue à petit feu, malgré leur respirateur.

La « ville » où ils se posent ressemble plus à un avant-poste qu’à un campement permanent. Des maisons ont été construites de bric et de broc, en majorité avec des bouts de ferraille, de la tôle et des éléments mécaniques pillés sur les carcasses désossées des épaves de vaisseaux, posés çà et là dans le désert. Un baraquement de fossoyeurs près d’un cimetière de navires…

Toute la communauté semble vivre de contrebande. Des étoffes et des tissus sont déroulés sur le sol, et recouverts d’objets en tout genre. On vend structures de vaisseaux, moteurs rafistolés, pièces mécaniques en tout genre… Une grande braderie à ciel ouvert. Les gens sont poussiéreux, sales. Leurs lèvres aussi craquelées que le sol sous leurs pieds. Et l’odeur est quasi insupportable… Une odeur de pourriture émanant des lacs d’acide, alors qu’ils rongent petit à petit la pierre alentour. Ragaana décide de visiter les lieux.

Ils se dirigent vers une chapelle misérable maltraitée par les éléments, et la trouvent vide et en piteux état. La toiture est à moitié effondrée, la poussière a envahi les lieux... Urdis Sertanius est dans le presbytère, cultivant des plants de légumes avec un garçon de chœur. Il a beaucoup vieilli, et Zumthor ne semble pas avoir été tendre avec lui. Venria s’avance et se présente. Les yeux d’Urdis s’écarquillent alors qu’il la reconnait. Il semble sincèrement heureux, mais en même temps, il semble tendu et inquiet.

Urdis demande au garçon d’aller à la taverne la plus proche pour aller chercher de quoi se désaltérer pour les invités. Le prêtre lui fait un bref signe de tête. « Tu sais quoi faire ? » « Oui, mon père. »

Puis Urdis les prie de s’assoir dans son humble demeure. Venria le questionne alors. Qu’est-elle ? Que lui faisaient-ils, au Prieuré ? Le prêtre semble embarrassé. Il lui révèle que des scribes étaient chargés de la suivre nuit et jour, et de compiler certaines de ses paroles. Que certains de ses mots étaient considérés comme saints, sacrés… Mais il ne sait pas précisément pourquoi. Lui ment-il ? Venria enrage. Il doit savoir. Mais le prêtre nie.

Soudain, la porte du presbytère éclate. Plex donne un coup de pied dans la table pour la faire basculer et s’abrite derrière. Deux répurgateurs font irruption dans la pièce. Ils visent Venria. « Meurs, chienne d’hérétique ! » C’est un capharnaüm alors que les tirs fusent de part en part. Un répurgateur s’effondre, puis un deuxième. Mais ils ont durement touché Venria, qui git elle aussi sur le sol, le bras en lambeaux et à moitié arraché.

Ragaana fait alors irruption dans la pièce. La tête de Venria se tourne dans sa direction. « Donne-moi ta force, Psyker ! » Lui crie-t-elle. Mais Ragaana résiste. Venria hurle, d’une voix qui ne semble pas être la sienne, et sur sa peau se dessinent des entrelacs bleutés et luminescents. Son corps se tord, convulse. Ragaana croit avoir affaire à un cas de possession, et tente de l’exorciser… Bientôt, tous voient le bras de la Sororitas se régénérer petit à petit.

Les acolytes décident de fuir le plus rapidement possible, pour ne pas avoir à faire face à l’Arbites local. Le prêtre git au sol, sa tunique maculée de sang…

De retour sur le Pellenshir, tous les acolytes leur demandent ce qui s’est passé. Sur une remarque désobligeante de Livan, Plex lui assène un violent coup de poing, qui envoie le clerc au tapis. Il est rapidement maîtrisé. Par deux fois déjà, des envoyés du Ministorum ont tenté de les tuer. Sans compter Baraspine. Sa colère est compréhensible. Strygos et Pericycllos parviennent toutefois à convaincre les autres acolytes de l’ôter du service actif, le temps qu’il reprenne ses esprits.

Après l’impossibilité d’utiliser Boucles d’Or, la perte de Plex est dommageable pour le groupe, mais tous reconnaissent que dans l’état actuel des choses, il vaut mieux qu’il reste sur le Pellenshir.

La dernière partie du trajet se passe dans une ambiance morose. Venria se cantonne elle aussi dans ses quartiers, tout comme Plex. Ragaana s’isole pour se confronter de plus en plus à Horus. Constantine est la plupart du temps songeur et distrait. Seul Dakka reste à son habitude. Taciturne et laconique.

Dans la pénombre enfumée de sa chambre, Ragaana fait une nouvelle fois face au Maître de Guerre. Il lui raconte ce qui s’est produit lors de son affrontement avec l’Empereur. Le Daemon l’avait mortellement blessé, mais en focalisant toute son énergie psychique, l’Empereur était parvenu à ramener l’esprit d’Horus dans son corps, un bref instant. Il lui a alors révélé qu’il avait vu sa traîtrise et l’avènement de l’Hérésie. Mais qu’il avait confiance en lui. Il avait manipulé les événements pour permettre à l’Imperium de survivre à ce conflit, car il ne pouvait l’empêcher. C’est pour cela qu’il était rentré sur Terra et demandé aux Imperial Fists de fortifier la forteresse impériale. En prévision de l’Hérésie. Qu’il avait laissé les puissances de la ruine corrompre son plus fidèle « fils ». Car il savait que son âme allait être en sécurité dans l’Anathame.

Car il avait une mission pour lui. Lorsque le temps viendrait, il serait libéré de sa prison. Et cela voudrait dire que le dernier chapitre du combat pour son âme aurait débuté… Et qu’il avait besoin de lui pour le sauver. Ensuite, alors que son esprit était à nouveau aspiré par l’épée maudite, et que le Daemon reprenait le contrôle de son corps, l’Empereur avait plongé sa lame dans sa chair…

Cette mission lui a permis de tenir tête à la folie de dix millénaires d’enfermement. De patienter sans sombrer. Désormais, il est libre. Et il pense que les acolytes sont des pivots dans cette ultime bataille pour sauver l’Empereur…

Malgré sa méfiance, Ragaana doit avouer que l’idée est séduisante. Le Ministorum en passe d’entrer dans une nouvelle ère d’Apostasie, avec la montée en puissance de ses Répurgateurs et les Exterminatus que l’Ecclésiarchie a prononcé sans en référer à quiconque. Les visions qu’ils ont eues sur Géhenne. L’avènement de l’Astre Tyran… Tout semble concorder pour dire que de grands bouleversements sont sur le point de surgir. Mais il sait que derrière cette façade peut se cacher le gouffre de la corruption. Tout comme cela s’était passé pour Horus, berné par les visions que les forces du Chaos lui ont envoyées, et responsable de la plus grande tragédie que l’humanité ait connue…

Quelques jours plus tard, Acreage se dévoile aux acolytes. Ils se préparent pour débarquer sur la planète. Strygos et son équipe d’un côté, les anciens forçats de l’autre… Constantine regarde son monde natal grossir petit à petit, alors que grandit en lui une terrible appréhension.

mardi 20 octobre 2009

THE AZUREAN TAINT

Le scénario The Azurean Taint ne comptera finalement qu'une seule session. Le reste sera à découvrir au cours de la campagne...

Les sessions du mercredi seront désormais allouées à la poursuite de la campagne principale ou à des sessions de Rogue Trader.

vendredi 16 octobre 2009

DARK HERESY – A PATH OF VENGEANCE, RESUME PART. 3




Une barque les emmène en mer. Un voilier les attend au-delà des eaux boueuses des marais. Ils embarquent sur le Southern Pride, un navire confisqué à une famille marchande vassale des Strynn. A son bord, une cargaison de vins d’exception d’un cru très recherché, destinée aux premières noces d’Orcan et de Rhozeia de la part des Strynn.

Tous reçoivent une identité factice, celle des marchands séquestrés et de leur entourage, ainsi que l’accréditation officielle leur permettant d’entrer à Olrankan pour livrer leur marchandise. Corvus sera le marchand. Jadea sa femme. Marcus et Constantine leurs hommes de main. Darius sera quant à lui l’œnologue, l’expert en vins.

Le voyage est morne et déplaisant. Longeant les côtes, le voilier brise les vagues grisâtres sous un ciel menaçant, et plus d’une fois, des averses drues viennent fouetter le pont. Les voyageurs s’entassent alors dans la cabine, en regardant les cordages et les ustensiles tanguer. Vertiges, nausées… Au loin, on peut parfois entendre le grondement du tonnerre, mais la foudre demeure lovée dans les nuages noirs, loin des regards.

Le capitaine est confiant. Ils accosteront à Olrankan en temps et en heure, si l’Empereur le veut bien. Les conversations sont rares, et le silence parfois oppressant, tout juste émaillé par les querelles de Jadea et de Corvus. Ce dernier semble se délecter des réactions de la jeune femme lors de ses tentatives de séduction infructueuses, et semble se ragaillardir à chaque nouveau refus ou rejet. Jadea se fait une joie de le remettre à sa place, tout en conservant une apparence de désintérêt légèrement irrité. Mais le spectateur attentif pourrait de temps en temps observer un discret sourire sur le visage de la jeune femme, au fur et à mesure que leurs altercations deviennent un jeu…

Ce silence laisse aux voyageurs du temps pour réfléchir. Pas assez pour revoir leur plan d’action, trop pour éviter que le doute ne s’insinue dans leurs esprits. Constantine pense à la dette qu’il a contractée auprès de Vladimir Krin. De la somme astronomique qu’il a dû emprunter pour mettre à exécution ses desseins. Il s’interroge sur la fiabilité des mercenaires qu’il a engagés. S’il avait senti en Rickus Blake, le chef de la milice, la fierté du guerrier, Enyo Ditermezzi, l’intermédiaire avec qui il avait dû négocier le contrat, était avant tout un marchand, qui dissimulait derrière son sourire et ses manières pompeuses l’appétit d’un charognard…

Jadea est de plus en plus dubitative sur le sort qui les attend. Rien de ce qu’elle a entendu n’a été convaincant. Corvus, pour sa part, semble au contraire jubiler du rôle qui lui a été confié. Marcus tente comme il peut de contenir sa nervosité. Mais Darius, quant à lui…

Darius a été nommé par Lucati Merrywood car malgré sa physionomie chétive, plus proche d’un clerc que d’un guerrier, il est un assassin et un espion de talent. Psychiquement asservi, il est indéfectiblement loyal. Et Merrywood lui a confié une seconde mission. Observer. Pour le compte d’Orcan. Car ce dernier sait. Il sait qu’un complot le vise. En dernier recours, il a ordre de tuer Constantine, si jamais les choses venaient à mal tourner.

Mais ce que Lucati ne sait pas, c’est que Darius commence à se souvenir d’événements passés. Des odeurs, des sons, des visions troubles dans un premier temps. Des impressions fugaces…

Un soir, une corvette de patrouilleurs maritimes les accoste. Ils vérifient leurs papiers, et après leur avoir confisqué un baril d’un excellent cépage, les laissent passer.

A travers les brumes, Olrankan se dévoile enfin. Une ville, tout d’abord, composée de monoblocs aux standards impériaux enchâssés les uns contre les autres, au creux d’une falaise, et sensés témoigner de la grandeur de l’Imperium, et du nouvel âge dans lequel Orcan menait Ascandia et Acreage. Une ville abjecte, en fin de compte, construite sans aucun raffinement… Puis autour, les faubourgs. Orcan n’avait pu empêcher le bas-peuple de s’agglutiner à la ville. De nombreuses maisons de bois et de chaux avaient été construites dans l’anarchie la plus totale, sur la terre ferme dans un premier temps, puis sur pilotis, à mesure que les terrains se faisaient plus rares.

Le voilier jette l’ancre à l’entrée du port, le temps qu’un bateau de la capitainerie vienne les accoster. Le contrôle est plus sévère, plus minutieux, cette fois-là. Le registre est consulté, leur accréditation examinée… Puis le capitaine ordonne que le Southern Pride soit mené à quai pour une fouille approfondie. Le bateau sillonne les eaux putrides, se frayant un chemin entre une armada de vaisseaux marchands. La tension monte. Des armes sont dissimulées dans certains des barils de vin. Si jamais ils les trouvent… Les passagers, malgré leur réticence, sont placés en garde à vue le temps que leur cargaison soit fouillée et inspectée… Mais heureusement, un scribe arrive, slalomant entre les marins et les dockers, brandissant une autorisation de débarquement. Il se présente comme un envoyé du Sommelier Royal. Les passagers du Southern Pride sont attendus au palais et doivent s’y rendre sur-le-champ. Après avoir regardé le document officiel, le capitaine de la douane laisse filer les conspirateurs.

Le scribe n’en est pas réellement un. Il se présente : Telvius Arenthal, un ancien garde des Niceus, resté loyal envers Rhozena. Celui-ci les conduit vers une bicoque, dans les quartiers pauvres de la ville. Là, dans une cave, trois hommes se pressent dans la pénombre. Lodovian Strynn et Urbis Volentrish, de la garde du palais, et Themos, de la garde de Regalia. Le plan de Constantine se dévoile aux autres conspirateurs. Un groupe, mené par Arenthal, attaquera la cathédrale en même temps que Constantine tuera Orcan. Un autre, mené par Strynn, sèmera le chaos au sein du palais, pour créer une diversion. Les deux autres s’occuperont respectivement de la désactivation des systèmes de défense antiaérienne d’Olrankan et de la prise des canons de Regalia, pour permettre à la flotte de Malissandre Falatrish d’envahir l’ancienne capitale.

Les quatre hommes s’agenouillent devant Constantine, et lui offrent leur allégeance.

Jadea ne peut que reconnaître son erreur : le plan peut fonctionner. Une lueur d’espoir anime les conspirateurs, qui auparavant étaient plus motivés par le désespoir qu’autre chose…

Ils se présentent au Palais et confie la cargaison au Sommelier, et en chemin, trouvent un endroit discret où se changer. Ils se déguisent en moines du Ministorum.

En effet, Orcan a réussi à convaincre le Cardinal Sous-Secteur pour bénir leur union. Et son déplacement s’est accompagné d’une ruée de prêtres et de moines de toute la région. De Fenksworld, de … et d’innombrables autres planètes, ils affluent, et s’entassent dans une aile allouée au Clergé.

Se mêlant aux moines, ils patientent. Le lendemain, ils suivront la procession des prélats, évêques et chanoines à travers la ville, jusque dans la cathédrale d’Olrankan. Ils prendront place dans le chœur, à quelques enjambées d’Orcan et de Rhozeia. Assez près pour les tuer tous les deux avant même que les gardes ne puissent intervenir. En même temps, les loyalistes de Constantine investiront le palais, et les mercenaires qu’il a engagés assujettiront Ascandia.

Dans la nuit, Darius se réveille en haletant. Il a vu les flammes. Les corps morts de ses parents, gisant non loin de lui. Une silhouette portant une épée ensanglantée se penche vers lui… Lui, qui n’est encore qu’un enfant. Lucati Merrywood.

Les conspirateurs marchent dans les rues, silhouettes noyées dans une marée de centaines d’ecclésiastiques encapuchonnés. Leur chant submerge la ville, alors que tout le monde se presse aux fenêtres pour admirer la procession. Loin devant, la chaise à porteurs du Cardinal tangue doucement. Et l’hideuse cathédrale se dévoile enfin, bloc de pierre noire, surmontée du Crâne et de l’Aquila…

Ils entrent, regardant autour d’eux, prenant place sur des gradins surélevés. Par chance, ils sont au premier rang.

Le Cardinal entonne l’hymne à la gloire de l’Empereur-Dieu, repris par les centaines de voix du chœur. Le chant résonne dans la cathédrale titanesque, semblant se perdre dans l’obscurité voilée de fumée du plafond, au-dessus des encensoirs géants…

Quelques prières…

Puis les portes s’ouvrent à nouveau. Les sentinelles se mettent au garde-à-vous, alors qu’entre Rhozeia, dans une robe somptueuse, arborant une longue traine soutenue par quatre chérubins. Elle porte un masque d’or, comme le veut la tradition. Lors de l’échange de leurs vœux, chacun des époux devra retirer son masque, pour montrer son vrai visage.

Rhozeia prend place à la droite du Cardinal, alors qu’une autre silhouette se profile. Orcan, lui aussi portant un masque d’or, vêtu d’un uniforme impérial resplendissant. Il longe les rangs des invités, lentement, et monte les marches pour se tenir face à Rhozeia, à la gauche du Cardinal. D’une voix tonnante, il entonne litanies et prières, alors que la cérémonie suit son cours…

L’échange des vœux, la bénédiction de l’Empereur-Dieu… Vient enfin le moment de retirer les masques. Darius s’approche de Constantine : « Fuis. C’est un piège. » Mais Constantine ne peut renoncer. Pas si près du but.

Les époux retirent leur masque. Ce sont bien Orcan et Rhozeia. A son signal, ils brandissent leurs armes. Et tirent. Les balles fusent. Orcan se retourne, horrifié. Une balle le frappe en pleine poitrine. Une autre en pleine tête. Son visage semble grésiller. Rhozeia subit le même sort. Son visage se trouble, grésille aussi.

Les corps qui tombent sont deux étrangers…

C’est la panique. Constantine enrage, alors que Corvus cherche à le tirer hors de ce traquenard. Mais déjà, les gardes s’avancent. Des décharges laser sifflent autour d’eux. Les fuyards se précipitent vers la porte arrière, bousculent les moines et passant sous les gradins. Des prêtres s’effondrent, frappés par des tirs. C’est la débâcle…

Darius reste à l’arrière, couvrant leur retraite. Mais il s’effondre bientôt, transpercé par les tirs ennemis. Une décharge laser frappe Corvus au visage, juste au-dessus de l’arcade sourcilière. Il hurle de douleur, alors que son œil commence à fondre sous la chaleur. Jadea et Marcus s’engouffrent à travers la porte, pour se retrouver face à une ligne de tireurs qui semblaient les attendre de pied ferme.

Marcus tire, mais est touché à son tour. Il continue de tirer, jusqu’à ce que d’autres tirs ne viennent le réduire au silence. Jadea saute à travers une fenêtre, emportant avec elle des bris de vitraux multicolores. Elle roule et se relève dans les jardins suspendus du palais. Corvus et Constantine parviennent à la suivre à travers l’ouverture.

Mais déjà, des gardes arrivent.

Ils fuient. Les lasers crépitent autour d’eux. Et l’un d’eux finit par toucher Jadea à la jambe. Elle s’effondre, semble incapable de se relever ou même courir. Corvus la tire à l’abri, et l’adosse à un muret. Jadea lui dit de protéger Constantine. Lui seul est important. Corvus, à contrecœur, s’exécute. Non sans une pointe de regret et de peine. La jeune femme sort une lame, pose sa pointe sous son menton. Ils ne l’auront pas vivante. Elle enfonce la dague dans son crâne. Sa tête dodeline, alors que du sang coule sur ses vêtements. Ses mains retombent à ses côtés, inertes.

Corvus et Constantine courent à travers les jardins, empruntent un escalier, sautent au contrebas d’un balcon, s’engouffrent dans un autre escalier. Mais des gardes remontent vers eux, et d’autres sont à leurs trousses. C’est une situation désespérée.

Constantine capitule. Ils sont faits comme des rats. Il lève les bras en signe de soumission, criant qu’ils se rendent. Mais Corvus ne l’entend pas de cette oreille. De son œil valide, il regarde en contrebas les flots putrides. Bondit sur une balustrade. Et saute dans le vide… Sa silhouette disparaît dans les eaux brunâtres, plusieurs dizaines de mètres plus bas.

Les gardes arrivent à côté de Constantine et l’encerclent. Constantine va pour les amadouer… Mais trop tard, une crosse de fusil le cueille sous l’œil. Il s’effondre, inconscient.

De l’eau froide frappe violemment son visage. Il se sent suffoquer, et tente de se débattre. Le monde tournoie autour de lui. Vertiges. Nausées. Sa tête sur le point d’exploser… Il sent l’humidité, le sang séché qui se craquelle sur sa joue, l’odeur de pourriture, d’urine et d’excréments… Il entend le bruissement de chaînes raclant sur le sol, et constate que ses poignets sont liés par de lourds fers. Une geôle. Oui, les souvenirs lui reviennent…

En face de lui, Balian Angelus le regarde de haut, un large sourire peint sur son visage. Celui qui a violé et tué sa mère. Son bourreau ? Ce dernier se tourne vers le fond de la pièce. Constantine voit Orcan le toiser de loin, lui aussi, arborant un air satisfait et suffisant. Devant lui, un drap sale est jeté sur une silhouette allongée sur le sol.

« Croyais-tu avoir la moindre chance ? Je savais tout de tes plans. Tes mercenaires ont été capturés par les Merrywood. Je lui ai offert une place dans l’Hégémonie. Il n’a pas pu refuser… Tous les rebelles qui ont participé à ta misérable entreprise pris et exécutés. Et je dois te remercier… »

Il ordonne à un serviteur de retirer le linge. Il lui exhibe le cadavre de Darius. Un petit signe de la main, et un chirurgien arrive avec ses instruments et commence à travailler sur son visage. Il en extirpe un mécanisme. Une caméra.

« Grâce à toi, j’ai pu découvrir toute l’étendue de cette conspiration, et mettre des visages sur mes ennemis. Tu vois ? Ta tentative a parfaitement servi mes plans. Il ne me reste plus qu’à faire taire toute opposition. Alors merci, Constantine Narsès, vas donc pourrir en enfer. »

Orcan sort de la geôle tandis que Balian s’avance, brandissant joyeusement des instruments de torture…

Des heures. Des jours. De torture. De douleur. Des bruits. Des pas dans le couloir. Une clé qui tourne dans une serrure. Une porte qui s’ouvre. Des cris de rage. Une dispute. Orcan, avec un autre homme. Une longue tunique noire… Un prêtre. Orcan fulmine.

« Je ne saurais le tolérer ! »
« Pourtant, c’est la décision du Cardinal. Constantine est sous l’autorité du Ministorum. Il sera jugé par un tribunal ecclésiastique. Et non par vous. »
« Il a tenté de me tuer. C’est un traître, un assassin ! »
« Ce sera à nous d’en juger. »

Le prêtre jette un regard sur Constantine.

« Qu’on l’habille et qu’on le transfère sur notre Nef. Et je vous préviens, Régent. Si un accident fâcheux venait à arriver au prisonnier, vous subirez le courroux de l’Ecclésiarchie. »

L’homme fixe Orcan, puis finit par se détourner et quitter la pièce…

Constantine ne peut s’empêcher de rire. De soulagement, mais aussi devant le caractère cocasse de la situation. Une nouvelle fois, il échappe à la mort… Une nouvelle fois, Orcan est forcé de le laisser s’échapper. Il voit Orcan lui jeter un regard noir, ses traits déformés par la rage. Constantine rit de plus belle. Il vivra. Son rire résonne dans les geôles. Un rire teinté de peine, de douleur et de folie…