jeudi 11 juin 2009
DARK HERESY – ILLUMINATION : RESUME, PART. 4
Lorsque les acolytes entrent dans l’enclave, ils voient un petit groupe de cavaliers devant la tente de Seth. Esha Rayne est en pourparlers avec lui. C’est en effet lui qui a convaincu la Chanteuse de Mort de donner une chance à l’abbé Skae et à l’Imperium. Les acolytes sont admis à l’intérieur, sous l’œil mauvais des guerriers de Kos’ke. S’il y a effectivement une ouverture de la part des Ashleen, la tension n’en est pas totalement apaisée. Le site est maudit pour eux, et cela se ressent. Ils sont nerveux, à cran, irritables et extrêmement vigilants.
A l’intérieur de la tente, Seth est assis sur un coussin, Esha Rayne à sa gauche, Kos’ke sur sa droite. La discussion est solennelle. Le Vaï des parias sourit à l’entrée des acolytes, ce qui n’est pas le cas de son pair. Rayne est une vieille femme à la peau parcheminée et tannée par le soleil. Elle est aveugle, et une jeune fille l’accompagne. Cette dernière tient fermement dans ses bras un gros livre de cuir, relié par une lourde chaîne à son poignet. La vieille femme semble tiquer à l’entrée des acolytes, et semble soudain suspicieuse.
La Chanteuse révèle que le lieu où Stern Hope a été bâtie est un lieu maudit pour les Ashleen. Il y a longtemps, des despotes sanguinaires y régnaient, asservissant les Ashleen et les autres peuples d’Iocanthos. Ils y faisaient couler le sang, sacrifiant chaque jour de nombreuses âmes en l’honneur d’un démon, le Danseur sur le Seuil. Les légendes disent même que des rivières de sang s’écoulaient de cette colline, bordées de Spectrefeu… Lorsque Drusus débarqua sur la planète, il combattit ces tyrans, et affronta le Danseur, aussi connu sous le nom du Père Corbeau, avant de le bannir au-delà du royaume des hommes. Mais malgré cette victoire, les Ashleen continuèrent d’éviter ce lieu, car ils pensaient – et pensent encore – que cette terre est hantée par sa sombre influence.
Esha Rayne est donc là à contrecœur, car Seth lui a dit que consacrer la cathédrale pourrait à jamais sanctifier ce lieu, et lever la malédiction. La Chanteuse était d’abord rétive, mais a fini par permettre son érection, réservant son jugement, et donnant ainsi une chance à l’Empereur-Dieu et à ses fidèles. Elle a cependant peur que quelque chose tourne mal. Pour l’instant, Kol’tar attend son jugement. Il se conformera à ses paroles, par respect des traditions. L’avenir de l’enclave ne dépend que d’elle, en somme.
De but en blanc, elle demande aux acolytes pourquoi ils sont là. Est-ce pour faire couler le sang à nouveau, ou bien lever le mal une bonne fois pour toutes ?
Soudain, Venria se lève, et d’une voix qui ne semble pas lui appartenir, rugit face à l’assemblée. « Sont-ils tous aveugles ? Sont-ils tous devenus fous ? Le chaos est en ces terres, ne le voyez-vous pas ? » Kos’ke dégaine son arme et attaque la Sororitas, craignant qu’elle n’attaque la vieille femme. Heureusement, le coup est paré, et Venria reprend ses esprits. Elle sait qu’une nouvelle fois, quelqu’un, ou quelque chose, a pris possession d’elle. La Chanteuse agite son bâton sacré en direction de la Sœur des Batailles, comme pour chasser les mauvais esprits. Elle dit qu’un esprit puissant rôde autour d’elle, et ordonne aux acolytes de quitter sa tente. Ce qu’ils font pour ne pas envenimer la situation.
Mais si un danger rôde, les acolytes n’en perçoivent pas la source. Toutes les personnes qu’ils ont interrogées, tous les gens avec qui ils se sont entretenus, semblent animés par une volonté de faire le bien autour d’eux, dans le respect du Credo Impérial. Est-ce le lieu qui est la cause du mal ? Y a-t-il même un mal à combattre, mis à part de sombres rumeurs issues du folklore local ?
Aristarchus, quant à lui, semble se complaire dans l’oisiveté. Outre ses discussions avec Skae, il s’enferme dans sa chambre et ne semble pas vouloir en sortir… Quand les acolytes viennent lui faire un rapport, il se montre irascible. Il leur dit qu’il n’a pas de temps pour écouter leurs complaintes. Sont-ils si inaptes qu’ils ne peuvent accomplir la mission qui leur a été confiée ? La chose qu’il leur demande est pourtant simple : que la consécration se passe sans accroc. Il se montre totalement sourd à tout ce que les acolytes peuvent dire… Il a plus important à faire.
Sans directive, les acolytes continuent leurs investigations. Ils inspectent la cathédrale, à la trace du moindre indice. C’est Frère Severus qui est chargé de s’occuper des préparatifs. Il dirige les derniers travaux et les installations. Celui-ci se montre courtois, mais son austérité est assez difficile à supporter. C’est comme s’il jugeait les acolytes. Suite à la demande de ceux-ci, il leur fait le déroulé de la journée du lendemain. Notamment qu’un grand banquet sera organisé avant la consécration, pendant lequel les pèlerins échangeront avec les Ashleen de la nourriture, en guise de paix.
Ils vont alors trouver le Frère Lamarck, pour leur demander où sont les stocks de nourriture prévus pour la célébration. Ils ont en effet un doute. Et si quelqu’un mettait du Spectrefeu dans les mets ? Lamarck admet qu’avec une dose massive, la drogue provoque une euphorie meurtrière… Mais il leur dit qu’il n’y a pas de stock à proprement parler. Chaque pèlerin proposera un plat, et les Ashleen en feront de même…
Si ce n’était pas la nourriture, peut-être l’eau ? Lamarck se montre soudain inquiet. Il n’y a en effet qu’un seul puits dans l’enclave. Y verser du Spectrefeu affecterait tout le monde… Les acolytes lui demandent de prendre une arme et de garder le puits. Il acquiesce et y va sans tarder. Si leur intuition s’avérait exacte, la Fête de Saint Drusus pourrait aboutir à un massacre…
Venria va trouver Seth pour qu’il demande une audience pour elle auprès de Kos’ke. Il réussit à les faire se rencontrer, malgré les réticences de ce dernier. La Sororitas demande au Vaï de promettre de ne participer à aucun combat le lendemain. Il accepte, même s’il trouve cette demande des plus étranges.
Les acolytes rentrent ensuite à nouveau dans la cathédrale, pour un examen approfondi. Severus les regarde visiter l’édifice avec une moue désapprobatrice. Ils inspectent des sortes de sarcophages de pierre, encore vides, et censés accueillir des gisants plus tard. Ils observent les statuts des saints patrons de l’Imperium, qui se dressent à la périphérie. Certains socles sont encore vides. Au centre, le statue de Drusus, derrière l’autel, domine le lieu, imposante et magnifique…
Mais quelque chose ne va pas. Ses yeux semblent comme lacérés de fissures ! Et en regardant les autres statues, toutes arborent ces mêmes dégradations. Même les vitraux sont fêlés là où des personnes ont été représentées. Les acolytes interpellent Severus pour lui montrer ces détails. Ce dernier, qui ne s’en était pas aperçu jusque-là, est estomaqué par cette découverte, et de toute évidence sincèrement et profondément choqué par cet acte de vandalisme !
Venria lui intime de mobiliser tous les ouvriers et artisans présents à Stern Hope pour réparer tout cela avant la consécration du lendemain. Même s’il est dubitatif par rapport à la faisabilité de cette entreprise, Severus appelle les ouvriers et les exhorte à travailler nuit et jour pour réparer cette offense. En bon serviteur de l’empereur-Dieu…
Soudain certains de la présence du mal, les acolytes se risquent à déranger Aristarchus. Mais celui-ci est toujours aussi sourd à leurs paroles. Il semble se contenter de tirer les lames de son tarot, encore et encore. L’inquisiteur les renvoie régler le problème, en les insultant copieusement au passage pour l’interruption qu’ils ont causé. C’est sûr, quelque chose cloche dans son attitude, mais comment intervenir ? Son autorité surpasse la leur de mille lieues.
La nuit finit par tomber. Dakka et Boucles d’Or sont chargés de surveiller Aristarchus, tandis que les autres patrouillent et se reposent tour à tour.
Il est environ trois heures du matin quand Lamarck vient subitement trouver les acolytes. Les lumières spectrales illuminent les collines. Les servants de l’Inquisition s’harnachent en hâte. En sortant, ils voient en effet une lumière verdâtre luire au loin, dans la noirceur des monts avoisinants. Ils empruntent un véhicule pour rallier au plus vite sa localisation, avant qu’elle ne disparaisse.
Au bout d’une heure, ils abandonnent la barge et continuent à pieds. Ils se rapprochent des lieux, pour voir, sur une pierre plate, la même surface noircie, et des restes de flammèches dansantes qui finissent de se consumer. Mais ce n’est pas tout. Dans la vallée en contrebas, une lumière vacille. Une lanterne. Un chariot. Une silhouette…
Les acolytes l’encerclent et intiment à l’homme de se rendre. Ils reconnaissent Severus. Il est arrêté et questionné. Sous la menace, il cède. Il est venu ici pour disposer d’un corps. Celui du ferronnier, qui d’après lui colportait de sombres rumeurs concernant le bon abbé. Il l’a donc tué, et a brûlé son corps avec du Spectrefeu (un très bon combustible, capable de brûler des heures durant, et dont la combustion provoque des températures si élevées qu’il consume tout sans laisser de trace).
Il idolâtre Skae avec une dévotion maladive. Pour lui, c’est un saint homme, immaculé. Et il ne laissera personne entacher sa réputation, ou par le biais de rumeurs nocives, empêcher la consécration de la cathédrale. En effet, l’édifice est l’œuvre de toute une vie pour l’abbé. Une mission divine ! Et Severus est bien décidé à faire taire toutes les personnes qui osent professer le contraire. C’est pour cela qu’il s’est débarrassé de tous ceux qui parlaient mal de Skae ou de la cathédrale. Par le biais d’accidents provoqués discrètement, de meurtres plus sordides…
Mais tout cela, au nom de l’Empereur-Dieu.
Et le pire, c’est qu’il est sincère. Il a été soulagé de l’arrivée des acolytes. Mais il a aussi vu qu’ils n’agissaient pas. Se contentant d’écouter les rumeurs les plus impies, les plus infâmes, sans même lever le petit doigt. C’est là qu’il a compris qu’il devrait continuer d’agir pour le bien de Stern Hope, en faisant disparaître les brebis galeuses. Que l’Inquisition ne l’aiderait pas. Qu’il ne pouvait compter que sur lui.
Bien sûr, il n’en a jamais touché mot à Skae. C’est un homme bon et généreux. Trop. Et quelqu’un doit se salir les mains pour qu’il puisse rester pur.
Les acolytes sont horrifiés par ces confessions. Severus n’éprouve aucun remords, et se comporte comme un illuminé. Il devait sacrifier sa personne pour que la cathédrale soit érigée. C’était nécessaire, selon lui. Il sait aussi qu’il doit être puni pour ses actes, et l’accepte sans broncher. Mais après la consécration. Il les supplie de le laisser continuer son œuvre. Tout comme eux, il est un défenseur fidèle de la foi impériale. Ils sont du même côté.
Les acolytes, horrifiés, le mettent aux arrêts, en attendant de contacter l’Arbites de Port Souffrance. Ils pensent à ce moment avoir découvert la source des « phénomènes » dont parlait Skae. Simplement un homme qui a basculé dans la folie…
Mais alors qu’ils regagnent le véhicule et que l’aube embrase le ciel. Ils voient en contrebas des fumées noires s’élever de l’enclave.
Dans la vallée, une horde titanesque s’est déversée sur Stern Hope. Les cavaliers de Kol’tar attaquent la colonie impériale ! Les acolytes se hâtent et se fraient un chemin au travers des bataillons ennemis, et pénètre dans la ville déjà envahie en enfonçant la palissade extérieure.
A l’intérieur, le chaos le plus total. Des guerriers Ashleen tuent, pillent, kidnappent. Les acolytes sont pris dans les tourments de la bataille. Aristarchus, sur le parvis de la cathédrale, consume ses ennemis à l’aide de ses pouvoirs pyrotechniques, tout en protégeant Skae. Seth, Lamarck et d’autres combattants défendent l’entrée de l’édifice au péril de leur vie.
Mais les pèlerins et les suivants de Seth sont à la merci de la barbarie des hordes de Kol’tar. Les acolytes sauvent quelques enfants, destinés à être mis en pièces par des molosses délibérément lâchés sur eux. Ils empêchent un groupe de détruire le générateur de la ville, un autre de kidnapper une frêle demoiselle. Ils tuent l’un des chefs de la horde. Et parviennent à empêcher des cavaliers, armés de bombes artisanales, de détruire les parois de la cathédrale, en sacrifiant leur barge…
Durant la bataille, Severus combat aux côtés des acolytes, mais son visage est déchiré par les griffes d’un chien, et ses yeux ont été arrachés… Dakka s’est brisé le bras dans la chute de la barge.
Les acolytes aperçoivent un groupe de cavaliers aller vers le campement des Ashleen de Kos’ke. Ces derniers n’interviennent pas du tout dans la bataille, comme Venria le leur a demandé. Les cavaliers sont en réalité Kol’tar et sa garde personnelle. Ils discutent avec Rayne et Kos’ke, et tous enfourchent leurs chevaux, et quittent l’enclave.
Les attaquants se retirent progressivement, laissant ruine et destruction dans leur sillage. Des feux consument les bâtisses de bois, les morts jonchent les rues. Comme au temps jadis, le sang coule à nouveau sur la colline…
Une fois le calme revenu, les acolytes vont retrouver Aristarchus. Celui-ci est furieux. Pourquoi ont-ils quitté Stern Hope ? Ses instructions étaient pourtant claires ! Et cette maudite sorcière Ashleen ! Tout est de sa faute. L’Inquisiteur ordonne aux acolytes de lui ramener la tête de cette mégère hérétique. Et ils comprennent que discuter avec lui est devenu inutile…
Ils partent donc à la suite de la horde, en suivant le corridor de terre martelée laissé par les destriers Ashleen. Laissant derrière eux l’enclave, au-dessus de laquelle tournoient des centaines de corbeaux appâtés par l’odeur du sang et de la mort.
Ils mettent quelques heures à atteindre le campement de Kol’tar. Là, ils sont accueillis avec suspicion et défiance, mais la Chanteuse de Mort consent à leur accorder une entrevue. Sous la tente prévue à cet effet, Rayne, la fillette qui veille sur elle, Kol’tar, Kos’ke et deux guerriers. Lorsque les acolytes lui demandent pourquoi ils sont partis, elle répond que c’est parce que Kol’tar avait la preuve que l’Imperium ne voulait pas le bien des Ashleen.
A ces mots, Kol’tar demande à ses gardes d’amener un prisonnier. Ce dernier, visiblement battu et torturé, implore les acolytes de le délivrer. C’est un adepte de l’Administratum, au service de Gurgerin Krin. Et aussi un marchand d’armes. Son but est simple : aider tel ou tel Vaï, en leur donnant des armes, afin d’encourager les conflits, et parfois de les provoquer. Ainsi, ils garantissent un flux permanent et stable de Spectrefeu. Et de temps à autres, se débarrasser de Vaï trop ambitieux ou gênants… C’est en opposition totale avec le droit des tribus d’Iocanthos de se livrer bataille sans intervention de l’Imperium. Les Ashleen sont furieux !
Les acolytes fulminent aussi contre Krin et les deux autres représentants officiels de l’Imperium sur Iocanthos. Et décident de ne pas secourir le prisonnier de l’Administratum.
Mais Esha Rayne, si elle est encline à croire que les acolytes sont de bonne volonté, veut avoir des preuves. Notamment en ce qui concerne Venria. Car elle suspecte qu’un puissant esprit la possède. Après avoir psalmodié, elle entre en communication avec cet esprit, et est satisfaite par ce qu’elle ressent. Elle expliquera donc tout aux acolytes.
Elle demande à la fillette de donner le livre aux acolytes. Celui-ci narre les heures sombres d’Iocanthos, sous le joug d’un culte vénérant le Danseur sur le Seuil, l’arrivée de Drusus, la guerre et la destruction des cultistes, et enfin, le bannissement du Daemon. Mais il contient aussi une prophétie énoncée par Drusus : qu’un jour, l’un de ses héritiers viendrait verser son sang pour détruire le démon pour de bon…
Elle leur donne aussi un conseil, passé génération après génération à la Chanteuse de Mort : que la faiblesse du Danseur réside dans ce dont il est le plus avide, et ce par quoi il corrompt et étend son influence. Pour les acolytes, le message est clair. Les corbeaux dévorant les yeux des défunts. L’aveuglement de tous les gens qui sont restés ici trop longtemps, et qui ne voient pas qu’ils jouent le jeu du mal et du chaos… Le Père Corbeau aveugle. Ses yeux sont sa faiblesse.
Les acolytes repartent. Le ciel s’est obscurci. Des corbeaux innombrables tournoient au-dessus de leur tête, et semblent converger vers Stern Hope. De sombres présages. Ils se dépêchent.
Ils trouvent Stern Hope assiégée par des nuées de corbeaux, dont les ailes bruissent dans un vacarme assourdissant. Ils semblent fous, tournoient, rasent le sol et les murs, comme des chauves-souris. La ville est enveloppée de ténèbres, et des nuages noirs et grondants éclipsent le soleil. Sur le parvis, Seth et des volontaires gardent l’entrée de la cathédrale. Beaucoup ont peur. Ragaana perçoit les énergies du Warp se déverser en ce lieu…
Seth explique qu’Aristarchus et l’abbé ont décidé d’avancer l’heure de la consécration. Qu’ils lui ont demandé de protéger l’édifice au péril de sa vie. Il les laisse bien sûr entrer…
Ce qu’ils découvrent à l’intérieur les pétrifie d’effroi. Les pèlerins venus assister à la célébration entonnent des chants cacophoniques. Leurs yeux sont grand ouverts, et ils ne clignent pas des paupières. Ils pleurent, et suivent les acolytes du regard sans pouvoir esquisser le moindre geste. Un regard qui semble implorer : délivrez-moi, je vous en supplie, sauvez-moi…
Suspendus à la voûte, les gigantesques encensoirs diffusent une fumée âcre, à l’odeur pestilentielle de fer. Du Spectrefeu. Ils brillent, comme les braseros, d’une lueur verdâtre, à mesure que les fleurs se consument…
Au centre, devant l’autel, dos à la foule, Skae, en robes de cérémonie, lève les mains au ciel. En face de lui, Aristarchus flotte dans les airs comme dans de l’eau. Il rit d’un rire fou, devant la statue de Drusus (dont les yeux ont fondu), baigné dans une lumière verte impie, cheveux et vêtements ballottés par des vents inexistants.
Ragaana sent une autre présence, terrible et mauvaise, au-dessus de l’Inquisiteur. Dans son esprit, une sorte de nuage noir lugubre, qui semble ébaucher les contours d’une silhouette vaporeuse. Serait-ce le Danseur ? Le nuage semble aspiré par Aristarchus, et l’investit en pénétrant sa chair par ses oreilles, sa bouche, ses yeux, et par les pores de sa peau…
Dakka fait tinter son fusil à pompe.
Skae se retourne alors, possédé, difforme, entièrement sous la coupe du Daemon. Ce n’est plus l’abbé, mais un vecteur du Chaos. Il s’élance contre les acolytes, hurlant, criant, psalmodiant… Il dit aux acolytes qu’il est trop tard, que le temps de sa libération est arrivé. Le sang coulera de nouveau en ce lieu, et Iocanthos tournera le dos à l’Imperium. Tout en combattant, il raille ses adversaires, leur racontant qu’un des leurs – un inquisiteur ? – est déjà venu le trouver. Que c’est cet homme qui l’a aidé à manigancer ce brillant plan. Qu’il y a des serviteurs du Chaos partout, même dans leurs rangs…
C’est un véritable monstre, bien au-delà des forces des acolytes. Et tout semble perdu. Se rappelant la prophétie, Venria se taillade le bras pour faire couler son sang. Est-elle elle aussi une descendante de Drusus ? Est-ce lui qui intervient à travers elle ?
Puis elle vise Aristarchus, le criblant de balles. Le sang gicle et tombe sur le sol en fumant…
Soudain, le Danseur hurle. Son influence sur Skae reflue, laissant l’homme pantelant et gémissant sur le sol. Le Daemon investit alors entièrement Aristarchus, comme si le sang versé de l’héritier de Drusus avait servi de catalyseur à sa transformation. Souriant, l’Inquisiteur possédé se tourne vers les acolytes pour les éliminer, mais alors qu’il tente de les pulvériser grâce à ses pouvoirs, rien ne se passe.
Hurlant de rage, il comprend qu’il a été piégé. Qu’il est impuissant dans ce corps, incapable de puiser dans le Warp. Et les acolytes le comprennent aussi.
Venria, possédée à nouveau – par Drusus ? – l’égorge, et laisse choir le corps de l’Inquisiteur au sol, qui gargouille et meurt dans son propre sang…
Au-dehors, les corbeaux meurent tous et tombent, jonchant le sol, alors que le Spectrefeu cesse de brûler dans les braseros et les encensoirs. Les pèlerins, tirés de leur transe, fuient, affolés et à moitié délirants, alors que Seth entre dans la cathédrale. Les nuages se dispersent, et le soleil rayonne à nouveau…
La prophétie de Drusus s’est accomplie. Le Danseur a été banni…
Venria s’agenouille devant la statue de Drusus et prie le Saint pour sa miséricorde.
Elle le remercie de l’avoir choisie comme vaisseau de sa volonté.
Une voix cependant lui murmure : « Ne te méprends pas. Je ne suis pas Drusus ».
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