jeudi 28 mai 2009

DARK HERESY – ILLUMINATION : RESUME, PART. 3




Le lendemain matin, à l’aube, Aristarchus les attend à la porte est de Port Souffrance, avec une barge des dunes équipée d’un module anti-grav. Il est sur la proue, fixant l’horizon, d’humeur exécrable, car les acolytes sont soi-disant en retard. Il attend donc qu’ils prennent les commandes de l’engin (il est incapable de le conduire), et qu’ils partent au plus vite vers Stern Hope. Heureusement, Boucles d’Or sait piloter…

La barge survole le bidonville qui a encerclé Port Souffrance. Des milliers et des milliers de gens qui sont venus ici en quête d’un peu d’argent, mais aussi pour échapper aux exactions menées par les Vaï. Au loin, d’imposantes silhouettes de vaisseaux gisent sur le sable dans les chantiers astraux, d’énormes nefs échouées sur le sol de la planète…

Le voyage est morne, et même sous l’auvent, la chaleur est à peine supportable. Pour passer le temps, Aristarchus fait la leçon aux acolytes. A la demande de Roake, il leur apprend quelques subtilités à connaître au sein de l’Inquisition : les rivalités en son sein, les philosophies de chaque faction – Monodominants, Thoriens, Amalathiens, Xanthites, Istvaaniens, Recongrégateurs, Polypsykana… Quand Plex se montre intéressé par l’un de ses tomes d’herboristerie, Aristarchus se met en tête de le former à ce sujet, et lui donne des pages et des pages de traités botaniques à apprendre.

Au dessus de leurs têtes, des corbeaux tournoient. Mais pas des corbeaux terriens. Des sortes de lézards volants affublés d’ailes et aux écailles noirâtres, et sans aucun œil. Leur présence lugubre les accompagne tout du long, restant dans leur sillage depuis Port Souffrance, comme des mouettes derrière un chalutier.

Soudain, Dakka donne l’alerte. Plus loin, de derrière une dune, une fumée noire s’élève. Les acolytes stoppent la barge, et descendent, aux aguets. Ils se faufilent vers le sommet de la colline, pour découvrir en contrebas deux barges écrasées dans le sable, et arborant de nombreux impacts, de balles et de grenades. Des cadavres d’impériaux gisent dans le sable, leurs yeux picorés par les corbeaux. Les cargaisons des barges semblent avoir été pillées. Et après inspection, les deux embarcations étaient destinées à abriter des chasseurs et collectionneurs d’animaux exotiques, au vu des nombreuses cages et des cadavres d’animaux empaillés.

Serait-ce une attaque des partisans de Kol’tar ?

Quelques acolytes se mettent en tête de suivre la piste laissée par les assaillants. D’autres restent et continuent d’explorer les barges.

Soudain, les corbeaux qui continuaient de mastiquer les corps prennent leur envol. Constantine voit alors les cadavres bouger, pour enfin se redresser. Tels des pantins désarticulés, ils se dirigent vers lui, emplis d’animosité. Ragaana, depuis le haut de la dune, sent qu’une anomalie Warp est en train de se générer. Il voit le cercle des corbeaux au-dessus des lieux, et les cadavres s’animer.

« Je sais qui vous êtes ! », murmure l’un des défunts. Avant de s’attaquer aux acolytes, toutes griffes sorties.

Les acolytes parviennent, avec l’aide d’Aristarchus et ses déluges pyrotechniques, à vaincre les zombies. Les corps immolés retombent mollement sur le sol, pour ne plus bouger… L’Inquisiteur ordonne aux acolytes de regagner au plus vite la barge. Ils quittent immédiatement ce lieu funeste.

Le soir venu, ils campent sous une canopée d’étoiles. La nuit est quasi-totale, et le froid se fait pesant. Il n’y a pas de lune sur Iocanthos. Aristarchus donne des ordres stupides, comme à son accoutumée, puis s’isole dans sa tente, qui reste allumée une bonne partie de la nuit.

Le lendemain, ils tombent sur un mausolée, qui se dresse dans le désert, révélé par le mouvement des sables. C’est une stèle en l’honneur de Drusus et des hommes qui sont tombés pour libérer Iocanthos. Aristarchus s’enthousiasme : c’est un signe !

Le soir, alors que la nuit tombe, ils voient face à eux les lumières d’une ville, enchâssée dans une chaine de montagnes. Enfin, Stern Hope. C’est une petite colonie construite de manière sommaire, perdue au milieu de nulle part. Mais au centre de l’enclave se dresse un gigantesque dôme noir qui luit d’une pâle lueur crépusculaire. La cathédrale…

L’enclave est entourée de milliers de tentes. Les acolytes apprendront plus tard que ce sont les pèlerins qui ont suivi Seth, venu protéger la cathédrale des Vaï Ashleen. Des milliers de fidèles venus participer à la cérémonie en l’honneur de Saint Drusus, et prier l’Empereur-Dieu de les délivrer de leurs souffrances quotidiennes.

Arrivés à la palissade, Aristarchus hèle les vigies, leur demandant d’ouvrir la porte de la ville aux agents de l’Inquisition. Il ne semble pas partisan de la discrétion. Ils sont accueillis avec déférence, et un homme d’église, frère Lamarck, vient les recevoir à la place de l’Abbé Skae, malheureusement occupé par des affaires urgentes.

Frère Lamarck est un homme jovial, au rire franc et communicatif, même face aux acolytes. Il les amène au (…), une sorte de maison d’hôtes où ils seront logés. Il leur dit savoir pourquoi ils sont là, et les remercient de leur prêter assistance. Il leur explique que des phénomènes étranges ont eu lieu aux abords de la cathédrale. Tout d’abord, des ouvriers ont entendu des voix. Des rumeurs se sont propagées alors, nourries par d’anciennes légendes Ashleen, comme quoi le site serait maudit. Vinrent ensuite des accidents sur le chantier, et plus tard, des disparitions. Des lumières bleutées, funestes et spectrales, commencèrent alors à luire sur les collines environnantes…

Il est clair pour Lamarck que des influences mauvaises cherchent à empêcher la consécration de l’édifice. Peut-être des contestataires Ashleen qui cherchaient à stopper son érection. Mais peut-être aussi des influences plus sombres, impies. La Fête de Saint-Drusus, lors de laquelle la consécration doit avoir lieu, est dans deux jours. Après cela, la lumière de l’Empereur-Dieu baignera Stern Hope, et apportera le salut à Iocanthos…

L’Abbé Skae étant indisponible, occupé à bénir une naissance chez les pèlerins, Aristarchus part se reposer et les acolytes demandent audience auprès du Vaï Seth. Celui-ci est honoré de cette demande, et les reçoit avec joie. Seth s’avère être un homme humble, dévoué au peuple d’Iocanthos, et un fervent fidèle du Culte Impérial. Il croit du fond de son cœur que la lumière de l’Empereur-Dieu est censée apporter aux peuples d’Iocanthos la félicité, et mettre un terme à la sauvagerie du règne des Vaï. Il y a tant de choses à faire. Développer l’irrigation, en faisant fondre les calottes polaires dans un premier temps, et en formant la population à ces techniques, faire sortir le peuple de l’obscurantisme et la barbarie pour faire de la planète un monde digne de l’Imperium, développé et prospère, dans le sillage des autres planètes civilisées.

Seth dit aux acolytes qu’il les aidera de son mieux, et qu’il demandera à sa « tribu » de leur offrir toute l’assistance dont ils ont besoin. Pour lui, la consécration de la cathédrale est primordiale, le premier jalon de l’entrée d’Iocanthos dans le giron des planètes développées. Il leur conseille de se reposer, car le voyage a dû être harassant. Conseil que les acolytes suivent avec gré.

Lamarck les raccompagne à leur maisonnée, et parle de l’abbé. C’est un saint homme qui a été touché par la grâce de l’Empereur-Dieu. Il a fondé Stern Hope, guidé par une vision de ce lieu. Il est venu ici, et a tout de suite reconnu le lieu de sa vision. Il y a vécu en ermite, priant encore et encore, et l’Empereur-Dieu lui est apparu pour lui dire quoi faire. Construire ici une cathédrale en l’honneur de Saint-Drusus. Il est retourné à Port Souffrance pour prêcher la bonne parole. D’autres se sont joints à lui, et bientôt, de nombreux fidèles se sont unis pour construire l’édifice. Suite à cela, il leur souhaite bonne nuit et rentre au prieuré.

Le matin venu, Aristarchus se prépare, et presse les acolytes de se vêtir convenablement. L’abbé Orland Skae est prêt à les recevoir, et ils doivent être impeccables. Il veut que tout soit parfait pour rencontrer ce saint homme qui a eu la présence d’esprit de le convier, lui, l’héritier de l’illustre lignée des Drusus, en ces terres de gloire pour inaugurer un monument en son honneur, lors du jour le plus important du calendrier impérial ! Comme toujours, Aristarchus parle de son illustre ancêtre avec orgueil et fougue, comme si ses faits passés le rendaient lui aussi exceptionnel. Toutefois, l’Inquisiteur se montre de plus en plus irritable et intransigeant, et le manque de sommeil commence à se voir sur son visage.

L’abbé Skae les reçoit au Prieuré, en compagnie des frères Lamarck et Severus. Skae est un homme bien en chair, humblement vêtu, extrêmement cordial et courtois. Il s’excuse pour ne pas avoir pu les accueillir la veille au soir, et se réjouit de leur présence. Il a prié en de maintes occasions que l’Empereur-Dieu vienne à leur aide, et il voit en la présence de l’Inquisition la réponse à ses prières. Bien sûr, il fera tout son possible pour les aider du mieux possible. Il leur présente alors Frère Severus, un homme grave et austère, au corps sec, quasi ascétique. C’est son assistant personnel, qui l’aide dans les tâches du quotidien. L’abbé a déjà parlé à la population pour les inciter à coopérer. S’ils ont besoin de quoi que ce soit d’autre, Severus sera ravi de les aider.

Alors que les acolytes partent, Aristarchus et Skae s’éloignent vers la cathédrale… L’Inquisiteur demande à l’abbé comment se dérouleront les festivités…

Suite à cette entrevue, les acolytes se séparent pour interroger la population. Il y a en effet de nombreuses rumeurs qui circulent. L’information la plus répandue, les lumières dans les collines. Quasiment tout le monde les a vues. Certains ont entraperçu la silhouette voûtée d’une vieille femme. D’autres ont entendu des voix. Toutes les théories les plus folles voient le jour. Pour certains, c’est l’œuvre des sorcières Ashleen qui réveillent les morts et les anciens esprits maudits de ce lieu pour capturer les vivants. Les lumières seraient les âmes qui flotteraient au-dessus de leurs tombes. Pour d’autres plus prosaïques, ce sont des terroristes Ashleen à la solde de Kol’tar qui kidnappent les malheureux et sabotent l’œuvre des ouvriers.

Le témoignage de l’un d’eux attire toutefois leur attention. Un ferronnier affirme en effet être retourné de nuit sur le chantier pour chercher les outils qu’il avait oubliés, et entendu des bruits étranges au cœur de la cathédrale. Des voix, comme des murmures, résonnant sous le dôme, et des lueurs étranges… Mais alors que la peur le saisissait, il entendit alors distinctement la voix de l’Abbé Skae, tout près de lui, et dans l’instant, il s’est senti apaisé, et est ressorti sereinement de la cathédrale. Il ne se souvient plus de ce qu’il disait. Il n’a d’ailleurs que peu de souvenirs de cet instant. Mais il est sûr que c’était sa voix.

Pour se faire une idée, les acolytes décident d’aller inspecter les collines environnantes. Lamarck propose de les accompagner. En effet, les déplacements peuvent s’avérer difficiles dans ces régions montagneuses et rocailleuses. Ainsi, sur un petit transport, l’expédition parcourt une moitié de chemin, avant de poser pied à terre et continuer en marchant. L’ascension est rude, mais pas insurmontable. Quelques heures plus tard, ils trouvent des premiers indices.

Ils trouvent sur des rochers assez plats de grandes tâches noirâtres. De la pierre carbonisée, comme si quelque chose avait été brûlé intensément à cet endroit. Mais nulle trace de combustible, de bois ou d’essence. Juste de la poussière noire et des cendres. Ils ne voient malheureusement pas les pierres retournées et les petites cavités creusées sous certains rochers et obstrués par la suite, qui abritent des ossements humains calcinés…

Mais alors qu’ils quittent les lieux, deux bêtes jaillissent des rochers environnants et fondent sur les acolytes. Ce sont des Hexalides, de furieux fauves caparaçonnés aux crocs acérés… Mais un détail cloche : leurs yeux semblent avoir été arrachés. Ils parviennent néanmoins à les abattre, et remarquent une nuée de corbeaux qui tournoie au-dessus de leurs têtes.

Alors qu’ils approchent de Stern Hope, ils voient que l’enclave est encerclée par une horde de cavaliers Ashleen. Ils ont démonté et ne semblent pas venus pour combattre. Toutefois, les acolytes se hâtent. Ils passent entre les fiers guerriers indigènes, armés d’épées, de haches, de boucliers, et revêtus d’armures de cuir et de plates. A leur cou, des colliers de crânes, des colifichets, des talismans. Des pics ornent leurs armures… Tout en eux semble souligner leur nature belliqueuse. Ils se montrent défiants et méprisants dans leur attitude, et ils semblent tous mal à l’aise. Mais ils demeurent silencieux.

Ils accompagnent le Vaï Kos’ke, le frère de Kol’tar, et escortent Esha Rayne, la vénérable Chanteuse de Mort Ashleen, prêtresse et sage, respectée de tous. Elle est venue à Stern Hope pour donner son aval à la présence de la cathédrale en ces terres, ou bien la condamner. Ce qui signifierait la guerre.

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