mardi 24 novembre 2009
DARK HERESY – MAGGOTS IN THE MEAT : RESUME, PART.3
Les acolytes sont discrètement raccompagnés à Regalia. Constantine semble soucieux tout au long du périple, mais préfère demeurer silencieux. Tout à leurs pensées, ils ne s’aperçoivent pas qu’une silhouette est en train de les observer depuis le port… Celle-ci les regarde monter dans leur navire, avant de se détourner.
Ce n’est qu’une fois en sécurité sur l’Iron Duke et durant l’absence de Zek qu’il fait part à ses compagnons de ses découvertes, et de son souhait d’aider les insurgés tout en restant dans le cadre de leur mission.
Mais les autres acolytes sont prêts à aller plus loin. Pourquoi ne pas se débarrasser d’Orcan ? Constantine a une dette de sang à collecter, et presque tous s’accordent à dire qu’il ne faut pas laisser les choses inachevées. Surpris mais encouragé, Constantine se met à réfléchir aux possibilités. Il ne souhaite pas dévier de leur mission. C’est elle qui passe avant tout… Mais s’il y avait un moyen de le discréditer, de l’accuser de trahison…
Les autres ne se montrent pas aussi délicats. Il est toujours possible de le défier par les armes ou l’assassiner. Ils disposent de l’autorité de l’Inquisition. Nul ne viendrait questionner leur acte. Venria et Ragaana semblent favorables à cette idée. Dakka est le seul à être résolument contre, mais il ne les laissera pas tomber pour autant. La piste de la corruption de l’Archevêque Varinius est prometteuse, et l’Empereur-Dieu sait qu’ils ont une dent contre le Ministorum… Mais au gré de la discussion, alors qu’ils digressent vers les actes unilatéraux et condamnables de l’Ecclésiarchie, la voix d’Horus s’impose à l’esprit de Ragaana.
Si vous faites cela, vous vous abaisserez aux mêmes bassesses que le clergé. Si vous intervenez et faites preuve d’ingérence, vos actions ne vaudront pas mieux que celles que vous condamnez…
Ragaana serre la mâchoire. Il sait que ces paroles viennent d’un esprit corrompu, mais elles sont sages, il doit l’admettre. Il se tourne vers Constantine.
- Hé, Constantine-là, j’pense qu’en fait que Dakka il a raison, hein. C’est pas bien si on agit là.
Constantine toise Ragaana, se demandant pourquoi il a si vite changé d’avis. Mais il se rend vite compte qu’il a raison. Un sourire désabusé se peint sur son visage. Qu’il était facile de basculer à nouveau… Oui, Ragaana avait raison. Il ne fallait pas se laisser distraire de leur véritable objectif.
Entretemps, Zek fait un rapport à Ark-Ashtyn, et demande à faire exécuter un faux de l’Hereticus Tenebrae Propheticum, avec des passages totalement inventés. Ils n’ont décelé aucune activité de culte significative. Cela veut peut-être dire que Vestra est ici pour autre chose. Peut-être a-t-il trouvé la trace d’autres fragments du Requiem de Jaeger Sebastus Black ?
L’Iron Duke appareillera au matin pour remonter le Canal de l’Aquila vers Olrankan. Les acolytes se séparent donc pour continuer d’enquêter à Regalia, afin de ne négliger aucune piste, même s’ils se doutent que Coriolanus Vestra ne s’est nullement attardé en ce lieu.
Alors qu’ils interrogent les sentinelles ayant officié à la surveillance des portes de la ville, un émissaire vient trouver Dakka et Ragaana. Il se présente comme un envoyé d’Orcan, qui les invite à se rendre à son palais. Les deux acolytes acceptent.
Ils sont amenés dans une clairière, à plus d’une heure de Regalia. Un vaisseau les y attend pour les amener à Olrankan. Entourés de gardes vêtus d’armures de plates mais arborant des fusils laser, ils sont escortés depuis le spatioport du palais jusque dans les appartements du Régent.
Orcan les y attend devant une grande carte d’Acreage. Y sont dessinés les Duchés d’Ascandia, mais aussi les Royaumes d’Orient, jusqu’en Evaness. Le Régent vient les accueillir chaleureusement, et leur demande la raison de leur venue en Ascandia. Doit-il s’inquiéter ? Ont-ils besoin d’aide ? Il leur donne un mandat impérial leur permettant de disposer de toute latitude pour leur mission. Mais cette générosité n’est pas totalement dénuée d’intérêt. Rapidement, il devient clair qu’il tente de les convaincre de lui rendre un petit service. Il souhaite les aiguiller sur une hérésie manifeste : en Evaness subsistent des coutumes animistes qui incitent la population à vénérer et idolâtrer des ‘forces de la nature’, la fertilité, la mort, le ciel, la terre, sous forme d’icones. Il serait bien sûr disposé à les assister dans l’éradication de ces pratiques déviantes…
Dakka et Ragaana le remercient de sa diligence, tout en notant qu’ils sont dans une position idéale pour l’éliminer. Mais ils se contentent de prendre congé de lui et de regagner Regalia. Ils sont fiers d’eux. Ils ont une autorisation pour enquêter de la part des forces de police, et dans les cas extrêmes, un mandat signé par le Régent leur permettant même de réquisitionner des forces armées…
Au matin, l’Iron Duke quitte le port et s’engage dans le Canal de l’Aquila qui relie la Mer des Brumes à la Mer des Cendres. Les acolytes regardent les falaises les toiser de toute leur hauteur. Les parois ont été façonnées par les hommes, et les légendes disent que c’est l’Empereur-Dieu qui aurait scindé la terre pour relier les deux mers et apporter Sa lumière aux peuples d’Ascandia. Riles Lytir leur révèle que le caractère sacré de cette brèche empêche les belligérants de combattre à proximité, et nul n’aurait la folie de souiller cette œuvre divine.
A la mi-journée, ils jettent l’ancre dans une crique, et Lytir leur annonce que c’est là qu’il a laissé les personnes que ses hôtes recherchent. La crique artificielle a été spécialement conçue pour permettre aux navires de se croiser. Ils en ont vu de manière régulière tout le long de la voie fluviale. Une berge de pierre a été érigée, comme un quai, et un escalier tortueux menant en haut de la falaise a été construit dans la roche. Le capitaine leur dit qu’ils ont déchargé leurs caisses, et que des hommes les ont emmenées en haut. Mais il ne sait rien de plus…
Les acolytes demandent au capitaine de l’Iron Duke de les attendre, et gravissent les marches. Ils découvrent un paysage champêtre. Des champs, entourés de bois touffus, quelques chaumières… Si des hommes sont passés par là, les paysans ont sûrement dû voir quelque chose.
Ils remarquent un paysan qui cultive son champ. Ce dernier les regarde arriver avec appréhension et se cramponne à sa faux. Les acolytes le questionnent : a-t-il vu des individus monter des caisses depuis la crique ? Il nie, mais ils se rendent vite compte qu’il ment. Ils se font plus menaçants. Sa ferme est en face de l’accès. Il n’a pas pu ne pas les voir. Alors qu’ils sortent leurs armes, le fermier lâche sa faux et se prosterne. Oui, les caisses ont été amenées au village, à quelques kilomètres d’ici. Elles ont été livrées à un certain Herel, le fils du forgeron…
Les acolytes vont trouver ce fameux Herel. Après une brève altercation, ils l’interrogent. Il a une cache d’armes sous sa forge, et il alimente les rebelles. Son père a été tué par les Angelus, et il mène la résistance locale. Des armes lui sont livrées de la sorte pour encourager ses efforts de guerre… Il ne sait rien de Vestra, simplement qu’un autre navire est venu les chercher pour les emmener vers le nord.
Constantine se montre compréhensif. Sa propre mère a été violée et tuée par Balian Angelus… Il le laisse partir. Mais la nouvelle est terrible. Coriolanus Vestra est en lice avec les hors-monde qui fournissent à Rabast, et à travers lui, aux insurgés, des armes et des provisions…
Ils continuent leur voyage. Les eaux sombres du canal deviennent boueuses, tandis qu’il s’évase petit à petit. Ils entrent dans la partie marécageuse de la Mer des Cendres, avec ses brumes âcres et l’odeur de la décomposition. Alors que le ciel s’assombrit, Olrankan se dévoile à eux. Constantine serre les dents en voyant la cité. Hideuse, infâme…
Là aussi, la guerre a prélevé son tribut. Des maisons ont été détruites par les tirs de canons. Des murs gisent brisés sur le sol. Des quartiers entiers semblent avoir été la proie des flammes et fument encore malgré la pluie… Et l’eau est noire : les cendres charriées par les rigoles, les égouts et les caniveaux se déversent dans le port. La ville empeste. Des cadavres sont entassés le long des grèves par les silhouettes encapuchonnées des mêmes prêtres Void Born qu’ils ont vus à l’astroport.
Pour l’heure, il semble que la flotte d’Orcan a réussi à repousser un nouvel assaut maritime des renégats. Un calme désabusé enveloppe la ville. Une torpeur faite de peur, de mort, de souffrance… Tous savent que ce répit ne sera que de courte durée…
Alors qu’ils accostent, les cloches résonnent dans la ville, qui se vide en quelques instants. Les volets se ferment, les passants se hâtent… Une patrouille intime aux acolytes de se presser de déguerpir. Il semble qu’un couvre-feu ait été instauré dans la capitale. Ils gagnent une auberge et s’y installent pour la nuit, regardant les rondes fréquentes des gardes depuis leur fenêtre. Ils parviennent ainsi à apercevoir les fameux Géants de Fer d’Orcan, de massifs golems mécaniques façonnés de manière grossière, à demi rouillés à cause de l’humidité ambiante, et qui errent dans les rues en quête d’infractions et de potentiels contrevenants, prêts à faire feu à la moindre menace. Seuls les prêtres Void Born semblent autorisés à officier malgré le couvre-feu.
D’après le tavernier, les nobles sont à cran. Il y a des disparitions inexpliquées, qu’on dit. Certains hauts dignitaires se sont volatilisés sans laisser de trace, et tous craignent pour leur vie. Il révèle aussi aux acolytes qu’Orcan a permis à des prêtres venant de très loin de s’occuper des nombreux morts causés par la guerre. Des sortes de mercenaires-fossoyeurs, qui se chargent des cadavres, et évitent que la maladie ne se propage. Des étrangers, qu’on paie pour cette besogne. La grogne est manifeste : ils ne brûlent pas les corps, comme l’exige la coutume, mais les emmènent on ne sait où. On murmure même qu’ils les mangent…
Avant de se coucher, les acolytes se mettent d’accord pour cacher la présence de Constantine aux autorités et ébruiter leurs interventions le moins possible. Attirer l’attention serait dommageable pour leur investigation.
La nuit est bien avancée lorsque Constantine est réveillé par des bruits ténus dans le couloir. Soudain, la porte de sa chambrée est enfoncée, et des soldats masqués entrent, pointant vers lui des pistolets à aiguilles. Il parvient à se cacher derrière son lit et entend les ergots siffler et se ficher dans le matelas. Il appelle à l’aide.
Le combat est confus. Les acolytes luttent contre une dizaine d’hommes résolus et bien équipés. Des mercenaires vraisemblablement hors-monde. S’ils utilisent des aiguilles face à Constantine, ils ne font pas preuve de retenue vis-à-vis des autres. Pourquoi le veulent-ils vivant ?
Les pensées de Constantine se bousculent dans son esprit. Orcan aurait-il découvert sa présence ? Non, il chercherait à le tuer et non le capturer. Qui plus est, aurait-il le cran de s’en prendre à des acolytes de l’Inquisition ? Serait-ce Vestra ? Mais dans ce cas, pourquoi le vouloir vivant ?
Les acolytes se débarrassent difficilement des stipendiés. Dans le tumulte, ils sont séparés, et fuient en entendant la garde approcher. Blessés, Venria et Dakka cherchent à se cacher. Un homme leur ouvre la porte et les presse de rentrer. Constantine et Ragaana se dissimulent dans les égouts. Tous deux se fraient un chemin vers le bas de la ville. Vers le port, dans l’espoir de regagner l’Iron Duke.
L’homme cache Venria et Dakka dans son cellier, derrière un établi. Il dit que tous les ennemis d’Orcan sont ses amis, et remonte. Ils entendent la milice, la fameuse Garde Palatine, fouiller les maisons une par une. Ils ne font pas dans la demi-mesure, et maltraitent les habitants sans vergogne. Leur sauveur est lui aussi violemment battu pour avoir répondu trop lentement à leurs semonces. Des gardes descendent dans la cave, mais ne remarquent pas la pièce secrète. Exaspérés par leurs recherches infructueuses, ils décident de mettre le feu à toutes les maisonnées avoisinantes. Si personne n’a rien vu, c’est qu’ils sont tous complices !
Venria et Dakka entendent de l’huile être versée sur le plancher, juste au-dessus de leurs têtes. Le liquide coule à travers les interstices. Ils tentent de forcer la porte de leur cachette, mais impossible, des barils de vin obstruent le passage. Avec leurs armes, ils font sauter le verrou et percent les barils pour alléger le poids des tonneaux, tandis que les flammes et la fumée se disséminent dans la bâtisse. Mais ils ont perdu beaucoup de temps, et le feu s’est répandu à une vitesse terrible.
Des poutrelles de bois enflammées tombent, les murs embrasés craquent et s’effondrent. Ils découvrent le corps de leur bienfaiteur consumé par les flammes ardentes. Mais ils n’ont pas le temps de s’apitoyer, ni de maudire les actes barbares de la Garde Palatine. Ils parviennent à sortir dans la ruelle arrière, esquivant les bouts de charpente carbonisée qui s’abattent tout autour d’eux, toussant furieusement, leurs poumons en feu.
Malheureusement, la garde s’était répartie pour repérer d’éventuels fuyards. Un milicien les voit sortir et s’apprête à hurler. Mais une lame apparaît au niveau de sa gorge et trace un sillon écarlate sur son cou. L’homme s’effondre en se noyant dans son propre sang. Zek se tient derrière lui.
Ils gagnent tous les trois les égouts putrides, et filent vers le port. Ils y retrouvent Ragaana et Constantine, qui se sont cachés un bon moment dans une barque recouverte d’une bâche pour échapper à la vigilance de la milice. Mais ils sont tous gravement blessés.
Ragaana invoque la clémence de l’Empereur-Dieu pour les guérir, mais ses pouvoirs échappent à son contrôle. Les foudres du Warp se déchaînent, tandis que pendant un court instant, la gravité s’inverse… L’eau, les bateaux, les caisses… tout chute brusquement vers le ciel sur une centaine de mètres alentour, avant de retomber avec fracas.
L’eau qui s’est surélevée se déverse sur les acolytes, qui sont aspirés par la masse liquide alors qu’elle retombe. Ils ne savent plus où est le haut et le bas… et sont en train de se noyer. Certains trouvent enfin la surface, et aident les autres, haletants, à remonter sur les pontons…
Dans tout ce capharnaüm, les acolytes passent inaperçus, tandis que de nombreux spectateurs horrifiés se pressent sur le port dévasté. Des murmures parcourent déjà l’assistance : le Horloc ! C’était le Horloc !
Des bateaux gisent à moitié sur les quais, d’autres sont enchevêtrés. Alors qu’ils regagnent l’Iron Duke, ils découvrent que celui-ci est aussi en sale état. Sa coque a été percée, et Lytir fulmine, même s’il est encore sous le choc de ce qui vient de se passer. Son navire nécessite des semaines de réparation…
Les acolytes trouvent refuge dans une auberge du port, et pansent leurs blessures. Tout le monde est trop choqué pour leur prêter la moindre attention… Ils sont soudain las, et la fatigue d’une nuit trop courte se fait sentir. Ils ont pu avoir un avant-goût du règne de terreur d’Orcan, c’est un fait. Mais plus que tout, une question les ronge. Qui étaient ces mercenaires ? Et que voulaient-ils à Constantine ?
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