lundi 27 juillet 2009
DARK HERESY – A PATH OF VENGEANCE, RESUME PART. 2
L’embarcation glisse sur les eaux sombres, forme fugitive et indistincte… Assis à l’avant, un matelot brandit une lanterne, scrutant l’obscurité. Debout à l’arrière, un bateleur guide l’embarcation à travers les flots incertains du marécage. Si quelqu’un avait été là pour la regarder depuis la berge, à travers les lambeaux de brume, il aurait pu croire au passage de la barque du Passeur, avec à son bord, des spectres voués aux rivages lointains. Et tel était le cas, en réalité. Car un fantôme s’y tenait, enveloppé d’un manteau sombre et ses yeux inflexibles braqués sur leur destination.
Derrière lui, un homme d’une quarantaine d’années était assis sur une planche. Il avait la mine sombre et le regard troublé, et l’une de ses mains gantées était crispée sur le bastingage. En se retournant, le spectre remarqua son inquiétude, même dans la lueur blafarde. Et il avait bien raison, car c’était bien la mort qui les attendait si leur entreprise venait à échouer. Un instant, le visage du spectre, encore dissimulé sous son capuchon, sembla se renfrogner.
Non… Ils ne pouvaient échouer.
Leur victoire ou leur chute dépendrait de la réunion à venir. Etaient-ils seulement venus ? Un sombre doute vint obscurcir son esprit. Etait-ce un piège ? Quelques souvenirs fuyants se frayèrent un chemin dans son esprit. Son sourire. Le vent passant dans ses longs cheveux noirs… Non, il se devait de lui faire confiance. Rhozena savait ce qu’elle faisait.
Bientôt, ils virent le débarcadère se dévoiler à travers les nappes de brouillard. Deux hommes en armure se tenaient sur le ponton de bois branlant. L’un d’eux alluma une lanterne, qu’il brandit au-dessus de leurs têtes, révélant l’écusson qu’ils arboraient sur leur plastron. Des hommes de la Maison Merrywood… La main du spectre descendit doucement vers son arme. Peut-être aurait-il dû se faire escorter par quelques hommes de la milice Blackstone…
La barque accosta sans un bruit. Le spectre entendit derrière les soldats des chevaux renâcler, et vit un troisième homme à cheval, tenant dans sa main la bride de quatre autres montures. Il attendit un instant, guettant les ténèbres alentour. Rien d’autre que le silence…
Il posa le pied sur le ponton, suivi de son compagnon. Rigorus Tilt semblait avoir dompté ses craintes, son visage était désormais calme et ses gestes posés…
Rigorus Tilt. Son précepteur. Son mentor. Suite à son exil sur Reshia, il était venu le voir chaque année pendant sept ans, payant d’immenses sommes pour ces voyages interstellaires. Pendant les semaines que durèrent ses séjours, Tilt le forma, lui enseigna les bases du pouvoir… Tout ce qu’il devait savoir lorsque son heure viendrait de reprendre le trône. Il lui en était reconnaissant. Ces voyages devaient constituer de lourds sacrifices…
Lorsqu’il fut âgé de seize années, c’est ce même Tilt qui avait planifié son évasion du monastère, et lui avait donné les premières pistes et les premiers contacts pour fomenter son complot. Il se devait désormais de réussir, pour repayer sa dette envers lui.
Les soldats les emmenèrent en silence à travers les bois. Leurs lanternes dansaient dans la pénombre blême et laiteuse…
Jadea était nerveuse. Cette assemblée la mettait mal à l’aise. Elle lorgna du côté de son père. Dukatis la gratifia d’un regard entendu, qui lui demandait de faire preuve de patience. Malgré son affection pour Rhozena, cette convocation la laissait fébrile. Que faisaient-ils ici ? La Maison Clayne avait toujours été loyale envers Ascandia. Désormais, elle siégeait parmi les conspirateurs. Comment en était-elle arrivée si bas ?
Sa haine envers Orcan était encore vive, mais excusait-elle cette compromission ? Le Régent avait bafoué toutes les traditions d’Ascandia. Il avait proclamé l’érection de Duchés en lieu et place des anciennes Provinces, fractionnant le Royaume. Il avait anobli des serfs dans le but de se garantir un entourage loyal. Il avait fondé l’Hégémonie, en privilégiant les Maisons Angelus et Comnerius…
La loyauté de sa famille allait avant tout à Ascandia. Puis aux Niceus. Et aucune héritière n’avait encore été désignée. Si Rhozeia était déclarée reine, ils seraient des traîtres… Pouvaient-ils prendre ce risque ? Jadea Clayne regarda Rhozena. Elle lui faisait confiance, bien sûr, mais elle ne pouvait réprimer ses doutes…
Glavius Tantalig tapota nerveusement le montant de son siège. « Peut-on seulement lui faire confiance ? Il n’était qu’un enfant, la dernière fois que nous l’avons vu. Désormais, on parle de lui comme de l’enfant prodigue. Mais nous ne savons rien de lui… »
Corvus vit Malissandre murmurer quelque chose à l’oreille de Gombertus Ponce. Elle dissimulait ses lèvres du revers de sa main, et il ne put distinguer ses mots. Ponce acquiesça. Puis elle se redressa, un sourire au coin des lèvres. « N’ayez crainte, Seigneur-Palatin, ces longues années d’absence n’ont pas été passées dans l’inaction. Le jeune Narsès a été formé dans ce but précis. »
En réalité, Corvus n’en avait que faire de ces querelles entre nobles. Ce qui lui importait, toutefois, était le monopole et le blocus qu’exerçait l’Hégémonie sur tous les biens technologiques qui arrivaient sur l’Île de l’Empereur. Comment pouvait-il espérer prospérer de la sorte ? Il profitait bien entendu des recettes du marché noir, mais la situation devenait de plus en plus dangereuse. Agir était la meilleure solution, avant que le vent ne finisse par tourner.
Mais il savait aussi que la Baronne Malice avait fait de ce conflit une affaire personnelle. L’annexion du Cibré, la plus riche des régions de sa baronnie, au profit des Angelus lui était restée en travers de la gorge. Et même si elle n’était pas encline à l’admettre, elle comptait bien venger le meurtre de son frère…
Lucati Merrywood prit la parole. Il jouait avec sa barbe, de ses doigts couverts de bagues d’or et d’améthyste. « Constantine Narsès est avant tout un symbole. Un nom. Le vestige d’une époque que beaucoup considèrent désormais bénie. Un âge d’or. Le peuple le soutiendra. Et il appartiendra à nous de nous faire entendre, de dicter nos exigences… »
Darius Karn essuya ses lunettes. Il vit le contrebandier, Corvus, le regarder avec attention. Mais il haussa les épaules avec désinvolture. Il savait que cette réunion importait beaucoup pour son maître. La Maison Merrywood avait des frontières directes avec Ascandia. Et on murmurait à la cour que Baras Gurst, noble sans terre, cherchait à se voir confier la charge d’un Duché. Celui de Kestyr était logiquement le plus convoité, par sa proximité. Merrywood devait agir pour contrer les velléités expansionnistes de l’Hégémonie.
Dukatis Clayne prit la parole avec une certaine animosité. « Quelle preuve avons-nous qu’une fois au pouvoir, il ne sera pas pire qu’Orcan ? Quelle assurance avons-nous d’être écoutés une fois le trône en sa possession ? »
Les voix s’élevèrent, les commentaires fusèrent…
Rhozena Niceus prit la parole. Toutes les voix se turent. « Constantine Narsès a toute ma confiance. Il est l’homme que nous attendions. Vous le savez sans doute, Evalia et Beltamyr nous apporteront leur soutien si nous réussissons, et les Maisons Rabast et Saltigar nous ont donné leur bénédiction. Sans lui, rien de cela n’aurait été possible. »
Marcus Stryg se cala fébrilement dans son fauteuil. Il percevait la nervosité de son lige, Glavius Tantalig. Lui seul pouvait décider de leur implication ou non. Mais pour ce qui était de sa personne, le choix avait déjà été fait depuis longtemps.
Orcan avait dissous l’Académie Militaire. Cette ancienne institution formait tous les nobles aux arts de la guerre depuis des générations et des générations. Et le Régent l’avait tout simplement fermée. Il la considérait comme un lieu de discorde, et accusait ses professeurs et ses érudits de propager des idées contestataires…
Pire que tout, Orcan avait retiré au Seigneur-Palatin de la Maison Tantalig le titre de Seigneur-Protecteur dont sa famille était honorée depuis sept générations, pour le donner à l’un de ses sbires, Baras Gurst, anciennement un vassal des Niceus… Qui plus est, les Tantalig avaient souffert de la trahison d’Adris Fern, un ancien vassal désormais aux ordres d’Orcan. Une dernière goutte qui avait fait déborder le vase. Car si Fern entrait dans les bonnes grâces du Régent, il était possible que le transfuge hérite par décret du Duché de Lyras, et que les Tantalig soient relégués à une place de Maison Mineure…
Marcus savait qu’avec la permission de son lige, il mettrait sa lame au service de l’opposant. Il le souhaitait de toute son âme, si jeune soit elle.
Les portes de la salle de réception s’ouvrirent devant lui. Un héraut le précéda pour annoncer sa venue. Constantine Narsès fit taire ses appréhensions. Il s’apprêtait à entrer dans la gueule du loup. A faire face aux critiques, au scepticisme… Il se devait de les convaincre.
Son nom fut annoncé, et les discussions cessèrent. Il attendit un instant encore, puis pénétra dans la salle. Les gardes l’avaient amené à un petit pavillon de chasse bien gardé. Il avait vu des soldats aux bannières frappées des sceaux de la Maison Falatrish, Merrywood, Tantalig et Niceus, ainsi que certains blasons de maisons vassales. Tous les yeux s’étaient rivés sur lui à son passage.
C’était le moment crucial. L’instant fatidique…
Rigorus lui lança un regard confiant. Il soupira. Ils allaient bientôt savoir si la propagande qu’ils avaient lancée par le biais de Rhozena avait porté ses fruits. Il s’avança.
Tous les regards étaient braqués sur lui. Certains alertes et enthousiastes, d’autres méfiants, défiants, même. Convaincre. Il les reconnut, bien sûr. Il sentit un certain soulagement. Ceux qui devaient être là étaient présents. Glavius Tantalig, Malissandre Falatrish, Lucati Merrywood, Dukatis Clayne… Ils étaient venus en personne. Ils l’avaient pris au sérieux. Puis ses yeux trouvèrent ceux de Rhozena. Ses longs cheveux noirs comme l’encre luisaient sous les lueurs de l’âtre. Son teint délicat de porcelaine, ses yeux sombres comme des puits sans fond où il était facile de se perdre… Il se souvint de la frêle jeune fille de son enfance. Leurs jeux puérils et si innocents. Mais elle n’était plus l’enfant qu’il avait connue. Combien de fois avait-il tenté de se l’imaginer, en lisant ses lettres ? Alors qu’elle se tenait enfin devant lui, il ne put que constater son égarement et sa candeur. Son imagination n’avait su faire honneur à sa beauté. Elle était désormais une femme. Une reine.
Il s’inclina respectueusement.
Puis Constantine se redressa, digne, fier, et toisa son assistance. Convaincre. Son plan était irréprochable, étant données les circonstances… Il aurait certes aimé avoir quelques mois supplémentaires, mais le temps était désormais compté. Orcan avait annoncé son mariage en premières noces avec Rhozeia. Ce qui ne pouvait dire qu’une chose : il avait eu l’assurance de la part de l’Administratum que c’était elle qui allait être nommée héritière. Ils se devaient d’agir vite. Il laissa le silence s’installer avant de parler.
« Je vous remercie tous d’avoir accepté notre invitation. Je sais quels risques vous avez pris en venant ici. N’ayez crainte, ces risques seront mille fois récompensés. »
La mine de Dukatis se renfrogna. Glavius Tantalig cligna des yeux à plusieurs reprises. Ainsi, ce seraient eux, les plus difficiles à convaincre… Merrywood n’avait pas le choix. Falatrish était de son côté depuis le début. « Vous êtes venus ici pour une raison précise. Orcan doit être destitué. Si vous êtes ici, c’est parce que vous avez la certitude qu’il n’y a pas d’autre solution. Ascandia souffre sous son règne. Vous n’êtes nullement des conspirateurs, mais des libérateurs. »
Remna Ontoros grommela quelque chose. Dukatis le toisa avec insistance. « Nous sommes tous ici car nous savons que quelque chose doit être fait. Il appartient à nous de décider si ce que vous proposez est la bonne voie à suivre. Parlez ouvertement, et laissez-nous seuls juges. »
Ce Clayne était direct. Soit, qu’il en soit ainsi. « Je propose de frapper durant la cérémonie. »
Des murmures incrédules parcoururent l’assistance. Il les laissa grandir, les laissa glisser sur lui… Les laissa prendre racine dans leur cœur.
« Mon plan est simple. Nous avons intercepté un vaisseau marchand frappé des armoiries Strynn avec ses marchandises. Du vin de très bonne qualité, attendu pour la cérémonie. Nous avons des faux papiers et des autorisations de passage. C’est par ce biais que nous rallierons Olrankan et pénétrerons dans l’enceinte de la ville et ensuite du palais. Nous savons qu’Orcan a fait venir le Cardinal Sous-secteur pour bénir son union. Ce dernier est accompagné d’un cortège de centaines de prêtres venant de tout le Sous-secteur. Il nous sera facile de nous faire passer pour des prêtres du Ministorum. Ce qui nous donnera accès aux premières loges du mariage. Avec Orcan en directe ligne de visée. Vous n’avez pas à en savoir plus, mais ce plan est solide. »
Les nobles demeuraient silencieux.
Tantalig secoua la tête. « Ambitieux. Arrogant, même. Même si vous réussissez à assassiner Orcan. Que ce passera-t-il alors ? Vous serez faits comme des rats… »
Constantine sourit. « Je ne suis pas venu seul. En ce moment-même, vingt-mille soldats d’une milice privée sont en train d’atterrir non loin d’ici. Equipés de telle manière à ne permettre aucune résistance de la part des partisans d’Orcan. »
Glavius Tantalig hoqueta de surprise. « Des Hors-Monde, ici ? Vous le saviez, Lucati ? Pourquoi n’avez-vous rien dit ? » Dukatis grommela quelque chose. Mais Constantine savait ce qu’il avait en tête. Clayne avait été farouchement opposé à la venue des O’Dientro. Il était encore méfiant à l’égard de tous les Hors-Monde.
« Car je ne pouvais tolérer de discussion à ce sujet. Ils sont là, désormais. Aussi, utilisons-les. » A ces mots, Tantalig se tourna vers Constantine, véhément. Mais il demeura silencieux. « Sans eux, aucune victoire n’est possible. Grâce à eux, Olrankan sera nôtre en un rien de temps, avant que les Maisons Angelus et Comnerius ne puissent réagir. »
Même Dukatis dut acquiescer, malgré ses réticences.
« Nous nous sommes permis de solliciter les Maisons Rabast et Saltigar, qui comme vous le savez, avaient pris le parti de mon père, lors de la Grande Guerre. Ils se rallieront à nous, une fois Orcan mort. Il en va de même pour Evalia, et Beltamyr par la suite. Les Baliel, les Strynn, Abitan et Nunka, nous ont lancé des signes positifs. Si nous venions à vaincre, ils se rangeraient de notre côté. Comme vous le voyez, Orcan n’a que peu d’amis. Face à cette force de frappe, l’Hégémonie ne pourra rien faire. »
Merrywood, Tantalig et Niceus. Ces Maisons avaient combattu son père. Glavius Tantalig était à Khiel lorsque sa mère avait été souillée et tuée. Mais il devait avoir leur soutien…
« Ils seront alors assiégés. Et même l’Imperium devra se rallier à nous. » Constantine attendit un instant, avant de reprendre. « L’hésitation et l’inaction vous condamneront. Une fois Orcan lié à Rhozeia, sa nomination en temps que Reine d’Ascandia ne tardera pas. Et ne vous leurrez pas, Orcan sera alors promu Gouverneur planétaire. Il sera intouchable… C’est maintenant que nous devons agir, ou nous devrons nous taire à jamais. »
Talensha Fidr prit la parole, d’une voix douce et posée. « Vous proposez de déclencher une guerre civile. » Ce n’était pas une question. Mais Constantine devait de couper court à ce raisonnement. « Non, si nous sommes victorieux, le conflit n’aura pas le temps de dégénérer en guerre. »
Teridan Sheeve jeta un regard en direction de Dukatis Clayne. Peren Cassadar eut un sourire malicieux…
Malissandre interpella ses pairs. « Nous n’avons que peu de temps. Nous devons entendre votre décision sans plus tarder. Pour ma part… Corvus ? » Le contrebandier s’avança, d’un air enjoué et narquois.
Merrywood soupira. « Darius ». L’adepte s’avança à son tour, arrangeant les binocles sur le bout de son nez, sous l’œil vigilant de l’escroc de Malissandre.
Glavius Tantalig semblait perdu dans ses pensées. Mais il fit signe à Marcus. Ce dernier avança vers Constantine, et posa un genou à terre. « Ainsi que le souhaite mon maître, ma lame est désormais à votre service. »
Le temps sembla s’arrêter, tandis que tous attendaient la réponse des vassaux de Rhozena. Sheeve se retourna et s’éloigna, s’asseyant près de l’âtre. Palladius Antar posa une main sur l’épaule de Dukatis. Ce dernier regarda Rhozena, ferma les yeux… « Jadea »
Jadea sentit un énorme poids tomber sur ses épaules. Elle se tint un temps immobile, incrédule, et s’avança. Rhozena lui adressa un sourire, et ses lèvres murmurèrent un « merci » inaudible. « Si tel est le souhait de mon père… Cependant, qu’il soit dit haut et fort que je ne crois pas en cette entreprise. Constantine Narsès, j’espère que nous ne nous trompons pas sur ton compte. Que cela soit clair : je ne t’accompagne pas pour assouvir ta soif de vengeance, mais pour l’intérêt d’Ascandia. Peux-tu jurer que ton intérêt est le nôtre ? »
Constantine la dévisagea, rivant ses yeux dans les siens. « Je mentirais en disant que la vengeance n’est pas ce qui m’anime. J’exige réparation, et Orcan paiera pour ses crimes. Mais elle ne m’aveugle pas. Le bien d’Ascandia et la chute d’Orcan sont indissociables. »
Jadea fixa son père. Il semblait soudain vieux, usé. Cette vision la choqua. « Père ? » Dukatis soutint son regard… « Nous n’avons pas le choix, ma fille. »
« Qu’il en soit ainsi. Nous partons dans l’heure. »
Bien sûr, tous s’étaient préparés à cette éventualité. Corvus s’inclina en direction de Jadea Clayne. « Après vous, madame. » Les autres élus quittèrent la pièce. Rhozena quitta son dais, et passa près de Constantine. « M’accorderiez-vous un peu de votre temps ? » L’héritier des Narsès s’inclina. « Tout le temps que la prudence m’autorise… »
Palladius Antar accompagna Constantine et Rhozena jusqu’à une petit salle isolée. Malgré l’insistance d’Antar, Rhozena le congédia, lui demanda d’attendre dans le couloir. Les portes du boudoir se fermèrent derrière eux, les laissant seuls. Constantine la regarda en silence. Attendant qu’elle ne parle. Elle soupira.
« Laisse-moi parler sans m’interrompre, veux-tu ? » Constantine acquiesça, et pendant un moment ne subsista que le silence. Puis Rhozena parla, doucement. « Ton père a tué le mien. L’honneur me dicterait de le venger. Tout comme toi, mon âme brûle de le faire… Mais je renonce à mon droit et à mon honneur. Ce n’est pas la vengeance qui m’anime, mais le bien d’Ascandia. Sauras-tu mettre cela derrière toi, lorsque ton acte sera commis ? Sauras-tu te consacrer à ton royaume, lorsque ta vengeance sera accomplie ? Dans ton âme, y a-t-il quelque chose au-delà du meurtre ? Entrevois-tu seulement un avenir ? Si oui, je serai heureuse de me tenir à tes côtés. Et être ta reine. Nos familles, enfin réunies, pour laver les fautes de nos pères. Et je te promets mon amour inconditionnel en échange du respect de ta parole et de tes engagements. »
Constantine posa genou à terre. « A toutes ces questions, oui, ma reine. » Rhozena tendit la main pour venir effleurer la joue de Constantine, mais se ravisa au dernier moment. « Alors va, mon Prince. Mes prières t’accompagnent… »
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